Bonjour, depuis un an, de nombreux sujets, enquêtes, interviews de grande qualité et variés concernant la crise sanitaire dans le monde de la culture ont été diffusés sur votre antenne . En accord avec mon président, nous souhaiterions vous faire part de notre interrogation. Actuellement, lorsque l'on entend parler de la culture dans les médias, cela concerne majoritairement les professionnels des cinémas et théâtres, les intermittents, les artistes de renommée, les salles de spectacle... avec qui nous sommes absolument solidaires puisque dans la même galère. Cependant, nombre de petites associations culturelles qui oeuvrent dans le domaine de la transmission et de la médiation, et qui font aussi travailler les artistes, sont en grande souffrance depuis un an et ne voient pas leur avenir s'éclaircir, à ce jour aucune perspective de réouverture ou de reprise. Elles ne pèsent peut-être pas lourd dans le paysage culturel national mais ont leur légitimité et leur raison d'être sur les territoires, d'autant qu'elles se démènent pour tenir bon. Pour exemple, notre école de musique associative, basée à Poitiers, se trouve être hors norme par rapport aux établissements d'enseignement artistiques "conventionnels". Notre fer de lance : l'enseignement de la musique avec une devise "Jouer pour apprendre" et non pas "Apprendre pour jouer" . Nous travaillons également au développement des pratiques amateurs adultes, dans le domaine des musiques actuelles, par l'apprentissage de la scène grâce à des projets collectifs. Travailler , rencontrer, échanger avec des musiciens professionnels et des artistes, participer à des ateliers de pratique collective ou des projets, monter sur scène... Voilà ce que viennent chercher nos adhérents et ils versent une cotisation conséquente pour cela....A la rentrée d'octobre 2020, nous avons perdu 37% d'adhérents qui n'ont pas souhaité s'engager financièrement à cause du contexte incertain. Comme tout le monde, nous avons dû annuler tous nos projets pour les reporter sur 2021 et les annuler à nouveau. Nous avons pu ouvrir seulement 15 jours en Octobre 2020 et avons dû nous résigner à céder à la mise en place de cours en visio même si cela n'a pas grand sens humainement, pédagogiquement ni artistiquement. il peut s'agir d'un pansement temporaire mais cela ne fonctionne pas sur le long terme. Nous ne sommes pas là pour donner des cours en visio au kilomètre afin de nous donner bonne conscience . De même, le collectif ne peut pas exister en visio. La fermeture administrative dont nous faisons l'objet depuis Mars 2020 et l'impossibilité de reprendre les activités pour les adultes, malgré un protocole sanitaire strict, sont en train de nous dévitaliser et nous sentons une grande démotivation de la part de nos adhérents. La situation actuelle nous interdit d'exercer notre profession dans le respect des gens, même si nous essayons de garder le cap et de les motiver. Certes, les aides financières nous apportent un peu d'oxygène pour maintenir la structure à flots, mais à quoi bon si, à la prochaine rentrée, les adhérents ne reviennent pas à cause d'un nouveau doute qui planera sur une potentielle nouvelle fermeture à l'automne? Nous ne sommes pas les seuls dans l'univers de la transmission et de la médiation à nous poser ces questions. La crainte de tous est grandissante dans les petites associations culturelles et l'année 2021-2022 s'annonce compliquée... Un coup de projecteur pour donner la parole à ces acteurs du milieu associatif culturel serait, selon nous, bienvenu, permettrait d'y sensibiliser le public et, peut-être, de faire remonter sereinement leurs préoccupations grandissantes auprès des décideurs . Nous vous remercions à l'avance pour votre réponse et restons à votre disposition dans le cas où vous souhaiteriez plus de renseignements. Bien à vous.
Pour le président des Ateliers Musicaux Syrinx à Poitiers