Demain la vie scolaire, les agents et des professeurs seront grévistes dans mon collège qui sera donc fermé pour cause de protocole sanitaire inapplicable. Nous souhaitons ardemment que les élèves soient en classe car c’est une priorité scolaire, sociale, éducative mais nous sommes épuisés de la façon dont le gouvernement ne nous accompagne pas dans nos missions et méprise notre mobilisation quotidienne depuis mai : reprise du lundi 2 avec l’hommage à Samuel Paty, le protocole sanitaire, le plan vigipirate alerte attentats, surcharge de travail au quotidien, pas de médecine du travail, des masques toxiques, d’autres non protecteurs, des effectifs surchargés en classe, dans les couloirs, à la cantine, des brassages inévitables. Si le nombre de lits dans les hôpitaux n’avait pas été purgé, il n’y aurait pas de confinement et donc pas de mise en danger de la scolarité des élèves et de la santé physique et mentale des personnels. Il faut donc revoir la politique de santé et d’éducation publiques.
Voici mon témoignage de professeur d’un lycée à Besançon.
Après le déconfinement en mai dernier, mon établissement a accueilli quelques enseignements de spécialité, en groupes extrêmement réduits et en alternant les niveaux (1ère et terminale) selon les semaines. Des sens de circulation étaient affichés dans tous les couloirs. Ce protocole a duré 3 semaines, pendant lesquelles une centaine d’élèves ont pu revenir en présentiel.
Pendant toutes les vacances d’été, mes collègues et moi avons attendu des informations sur le protocole retenu pour la rentrée de septembre. Rien n’est jamais arrivé et la seule information reçue a été celle concernant la pré-rentrée enseignants, qui serait privée de réunion plénière et de pot d’accueil. C’est tout. Nous avons donc retrouvé nos élèves, comme « avant 14 » à la seule différence que nous portions des masques et avions du gel hydroalcoolique dans nos salles (même pas toutes !) et à l’entrée du lycée. Sinon ; mêmes effectifs, plus de sens de circulation dans les couloirs, élèves autorisés à fumer dans la cour (donc sans masque) … Nous étions tous sidérés de constater que rien n’avait perduré des mesures amorcées en mai et juin dernier alors que tout le monde attendait cette 2ème vague avec le relâchement des vacances et l’arrivée de l’hiver.
Je suis donc très fâchée de voir que ce sont les élèves, et nous les enseignants qui faisons les frais du manque total d’anticipation et d’organisation du gouvernement. Improvisation en urgence, et absence totale de concertation… une fois de plus !
Je vous informe qu’une grève s’est déroulée dans mon collège pour demander la mise en place du protocole sanitaire renforcé. A ce jour, nous avons près de 940 élèves dans un établissement sous-dimensionné et labyrinthique, les élèves se croisent dans les couloirs, les escaliers, et la cantine… La cantine contient 300 places, les élèves mangent sans distanciation et évidemment sans masque ! Nous commençons à recenser quelques cas de COVID, cela est très inquiétant car nous ne respectons pas le protocole qui doit empêcher les brassages d’élèves. Nous avons un brassage des 940 élèves et près de 100 personnes encadrantes. Nous ne voulons pas devenir un prochain cluster. Notre direction a demandé un aménagement du protocole en accueillant 3 des 4 niveaux mais cela a été refusé par la direction académique. Nous avons déposé un préavis de grève pour aujourd’hui sans réponse de la direction académique. Nous sommes près de 80% d’enseignants en grève (du jamais vu en plus de 25 ans de carrière !) Nous comptons sur vous pour relayer l’information.
Le ministre n’a nullement parlé de 50% en présentiel et 50% en distanciel : il a simplement imposé au moins 50% en présentiel… Ça peut donc tout à fait faire du 2/3 en présentiel (par exemple 2 semaines sur 3 en classe entière) et 1/3 en distanciel (par exemple 1 semaine sur 3). Voire même du 100% en présentiel.
Par ailleurs, il est à noter que les enseignants ne peuvent pas à la fois faire du présentiel et du distanciel… Comment faire plus de travail dans le même temps de travail ?
Bref, il y a pas mal de choses à préciser et surtout, soyez précis lorsque vous informez. Merci.
J’entends depuis quelques jours que dans les lycées, la fréquentation est réduite à 50% du temps pour les élèves.
Attention, ceci est faux. Le ministre a dit qu’il fallait que les lycéens soient au moins à 50% de présentiel.
100% c’est encore « au moins 50% »
Je suis enseignant et dans mon lycée nous sommes encore à 100% et à partir de la semaine prochaine seuls les 2nde et 1ère seront présents en alternance.
A quand des consignes claires du ministère ?
Attention, les demi-classes ne sont pas obligatoires ! Ce qui est obligatoire c’est que les élèves aient “au moins” 50% de leurs cours en présentiel.
Dans mon lycée on continue à avoir des classes à 35 élèves. La seule mesure prise vise à alléger les effectifs à la cantine : les secondes viennent en alternance matin ou après-midi pour éviter qu’ils ne mangent à la cantine mais cela reste des classes de 35. Les terminales et les premières viennent normalement (35 élèves) …
Les professeurs des écoles font grève pour obtenir des masques qui les protègent et protègent les élèves, pas pour réduire les groupes classes. Il est dommage que les seules revendications du secondaire passent toujours sous silence celle du primaire ….
Nous souhaiterions également avoir le temps de mettre en place les protocoles et après 20 ans du gel du point d’indice être enfin réévalués, tout le monde s’est en effet rendu compte de l’importance de notre mission d’intérêt public.
Enseignante en lycée, je suis très remontée par la façon avec laquelle on a été laissés pour compte : l’organisation et la prise en charge des élèves dans des conditions difficiles. Le rectorat et le ministère nous ignore. Et quid de notre santé à nous ? Je fais 2 heures de transports en commun par jour pour passer ma journée avec 2000 personnes (1000 en demi effectif) …
Il serait judicieux que nos supérieurs recrutent massivement pour remplacer les professeurs actuellement absents. Dans les écoles, si un enseignant est absent, ses élèves sont répartis dans les autres classes. Il faut assurer les remplacements afin d’éviter les brassages inutiles et permettre aux élèves de continuer à apprendre dans de bonnes conditions malgré la perte de temps des lavages de mains, la fatigue du masque, etc.
Je souhaite apporter une précision. Je suis enseignante en lycée professionnel. Le protocole sanitaire de M. Blanquer concernant les lycées est à appliquer si possible.
Evidemment, il n’est pas appliqué : les effectifs ne sont pas dédoublés dans mon établissement.
Je dépose ici ma colère et mon désarroi : enseignante en petite section de maternelle et Rueilloise, j’ai reçu aujourd’hui une lettre « d’indignation » du maire concernant la grève de demain. Il s’inquiète du fait que les fonctionnaires d’état que sont les enseignants apportent désordre et chaos à la situation actuelle.
Nous faisons face sans broncher depuis le début de la crise sanitaire, nous étions sur le pont (comme les autres), nous avons gardé contact 7 jours sur 7 avec nos moyens personnels pour que le lien avec l’école ne soit pas rompu (je précise que je travaille dans une école qui était en réseau prioritaire il y a quelques temps).
Jamais un mot pour nous soutenir mais une belle lettre pour nous gifler !
Je suis en colère (et même pas gréviste en plus!)