Serait-il possible de demander aux journalistes de faire de vraies interrogatives ? Tout en ce monde n'est pas binaire, ni noir ou blanc exclusivement. Bannir le systématisme du "ou pas ?" déjà moins français que "ou non" serait respecter la liberté de choix de l'interlocuteur ainsi que notre chère langue française. En outre, le "ou pas" marque une forme d'agressivité vis à vis de l'interlocuteur, cherche à le pousser vers la binarité. Et cette épidémie s'étend à l'écrasante majorité des journalistes, qui donnent le la à nos contemporains, lesquels s'engouffrent dans la brèche de cette facilité.

Idem pour une conditionnelle : "je ne sais pas s'il le fera" suffit. Ajouter ou pas est une tautologie pesante puisque l'alternative est déjà dans le "si", comme dans l'interrogative. Préférer : ferez-vous cela ? A : "est-ce que vous ferez cela ?"Ou à : "vous ferez cela ?" (Pire). Ou encore à : "vous ferez cela ou pas ?" (Bien pire). Outre le "ou pas" les exemples de fausses interrogatives sont pléthore :"Mais l'idée, c'est quoi ?""Vous ne pensez pas que... ?" (!!)"Qu'est-ce que vous en pensez ?"
Les journalistes ont un devoir d'exemplarité. Ils ne parlent pas à leurs copains, ils parlent au peuple français pour l'instruire et l'informer chaque jour. Le langage relâché n'est jamais une forme de respect. Il abaisse (le niveau, l'individu qui parle et celui qui écoute).