27 jours après sa nomination en tant que Premier ministre, Sébastien Lecornu a annoncé, le 6 octobre, sa démission ainsi que celle de son gouvernement. Cette décision a suscité de nombreux messages de la part des auditeurs, dont voici une sélection :

Je suis avec consternation l’actualité politique de notre pays. 
J’assiste avec sidération à l’intervention de différents politiques de tous bords qui rejettent, avec mauvaise foi, la faute sur les autres.  
Mesdames et Messieurs élus par le peuple, pourriez-vous pour une fois penser à nous, les citoyens, et à la France et vous unir, TOUS et de tous bords, pour œuvrer dans l’intérêt supérieur de la nation ?
Nous en avons marre de querelles stériles qui n’ont d’autre objectif, à vos yeux, que de vous assurer la notoriété nécessaire à votre réélection.  
La France d’en bas attend de ses élus un minimum de responsabilité et de consensus pour sortir notre pays du marasme dans lequel les différents gouvernements, tant de droite que de gauche, l’ont plongé depuis plusieurs décennies. 

Face au chaos gouvernemental qui perdure, j’aurais souhaité que soit soulevé l’impact international de cette déstabilisation de notre démocratie qui doit très probablement réjouir le dirigeant russe qui n’attend que cet effondrement au sein de l’Europe et quel danger nous menace en fonction de cette situation ! 

Ce lundi soir nous aurons certainement le droit à des commentaires, des avis sur la démission rapide de Monsieur Lecornu qui a perçu les limites de son ministère. J’ose espérer que ce sera traité sur le fond de la situation de crise. Je rêve que les intervenants politiques, s’il y en a, reconnaissent leur tort, leurs erreurs sans accuser toujours les autres.
Quelle drôle d’image : celle de personnalités qui veulent absolument le pouvoir pour flatter leur ego. Ceux-là sont-ils aptes à vraiment gouverner ?
La politique c’est avant tout s’engager pour servir une cause d’une manière constructive. Je sais qu’il y a des députés qui veulent entrer dans cette méthode, et je vois et j’en attends d’autres qui semblent se contenter de pugilat, ou d’affirmer qu’ils sont en tête. Tristesse alors que beaucoup de Français attendent autre chose que ce spectacle désolant. Heureusement que localement des maires se mobilisent et donnent ainsi une ouverture sur un possible de vivre ensemble, surtout hors des grandes métropoles. Quoiqu’il arrive je continuerai à voter !

Qu’ouïs-je ? Qu’entends-je ? 
A peine le gouvernement de rupture nommé, après des semaines de gestation, que Sébastien Lecornu jette l’éponge ! 
Quelle poilade ! Quelle nullité ! 
Nos politiciens sont des incompétents notoires. 
Je doute fortement de leur performance, de leur flexibilité dans le milieu professionnel. 
Sont-ils seulement capables d’endosser les habits et responsabilités d’un ouvrier, d’un chargé de clientèle, d’un enseignant, d’une aide-soignante, d’un animateur…, et de vivre sans leurs privilèges ? 
Allez bon courage à vous pour vos prochains entretiens. 

Je vous ai écrit avant-hier en affirmant que ce gouvernement ne tiendrait pas. Hélas c’est la triste réalité. 
Qui pouvait admettre que l’ex-ministre des Finances qui a conduit à la ruine de la France, pouvait constituer une nouveauté ? C’est évidemment Macron qui a constitué le gouvernement de ce pauvre Lecornu….Alors, on en sort ou pas ? Que va devenir la France avec ces girouettes et toujours les mêmes copains ou copines au gouvernement dont une et sa gamelle judiciaire ? 
Mais qui va payer l’addition ? 

Question qui doit être récurrente : un « mandat » de 14 heures valide-t-il le paiement traditionnel de 3 mois de salaire pour ces « ministres » démissionnaires ? Même si c’est évidemment une goutte d’eau financière, j’espère que non ! Le dégoût généralisé de la sphère politique n’en serait que renforcé. Merci pour votre réponse et bon courage pour rester à la page, faut suivre ! 

Quel sera le statut des ministres qui auront été nommés pendant 14h ? 
Salaires, retraites et autres avantages ? 
Merci de poser la question au porte-parole du gouvernement qui officie à cette heure-ci ! 

Sébastien Lecornu a assuré mercredi que les nouveaux membres du gouvernement nommés dimanche, qui n’auront été en poste que quelques heures, n’auront pas le droit aux indemnités auxquelles ils auraient pu prétendre. « Les membres du gouvernement, lorsqu’ils quittent leurs fonctions, ont le droit à trois mois d’indemnités lorsqu’ils n’ont pas de revenus par ailleurs, et il est évident que les ministres qui auront été ministres seulement quelques heures, n’auront pas le droit à ces indemnités », a déclaré M. Lecornu. « J’ai décidé de les suspendre. On ne peut pas vouloir faire des économies si on ne maintient pas par ailleurs une règle d’exemplarité et de rigueur », a-t-il jugé. 

Puisque la dernière dissolution a essentiellement fait des mécontents, mais que les partis politiques ne sont pas tous d’accord pour une nouvelle dissolution, le président ne pourrait-il pas demander aux députés de se prononcer eux-mêmes pour ou contre une dissolution ?

J’ai décidé de vous écrire pour la première fois étant donné la situation politique en France.
J’ai vraiment peur de l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir et j’en veux aux générations successives de femmes et hommes politiques pour cela. Alors j’ai rédigé cette lettre. Comme vous donnez la parole aux auditeurs et que je ne sais pas où être entendu ailleurs que chez vous, j’ai décidé de vous l’envoyer. La voici :

Nous sommes le 7 octobre 2025, Monsieur Lecornu a démissionné hier.
J’ai peur.
Le Rassemblement National est aux portes du pouvoir.
J’ai peur.
J’ai peur et je suis en colère contre vous toutes et tous membres de la classe politique depuis des décennies qui avaient permis à cela d’arriver.
Je m’explique.
Je suis en colère contre celles et ceux qui se présentent comme des sauveurs ou des superhéros, nous n’avons pas besoin de vous.
Je suis en colère contre celles et ceux qui ont une vision tronquée et ne proposent que de lutter contre l’immigration ou d’augmenter la sécurité (à droite), de s’en prendre aux grands capitalistes (à gauche) … par facilité, idéologie, démagogie et incapacité à construire un projet global pour la France. Nous n’avons pas besoin de vous.
Je suis en colère contre celles et ceux qui ont recours au registre de l’émotion, qui réagissent au moindre évènement pour nous expliquer à quel point ils comprennent, ressentent, compatissent et proposent dans la foulée une proposition de loi qui pourrait leur faire gagner quelques points de plus dans les sondages. Nous n’avons pas besoin de vous.
Je suis en colère contre celles et ceux qui n’ont aucune vision à long-terme pour la France. Nous n’avons pas besoin de vous.
Je suis en colère contre celles et ceux qui puisent dans les sondages le sel de leurs discours ou interventions faute de vraies convictions et de vision pour la France. Nous n’avons pas besoin de vous.
Je suis en colère contre celles et ceux qui sont incapables de trouver une idée bonne simplement parce qu’elle vient du camp d’en face. Nous n’avons pas besoin de vous.
Je suis en colère contre celles et ceux qui nous mentent en nous faisons croire par exemples que s’il y avait moins d’immigrés en France alors ce serait à nouveau le paradis. Nous n’avons pas besoin de vous.
Je suis en colère contre celles et ceux à qui contrairement à la plupart des Français, on ne demande jamais d’obligations de résultats et qui peuvent rester au pouvoir pendant des années même sans avoir fait progresser l’état du pays voir même en l’ayant dégradé. Nous n’avons pas besoin de vous.
Je suis en colère contre celles et ceux qui ont un mandat donné par les Français et qui déconnectés de la vraie vie, font des dépenses de bouche, de vêtements ou que sais-je encore démesurées. Nous n’avons pas besoin de vous.
Je suis en colère contre les barbares qui veulent tout détruire, dont la seule ambition est de provoquer le chaos sans rien avoir à proposer de nature à améliorer l’état de la France. Nous n’avons pas besoin de vous.
Je suis en colère contre celles et ceux qui détruisent les « débats politiques » à coup de petites phrases ou d’émotions nous privant de vrais débats d’idées comme si nous étions des imbéciles incapables de comprendre les enjeux de la France actuelle. Nous n’avons pas besoin de ça.

Je suis en colère contre celles et ceux qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez alors que la situation n’a jamais été aussi grave : Poutine, Trump, la dette, la crise politique, le réchauffement climatique…
Nous avons besoin d’une classe politique nouvelle capable de discuter ensemble même s’ils ne sont pas de la même sensibilité et de reconnaitre une bonne idée même quand elle vient d’un autre bord.
Si j’étais à bord du Titanic avant son naufrage et que quelqu’un avait une solution pour nous sauver, peu m’importe qui, l’important c’est la France. Et pas plus en politique qu’ailleurs je ne crois qu’il existe une figure providentielle qui aurait le monopole des solutions ou des idées.
Ce qui doit guider la classe politique c’est l’intérêt de la France. Et ça ne doit pas être qu’un discours.
Nous avons besoin d’une classe politique qui n’est plus obnubilée par l’élection présidentielle.
En Allemagne, en Angleterre, en Espagne, il n’y a pas de président, ils n’ont pas l’air de s’en sortir plus mal que nous.
Nous avons aussi besoin que le vote blanc soit davantage pris en compte pour pouvoir être entendu quand nous ne nous reconnaissons pas dans l’offre politique.
Nous avons besoin de projets globaux pour la France qui prennent tous les aspects en considération.
À ce propos d’ailleurs, peut-être faudrait-il voter pour un projet et ensuite seulement voter pour quelqu’un qui pourra le mettre en œuvre

La France dépense chaque année 34,7 milliards d’euros dans l’industrie. Pourtant, l’industrie française continue de décrocher, l’industrie vient de passer en dessous de 10% dans le PIB. Le diagnostic est simple mais personne n’a envie de le regarder en face : les soutiens publics à l’industrie sont déployés par une vingtaine de personnes publiques différentes (État, collectivités, agences, fonds thématiques). Un entrepreneur qui veut se faire aider pour son implantation industrielle vit un véritable cauchemar bureaucratique. En plus de ça, les aides lui sont accordées sans contreparties. Quand est-ce que les politiques vont s’occuper de dépenser notre argent correctement et de manière efficace au lieu de s’occuper de se répartir les places et au lieu de nous demander de nous serrer la ceinture alors qu’on est déjà au dernier cran ?
Merci à l’équipe de France Inter pour votre travail formidable, je vous écoute tous les jours.

C’est exaspérant d’entendre tous ces débats où l’on ne parle jamais de la vraie raison de nos crises : l’ignorance de l’intérêt général gommé par notre système économique régi par le néolibéralisme. Un système qui génère une mauvaise répartition de la richesse et par suite le populisme, des pollutions en tout genre au détriment de notre santé, le changement climatique et la destruction de l’environnement… Le bilan est terrible et fait les délices des ennemis de la démocratie. Dans les démocraties occidentales il y a deux structures parallèles qui nous dirigent et s’ignorent : le monde politique et le monde économique. Il est grand temps que l’intérêt général les réunisse car le risque de la disparition de l’Occident est là. Emmanuel Macron et aussi tous nos politiques ont été incapables de seulement poser le problème. Pourquoi ne pas avoir réformé le Conseil Économique, Social et Environnemental pour poser et gérer cette valeur essentielle, l’Intérêt général dans le temps à court, moyen et long terme, sans lequel il n’y a pas de société. Macron portera cette responsabilité devant l’histoire, avec d’autres évidemment.

Ce jeudi Robert Badinter est à l’honneur et je m’en réjouis. On nous fait écouter beaucoup de ses discours : c’est fort et émouvant.
Mais ce qui est surtout impressionnant c’est d’entendre un homme qui parle dans une assemblée qui l’écoute. On fait silence pour l’entendre.
Un nouveau Badinter pourrait-il émerger dans l’assemblée actuelle ?
Le spectacle que nous donnent les députés à l’assemblée est affligeant : on crie, on hurle, pendant que quelqu’un parle. Il n’y a aucune écoute et on voudrait appeler cela un débat.
Tant qu’on ne reviendra pas aux règles de base : on prend la parole quand on nous l’a donnée, on se tait et on écoute lorsque quelqu’un parle, aucun homme ou femme politique digne de ce nom ne pourra s’exprimer, se faire entendre, et redonner un peu d’espoir aux Français. Et aussi redonner envie d’aller voter.