Intéressé au débat sur la réforme de l'orthographe, et notamment à ce qu'en disait Guillaume Erner, je crois qu'une réflexion sans précipitation s'imposse. Personnellement, je suis à la fois favorable à une réforme de l'orthographe qui aille dans le sens d'une simplification, à condition que les "vieux" dont je suis ne se voient reprocher leur orthographe comme erronée lors qu'ils écriront des traits d'union comme "autrefois" ou mettront des accents circonflexes comme il se devait, indiquant ainsi une différence de longueur dans la voyelle prononcée dans "coup" et "goût".
Mais à l'occasion de ce débat, je souhaiterais corriger une erreur de plus en plus fréquente, qui n'est ni d'orthographe ni de prononciation, mais de logique grammaticale. On lit et on entend aujourd'hui couramment une personne du genre féminin dire ou écrire "je me suis permise de...". Or on permet à quelqu'un, c'est-à-dire que "me" est un complément indirect avec préposition "à" cachée, et tout locuteur, masculin et tout aussi bien féminin, devrait dire "je me suis permis...". Par contre "je me suis autorisé(e) (sans influence dans ce cas sur la prononciation) doit toujours bien sûr faire apparaitre l'accord masculin ou féminin, car on autorise quelqu'un, ce qui occasionne dans la phrase un complément d'objet direct.
Quelques rappels de grammaire à l'intention des personnes qui professionnellement "parlent dans le poste" ou qui écrivent au médiateur ne seraient peut-être pas inutiles, car ce qu'on entend à la radio, et principalement à France Culture qui fait encore un peu référence, contribue à enseigner le bon usage de la langue.