Les chemins de la philosophie à propos de Stanley Cavell
Adèle Van Reeth vous répond :
Cher Monsieur,
Merci pour votre message en réaction à l’émission de ce matin.
Permettez-moi d’être en désaccord avec vos propos. A aucun moment Cavell ne confond théorie philosophique et richesse du langage – au contraire, ce qu’il nomme théorie est ce qui appauvrit le langage. A aucun moment non plus il ne prétend que la philosophie devrait se mettre « au niveau du langage ordinaire », ce qui présuppose qu’elle se situe d’emblée au-dessus. Prendre pour objet d’étude le langage ordinaire n’est pas une manière pour la philosophie de s’abaisser ni de se dévaloriser, mais plutôt d’accroître son domaine de réflexion et par là-même de prouver sa nécessité en dehors du champ académique.
Enfin, son langage n’est pas chatié, mais précis et nuancé ( ce que vous semblez appeler de vos vœux) et loin de prétendre être un vulgarisateur, son souci de l’exigence philosophique le rend parfois peu accessible à ceux qui ne sont pas habitué de sa langue (ce qui est l’inverse de la vulgarisation, non ? )
Je ne vois pas ce que la pensée de Cavell peut avoir de néfaste ou de dangereux pour la pensée. Si c’est le cas, vive le danger en philosophie.
Merci encore pour votre retour,
Bien à vous,
Adèle Van Reeth