A l’attention d’Amaury Chardeau, à propos de l’émission « 1966 : la vague surf »
Cher auditeur déçu,
Je vous remercie de votre message et de votre écoute attentive. Vous pointez en préambule la principale difficulté de cette émission qui ambitionne, en des délais très restreints, de proposer une programmation musicale originale et réjouissante et d’y associer un récit, aussi documenté que possible.
Pour répondre à quelques-uns des points que vous soulevez :
– au sujet des Iles Sandwich : après avoir lu, ici ou là, au sujet du rôle desdites îles dans l’émergence du surf, j’ai voulu vérifier leur localisation dans le Pacifique. N’ayant trouvé (trop hâtivement, sans doute) sur ma mappemonde que les iles Sandwich du Sud, et constant qu’elles avaient bien été « découvertes » par Cook, j’ai commis une rectification fautive, mea culpa.
– concernant le milieu social des premiers pratiquants du surf, j’avais bien d’abord lu que ce sport n’était pratiqué que par les élites du Pacifique, jusqu’à tomber sur un développement avançant le contraire, sous la plume de William Finnegan qui, je vous l’accorde, n’est pas historien mais surfeur tout de même, journaliste sérieux et même Prix Pullitzer. Je vous renvoie donc vers les pages 39-40 de l’édition française de ses « Jours barbares » où il écrit clairement (avec même des noms d’historiens cités la ligne précédente) qu’à Hawaï du moins, le surf n’était pas uniquement, jadis, une pratique réservée aux élites. Bref, nulle orientation idéologique là-dedans ni perpétuation d’un quelconque mythe du bon sauvage dont je n’ai que faire, en temps de fêtes où le reste de l’année.
– quant à l’absence de développement historique concernant les origines du surf en Polynésie française, elle ne s’explique que par le manque d’espace inhérent au format de cette émission. Votre sagacité aura toutefois relevé que nous évoquons plus loin dans le récit Teahupoo et que la programmation musicale incorpore également des éléments de percussions polynésiennes. Ceci dit, votre remarque me donne l’envie de consacrer une future émission à ces archipels, dont vous notez, à raison, qu’ils sont fort peu traités dans les media métropolitains.
Bref, je prends acte de vos coups de règles sur les doigts dont je vous remercie sincèrement, les retours d’auditeurs critiques, surtout quand ils sont argumentés, constituant pour moi une vraie stimulation.
En vous souhaitant de bonnes fêtes de fin d’année, j’espère que vous reviendrez faire un tour du côté de Métronomique pour, qui sait, en repartir moins déçu.
Cordialement.
Amaury Chardeau