Propos de Gérald Bronner dans l’émission La grande table, 10 03 2020
Bonjour et merci pour votre message.
Gérald Bronner vous répond :
Cher Monsieur,
Merci de votre remarque qui me permet de lever un malentendu. Si vous réécoutez ce que j’ai dit à ce moment de l’émission, vous constaterez que je n’ai à aucun moment prétendu que ce rassemblement évangéliste avait pour but de lutter même symboliquement contre le coronavirus. Ce parallèle je ne l’ai fait que pour rappeler que les réunions religieuses et les rituels en général impliquent des interactions qui sont susceptibles de contribuer à la diffusion d’une maladie. Ce n’est pas moi qui le dit c’est le médecin Jonathan Peterschmitt, fils du pasteur de cette église, lui-même contaminé, comme plusieurs membres de sa famille. Un autre médecin – le docteur Patrick Vogt – ajoute dans les pages du journal L’Alsace : « Nous avons eu sous nos yeux un modèle expérimental extraordinaire ! Ils sont restés plusieurs heures et plusieurs jours ensemble, s’embrassant, se touchant, ayant une grande proximité du fait de leur pratique religieuse. »
Il n’y a rien d’illégal évidemment à ce qui s’est produit puisque cette réunion s’est tenue avant l’interdiction des regroupements de plus de 1000 personnes. Rien n’interdit en revanche – et cela ne me paraît relever du « dérapage » (pour reprendre votre vocabulaire) – de s’interroger sur la responsabilité morale des organisateurs de cette réunion, ce que votre question me permet de faire mais ce que je n’ai pas du tout fait à l’antenne. En effet, le docteur Patrick Vogt cité plus haut affirme qu’il y avait des personnes présentant des symptômes grippaux dès le 21 février. Par ailleurs, dès le 19 février, la préoccupation pour le virus avait touchée notre pays comme en témoigne l’augmentation des recherches Google en France sur ce point. On peut se demander si des mesures de grande prudence dans cette « église géante » n’auraient pas dû être de mise. On peut d’autant plus se poser des questions que l’on sait que les rituels religieux en général (y compris mortuaires cf. le cas d’Ebola) sont favorables à la diffusion de toute maladie.
Bien cordialement.
Gérald Bronner