Monsieur
Venant d'entendre l'intervention de la directrice de France Culture à propos de l'éviction programmée de Philippe Meyer de son émission L'Esprit public, je suis surpris de constater que cette dame soit aussi peu sensible à l'émotion légitime suscitée par cette annonce et par la pauvreté des arguments avancés (en gros, le monde change, tout change, il faut donc changer). Il me paraît bien subtil de reprocher à Philippe Meyer, que les auditeurs apprécient à très juste titre, de rendre compte d'un processus visant à l'exclure. Il serait au moins aussi légitime de dire que c'est au contraire une preuve de respect et de considération à l'égard de ses auditeurs. Le caractère "privé" du courrier en question, s'agissant d'une émission destinée au public et financée par le public, me semble des plus contestable; vous sembliez approuver la "mise au point" de cette directrice bien peu convaincante. Cette partialité trop évidente laisse rêveur: médiateur, vraiment?
P.Le Leyzour

La Médiatrice Radio France vous répond
02/06/2017 - 17:00

Je saisis votre message pour répondre aux quelques auditeurs qui mettent en doute mon rôle de médiateur. Un médiateur est un intermédiaire entre deux « parties ». Il écoute donc les uns et les autres, collecte des renseignements, enquête, se fait une opinion et formule une réponse explicative. Pourquoi voudriez-vous que dans le cas de « L’Esprit public », je défende des mensonges, des informations tronquées et une manipulation, que je trouve éhontée, des auditeurs? Vous ne me connaissez pas, mais sachez que je ne supporte pas les contre-vérités. Je suis un adepte de la transparence, mais je reconnais bien volontiers que dans l’affaire qui vous préoccupe, nous sommes un peu gênés, car le producteur a rendu public une négociation totalement privée entre, non pas France Culture, mais la DRH de Radio France et lui (cf la lettre lue à l’antenne qui a choqué certains auditeurs, mais qui n’est qu’une lettre administrative, comme dans n’importe quelle entreprise). La négociation a été acceptée de longue date par les deux parties. D’où la surprise de cette opération de victimisation qui consiste à dévoiler un simple courrier privé et administratif sur  l’antenne, sans donner toutes les explications sur la réalité des faits…

Le producteur de « L’Esprit public » est coutumier du fait, puisqu’en février, il avait, en toute irresponsabilité, lancé cette même « agitation » à l’antenne lors du retrait de Jean-Louis Bourlanges : ce dernier soutenait un candidat et l’émission aurait été évidemment dans l’impossibilité d’équilibrer les temps de parole. Ce n’est pas parce que l’on est Philippe Meyer que l’on est au-dessus des lois. Etre une « vedette » de la radio n’autorise pas à bafouer les règles du CSA, obligatoires sous peine de sanctions.

Ce qu’en tant que médiateur, je trouve le plus désolant, c’est que nos explications qui s’appuient sur des règles, des textes et des faits ne sont pas acceptées, alors que des courriers ou des courriels, sortis de leur contexte et jetés en pâture sans aucune précision, sont pris pour vérité.

Je comprends évidemment que la lecture, brute, de cette lettre ait suscité de l’émotion; c’est d’ailleurs ce qui était recherché par Philippe Meyer. J’espère que, connaissant maintenant le contexte tel que je viens de vous l’expliquer, vous disposerez d’une idée plus objective de la réalité.