Julie Billaud, anthropologue, chercheuse à l’Université de Genève et spécialiste des violences de genre en Afghanistan, était l’invité du journal de 12h30 de France Culture mardi 5 septembre.

Ce message pour vous informer que l’interview de Mme Julie Billaud concernant l’accueil par la France des cinq femmes Afghanes, a été pour moi très choquant pour plusieurs raisons. – elle fait porter l’unique responsabilité de la condition actuelle de la femme afghane à l’impérialisme occidental et notamment français – elle dénonce la dénaturation de la femme musulmane par l’action soit disant « salvatrice » de l’Occident – elle traite « d’émancipation raciste » et genrée cette action humanitaire – elle explique et analyse « l’écrasement » physique, moral, psychologique et professionnel comme une réaction politique, de communication, comme une pulsion nationaliste face à la brutalité passée de l’Occident et aux pressions actuelles. Serait-ce un juste retour des choses ? Un simple rééquilibrage socio-politique ? Si je comprends Mme Billaud, l’asservissement de la femme Afghane serait un passage obligé et un rempart au machisme impérialiste de la France et de l’Occident, et, sans la volonté agressive et impérialiste (toujours actuelle) de cet Occident, la femme Afghane vivrait dans un paradis d’humanité et d’égalité… M’estimant moi-même féministe et anti-impérialiste, je reste abasourdi par une telle analyse! Parfois, je me demande si ce genre de discours n’alimente pas la progression de l’extrême droite Mme Billaud, un peu plus d’humanité, de compassion et de lucidité envers l’idéologie talibane serait bienvenues.

La réponse de Clotilde Dumetz, directrice de la rédaction de France Culture :

Julie Billaud est une anthropologue et professeure à l’Institut des hautes études internationales et du développement de Genève. Elle est spécialiste de l’islam, de la gouvernance internationale, de l’action humanitaire et du genre. Au lendemain du l’accueil par la France de 5 afghanes réfugiées au Pakistan car menacées par les talibans au pouvoir à Kaboul, il nous paraissait intéressant d’avoir son expertise. Nous aurions sans doute dû prendre le temps en début d’entretien de contextualiser plus avant. Ce rendez-vous dans le journal dure 5 minutes et ne permet pas toujours de prendre suffisamment de recul avant de dérouler une réflexion. Nous allons retravailler avec le présentateur de ce rendez-vous pour être plus attentifs à ne pas heurter nos auditeurs. Par ailleurs nous avons indiqué à Julie Billaud que ses propos avaient créé la polémique. Elle nous a proposé un texte en réponse. Pour tout auditeur qui souhaiterait en prendre connaissance, il suffit d’en faire la demande par message sur le site mediatrice.radiofrance.com

Fidèle auditeur de France Culture, je suis proprement révolté d’entendre à l’instant une universitaire suisse se livrer à la plus vile propagande islamiste dans le cadre du journal de 12h30 sans que son présentateur n’exprime la moindre réaction critique. Dans quel monde vit-il ? Peut-on renvoyer dos à dos une action humanitaire visant à rapatrier des femmes afghanes menacées avec une forme d’impérialisme occidental ? De qui se moque-t-on ? C’est absolument navrant et cela m’interroge sur l’orientation de cette antenne que je vais finir par déserter.

Aujourd’hui sur France Culture, position pro-islam et talibans, à travers l’invitation de Julie Billaud anthropologue, qui explique à propos de l’accueil des femmes afghanes torturées en Afghanistan, nous explique que cet accueil est une action politique de l’Occident, qui est responsable de la situation des femmes afghanes, pour utiliser l’Islam dans leur vision et que les Talibans ne sont pas les véritables auteurs de ces crimes contre la moitié féminine de la population afghane ! C’est immonde et obscène, et sans réaction du journaliste ! Incroyable !

Vous ouvrez l’antenne à quelqu’un qui dit n’importe quoi. La présence de l’OTAN en Afghanistan fait suite au fait que ce pays a servi de base arrière au terroriste d’Al Qaeda qui a provoqué le 11 septembre avec 4000 morts innocents. La France a participé à la coalition aux cotés des USA. La coalition a essayé d’établir une démocratie avec des élections, un chef d’état, une police. La condition des femmes n’était pas problématique pendant cette période. Il se trouve que « les Talibans », ont reconquit militairement le pays au moment du départ de l’OTAN, que l’armée afghane s’est débandée face à eux et que le chef de l’état a fui. Pendant la présence de l’OTAN la population n’a pas soutenu les forces de l’OTAN sur place, les soldats Français n’ont pas été renseignés par la population de la préparation d’une embuscade contre eux. Dix soldat français ont donné leur vie pour la population afghane alors que l’armée afghane s’est sauvée tout comme la Police. Factuellement, en se taisant la population a choisi son camp, celui des Talibans, on peut le regretter mais c’est leur pays, leur religion, c’est leur responsabilité. La responsabilité de ce qui se passe est 100% dans la population afghane qui n’a pas soutenue les tentatives de démocratisation, l’armée et la police s’est débandée. Il suffit de comparer l’attitude de la population afghane avec celle de l’Ukraine face à la Russie pour bien voir qui est responsable de quoi (on peut même remonter à Maidan etc.). « Aide toi » et le « ciel » t’aidera », l’Ukraine est aidée, l’Afghanistan récolte le fruit de son (in)action. Incriminer la France, c’est un délire d’une personne qui n’est pas sérieuse qui est une militante aux raisonnement confus, brouillon et rempli d’amalgames. Ça fait plusieurs fois que j’entends que France Culture ou France Inter prête ses ondes à des gens ayants des positions extrémistes comme cette militante sans supervision préalable de la pertinence du propos et de l’analyse, c’est PITOYABLE ! Cela doit cesser, vous avez suffisamment de journalistes intelligents pour faire la part des choses !

La sociologue que vous avez invitée prétend au sujet de la situation des femmes en Afghanistan : c’est la faute de l’Occident qui n’a pas respecté la situation des femmes telle qu’elle est conçue par les Talibans. J’espère qu’on entendra sur votre antenne un autre point de vue que cette apologie d’un régime qui considère les femmes comme des êtres inférieurs. Article 1er de la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen: « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit ». Y compris les femmes !