Cher François-Régis,

Vous vous demandiez ce matin durant le 7/9 à quoi le succès de McDonald’s en France tient. En un mot : le service.

A tous les niveaux de la chaine culinaire française, à l’exception peut-être de la gastronomie (formelle ou informelle), le niveau de service en France est nul. J’en ai encore fait l’expérience avec un hôtel-restaurant au bord du lac d’Annecy (4 étoiles) hier. J’ai vécu dix ans aux Etats-Unis et je me suis un peu baladé en Asie, et j’ai compris ce que le service signifiait. Au restaurant, ce qui est autour de l’assiette compte autant ce qui est dedans.

Je ne sais pas si vous avez déjà débarqué avec des enfants jeunes à 12.30 dans un bistro ou une brasserie mais l’accueil laisse plus qu’à désirer. Chez McDonald’s, vous arrivez comme vous êtes et particulièrement vos enfants. Je vous invite à revoir Le Péril jeune de Cédric Klapisch. Il y a une scène où la bande de copains autour de Tomasi/Romain Duris se fait jeter d’un café sans ménagement. Rien n’a changé depuis 1994. Les bistrotiers/cafetiers/restaurateurs n’arrivent pas à penser que leur métier consiste à offrir du service, de la disponibilité, de la gentillesse, de l’accueil. D’ailleurs, en anglais, cette industrie s’appelle « hospitality ». McDonald’s a compris que tout le monde devait être traité de la même façon et qu’un enfant, un jeune était un futur acheteur.

Je vous invite aussi à lire les livres de Jérôme Fourquet sur la recomposition géographique de la France. Alors que beaucoup de centres-villes se vident, McDonald’s a réussi à occuper ces espaces de mobilité que sont les ronds-points ou les zones péri-urbaines où beaucoup de français vivent et se déplacent alors que les offres plus traditionnelles en sont absentes.

Après, il y a d’autres explications. McDonald’s offre des produits avec un goût standardisé, mou et et sucré, qui excitent nos instincts gourmands les plus élémentaires.