Vendredi matin, j'ai cru entendre dans les propos de Guillaume Erner une déception par rapport à la réforme de l'orthographe. Cela donnait l'impression que personnellement il allait perdre quelque chose. C'est aussi ce que j'avais ressenti lors de l'annonce de l'évolution de l'enseignement du latin dans le cadre de la réforme du collège dans une émission du temps des écrivains. Je vous écris pour vous dire ma surprise d'entendre de la part de professionnels si souvent dans la distanciation, dans le fait de se laisser du temps pour réfléchir, le fait de se laisser aller à ce qui semble une pensée personnelle un peu au service de leur propre intérêt. J'enseigne à des élèves de CP dans une école en éducation prioritaire. Mes études (lettres classiques) me permettent de répondre à mes élèves quand ils me demandent pourquoi il y a un accent circonflexe sur le i de maîtresse ou pourquoi il y a un p qu'on n'entend pas mais qui s'écrit dans sept. Je leur parle alors de la langue de Jules César ce qui les amène souvent à me demander lorsqu'ils rencontrent une difficulté en orthographe si c'est à cause de Jules César. Ce que je cherche à vous faire comprendre dans ce message c'est que je trouverais dommage d'exclure de nombreuses personnes désireuses de manier la langue pour s'exprimer sous prétexte de s'accrocher à une langue dont certains rouages ne sont, me semble-t-il, plus réservés qu'à un entre-soi pour ne pas dire à une élite. France Culture m'apporte tellement au quotidien que je me suis permise d'avoir cette réaction face à cette impression que Guillaume Erner aurait surréagit vendredi par rapport à cette évolution de l'orthographe. J'imagine que la chaîne proposera des émissions qui permettront de creuser cette question de la réforme de l'orthographe.
Recevez toutes mes félicitations pour la qualité des émissions de votre chaîne,