Oui, on entend beaucoup de fautes de français sur France Inter. Mais je suis prêt à les trouver excusables, car en lien avec l'enseignement reçu, et ses manques. Par contre, un journaliste n'a aucunement droit d'utiliser des mots en ignorant leur sens. Au sujet de prêtres enseignants suspectés d'avoir abusé des élèves, le journaliste qui traitait du sujet a dit qu'un jeune avait "avoué" avoir été violé. Ce qui s'avoue, ce sont les faits que l'on a commis. On n'avoue pas des faits subis. Et on se demande pourquoi beaucoup ont du mal à dire, à énoncer, des faits subis, lorsqu'un journaliste ne maîtrisant pas le sens des mots, les nuances du vocabulaire, associant la notion d'aveu au fait d'être victime. Reproduisant là l'attitude contre laquelle luttent les aides aux victimes pour les faire se débarrasser d'une culpabilité mortifère liée à se vivre coupable des faits subis. De plus, j'ai soixante-huit ans, et quand un garçon révélait son homosexualité il y a cinquante ans, les hétéros parlaient d'"avouer", présumant une faute, un péché. Les "vices" de langage ont la peau dure…