Monsieur,

Je ne savais pas que votre mission était de faire la promotion des émissions à venir. C'est pourtant ce que vous avez fait ce jeudi avec le journaliste maison - correspondant de Radio-France à Beyrouth, M. Omar Ouamane. Au lieu d'interroger ce Monsieur sur la déontologie de sa démarche, qui a consisté à accompagner une famille de Syriens franchissant illégalement les frontières des différents pays européens.  Et l'aveu de ce reporter, à la fin de votre discussion des plus amicales et respectueuses avec lui, vaut mille discours : sa position est bien celle d'un militant. Il veut nous convaincre de la justesse de la décision de cette famille, et des milliers qui font comme elle, de venir, à l'encontre de nos lois, s'installer chez nous, en Europe. Vous aviez au début de l'émission, d'une voix très timide, répercuté certaines des réactions d'auditeurs qui ont trouvé votre couverture d l'"épopée" des migrants trop complaisante. Et c'était votre devoir. Mais vous n'avez pas poursuivi votre interrogation légitime....Alors, à quoi servez-vous, cher Monsieur?

PS : un peu de transparence ne nuirait pas : donnez systématiquement copie de tous les messages que vous recevez, afin que nous aussi nous ayoins un aperçu de ce qui s'envoie...Merci d'avance et bien cordialement.    

La Médiatrice Radio France vous répond
08/10/2015 - 11:51

Je suis désolé, mais il ne s’agissait pas de faire la promotion d’une émission, mais de répondre à des mails d’auditeurs. Et, surtout, de montrer les coulisses d’un grand reportage, reportage qui permet d’éclairer les auditeurs sur les souffrances et les difficultés pour les réfugiés syriens de fuir les bombardements et les exactions dans leur pays. Omar Ouahmane a vécu cela de l’intérieur. Il a vécu les mêmes situations dangereuses et effrayantes de ces parents qui tentent de sauver la vie de leurs enfants en fuyant les horreurs de leur pays. C’est tout à l’honneur d’un grand reporteur de faire cela et tout à l’honneur de Radio France de permettre ce type de reportage risqué et coûteux. Le rôle du médiateur est justement de répondre aux auditeurs, peut-être un peu trop installés dans leur confort: grâce à des journalistes comme Omar, ils peuvent comprendre la souffrance des réfugiés et, peut-être, se dire que l’on ne peut laisser des peuples, des familles mourir à quelques milliers de kilomètres de la France. Rien à redire sur la déontologie d’Omar Ouahmane; au contraire, c’est toute la richesse du journalisme de faire prendre conscience des drames de ce monde. Et de quel militantisme parlez-vous? Du militantisme de l’humanisme, du respect de l’autre, de la bienveillance… Reconnaissez que c’est plus "humain" que l’égoïsme et le refermement sur soi-même.