Il est assez triste d’entendre quotidiennement le niveau de langage appauvri de beaucoup trop d’intervenants à France Inter.

Vocabulaire malmené, « populo à la mode », globich envahissant si peu anglophone, verbiage bas de gamme. Syntaxe réduite au minimum. Etc.

Où sont passées toutes les richesses et subtilités de notre langue ? La quasi disparition des temps du passé, des subjonctifs … on cultive le présent de l’immédiateté, l’absence de relativité.

Parler « comme les français de la rue » n’est pas une mission de service public. Mais un nivellement par le bas.

« Être dans le vent est une ambition de feuille morte ».

La mission de service public exige plutôt la promotion d’une langue riche, non malmenée par ce nivellement.

Il ne s’agit pas d’élitisme ni de pédanterie. Ni de passéisme. Mais d’inciter à tirer vers le haut plutôt que de niveler par le bas. C’est le fondement des missions des services publics (école, communication publique, etc, qui ont malheureusement la fâcheuse tendance à faillir. Les bilans mondiaux sont terriblement révélateurs).

Négliger ou oublier ces nobles missions, c’est trahir ces missions.

Illustration quotidienne de l’appauvrissement du vocabulaire, parmi tant d’autres:

Exemple: le verbe « faire » utilisé à toutes les sauces, quand il existe tant et tant de termes plus adaptés et plus précis.

- faire la route. Non, elle est déjà faite. On la parcourt, on la suit, on la découvre, …

- faire un métier. Non, on l’exerce,

- faire un sport. Non on le pratique.

- faire du cheval. Non, on monte à cheval, on chevauche….

- faire 1,75 mètre. Mesurer c’est plus exact.

Je pourrais continuer.

Ça mériterait un relevé quotidien du langage utilisé à l’antenne.

Et que dire des « XXL » de vendeurs de frusques, que l’on nous sert au lieu de « grand format » ?

Je m’arrête là. C’est assez désolant.

J’avais naïvement cru qu’un diplôme de journaliste s’obtenait à l’issue d’années spécialisées d’enseignement supérieur incluant la bonne maîtrise de la langue française. J’ai des doutes.

Élitisme déconnecté de ma part ? Non, tout au contraire.

Une grande mission de promotion de la culture et de la langue française, financée par les citoyens, ça ne se galvaude pas. Ça exige le respect et la rigueur.

C’est mieux que la démagogie bas de gamme.

Salariés du service public, encore un effort pour être dignes de votre mission.