Absence de pluralité dans le 18 – 20 heures de France Inter
voici la réponse de Nicolas Demorand :
Bonjour,
Et merci pour votre écoute
attentive.
Quelques éléments de
réponse : nous avons consacré, depuis que cette émission existe, une voire
plusieurs dizaines d’émissions à la situation grecque. Certaines furent
extrêmement violentes, les interlocuteurs n’étant pas du tout sur la même
ligne. Depuis, difficile de monter des plateaux contradictoires : sur ce
sujet, les intervenants refusent désormais de dialoguer ensemble. Nous avons
même fait une émission sur la difficulté d’informer sur la Grèce. Nous choisissons
donc, par défaut et souvent à regret, d’inviter les acteurs un à un, l’ensemble
de ces émissions formant un tout, nécessairement en mouvement. Quant au bilan
d’A. Tsipras, les données économiques et sociales grecques soulignent que la
crise est là et bien là, qu’elle ne cesse même de s’approfondir. Son virage
politique est, par ailleurs, flagrant par rapport au programme sur lequel il a
été élu. Sans polémique, nous pouvons factuellement le constater.
Sur le Téléphone sonne, le sujet
était la « reculade » du gouvernement sur deux textes majeurs, tiers
payant et école. Prenons l’école : nous avons organisé il y a quelques
semaines un débat entre syndicats et directrice de l’enseignement scolaire (la
numéro 2 du ministère), extrêmement vif et argumenté. Pour le Téléphone sonne
dont vous parlez, Gaël Slimane apportait toutes les nuances et soulignait les
contradictions que ses enquêtes révèlent sur ces deux grandes réformes. Enfin,
les auditeurs ont la parole : ils donnent le ton de l’émission et étaient
massivement contre la réforme de l’école, plus nuancés sur la médecine.
Je crois profondément, et
sincèrement, qu’il y a différentes manières de construire le pluralisme et que
le débat « pour/contre » n’est pas la seule forme. J’essaye, avec
toute l’équipe, de donner la parole à tous les points de vue dans une seule et
même émission quand c’est possible, à différents moments quand les
interlocuteurs refusent même de se rencontrer pour échanger. Ce dernier élément
est, je vous le signale, de plus en plus fréquent et me semble être préoccupant
quant à la vitalité du débat public.
Cordialement,
Nicolas Demorand