A propos de la musique folklorique
Augustin Trapenard vous répond :
Cher Daniel,
Merci pour votre message, votre partage, votre humeur aussi. Comme vous le savez sans doute, je réponds personnellement à tous les auditeurs qui m’écrivent. À la formule lapidaire je préfère l’échange et l’interrogation. À l’insulte et à la violence dont témoigne votre message, je préfère le partage.
Je vous réponds donc, et m’étonne de votre manque de rigueur dans le compte rendu de mon échange avec Miossec après le disque, ce matin. Je réagissais en réalité à sa phrase sur le fait que mettre de l’accordéon sur son disque avait quelque chose de punk. Si vous réécoutez, c’est lui qui se méfie de la musique dite folklorique. En aucun cas il ne s’agit d’un danger (pardon de m’être mal exprimé) mais d’une volonté de la part de cet artiste d’échapper à une musique traditionnelle.
Pour autant, je vous rassure, j’aime beaucoup l’accordéon. Et sur l’accusation de parisianisme, l’Auvergnat en moi vous rétorqué qu’il
n’y a rien de Parisien à interroger la fonction de cet instrument qu’est l’accordéon et qui fait partie de notre tradition. Ce qui est étrange, c’est que vous décidiez de voir dans cette interrogation une insulte – alors même qu’il ne s’agit que d’une discussion sur l’instrument et ce qu’il convoque dans l’imaginaire collectif.
Sur Boomerang, je trouve un peu gonflée cette accusation de parisianisme, moi qui n’ait JAMAIS mis en avant, en 416 émissions, un disque, un livre ou même un spectacle qui ne soit accessible à tous les Français. J’ai refusé par exemple des dizaines d’invités parce que leur spectacle ne tournait pas en province. Je suis sans doute le seul producteur à avoir banni le mot Paris de mon vocabulaire et à sans cesse mettre en avant des artistes qui viennent de toute la France, l’Europe et le monde entier. Je trouverais élégant de votre part, comme je m’excuse de ma mauvaise formulation, de vous excuser de cette indigne accusation.
Amitiés, quand même,
Augustin Trapenard