En 2020, Laure Adler a publié « La voyageuse de nuit », un essai sur la vieillesse. L’ouvrage a été adapté en film, co-réalisé par Laure Adler et Jérémy Frey. Intitulé « La révolte des vieux », il a été diffusé sur France 2 mercredi 15 février à 22h50. Laure Adler était l’invitée du 9h10 de France Inter ce lundi 13 février.
J’ai adoré ce matin l’interview de Laure Adler, sur le thème de l’âge, et sur ceux qu’on appelle « les vieux ». Merci à Laure Adler de traiter ce sujet dans le film qui va bientôt sortir. Dans notre pays il y a effectivement une sorte de racisme anti « vieux », la discrimination commence même à partir de 50 ans et parfois même avant, et les femmes en sont les premières victimes.
Les « vieux » ont beaucoup à apporter à la société : expérience, compétences, savoir-faire, disponibilité, et ils ont souvent encore beaucoup d’énergie et l’envie de contribuer, de faire partie de la société à part entière.
Merci à Laure Adler de continuer à animer ses émissions (j’aime beaucoup L’Heure bleue), de continuer à écrire, à combattre, elle a toute sa place à la radio ou à la télévision, quel que soit son âge. Je lui souhaite de continuer encore longtemps à nous transmettre son énergie, sa force, son expérience de la vie, et de nous faire entendre sa voix.
Chère Laure Adler,
Je vous connais depuis longtemps et L’Heure Bleue est souvent ma dernière émission avant de m’endormir.
Je vous rejoins pleinement dans votre réflexion sur la vieillesse, nous avons à peu près le même âge. Je suis en grande partie d’accord sur l’invisibilisation des vieux, leur rejet, l’âgisme (qui commence encore plus tôt dans l’emploi). Je regarderai évidemment votre film et ai déjà partagé l’émission qui l’annonce sur Facebook.
Mais il me semble, quel que soit le mot employé que l’on parle d’âges différents, comme le vôtre et celui de votre maman. L’âge où nous sommes vous et moi et le grand âge – qui survient de façon très variable – celui où l’on perd en autonomie, en vie sociale, où l’on doit renoncer à certaines activités et se faire aider pour le quotidien. Je ne sais pas quand ni comment arrivera cette seconde phase, si je vis jusque-là, mais j’avoue que je la redoute et ai tendance à mettre les bouchées doubles, comme si le temps de faire ce qui me plaît était compté.
J’habite Nice, Alpes Maritimes, une ville et un département qui chouchoutent les vieux, sûrement pour des raisons électorales (je ne vote jamais pour eux néanmoins…). Nous avons des possibilités incroyables dont je ne citerai que celles que je pratique moi-même : activités physiques de toutes sortes, danses diverses (je fais du hip hop), chant, ateliers d’écriture… la plupart gratuites ou très peu chères. Ce sont les personnes de notre tranche d’âge qui y participent, massivement des femmes, quelques hommes en couple pour la plupart. On y noue des liens sympathiques, on s’y fait même parfois des amis.
J’ai aussi trouvé deux magnifiques bénévolats qui correspondent à ce que j’aime et sais faire.
Mais que se passe-t-il « après » ? Quand tout cela devient difficile, voire impossible ? Quand les ami.es ne bougent plus de leur maison ou disparaissent ? Comment vivre cette dernière partie de la vie ? Peut-être votre film apportera-t-il quelques réponses.
Je vous suis en tout cas reconnaissante d’aborder ce sujet avec l’authenticité et l’intelligence qui sont les vôtres.
Merci pour la qualité de vos émissions, merci à Mme Laure Adler, pour sa « jeunesse », sa vivacité d’esprit ouvert, cultivé. Un exemple pour beaucoup de « jeunes » qui subissent, ne s’engagent pas.
Etonnée d’entendre Laure Adler se « dédouaner » et dédouaner ainsi toute sa (notre) génération de vieux de son indifférence aux questions d’environnement (« On ne savait pas que cela aurait un l’impact… »). Si Laure Adler et son entourage ne se sont pas intéressés à ces questions, c’est parfaitement leur droit. Mais il n’est pas légitime de sa part de dire que c’est toute la génération 68 qui « ne savait pas ». Si elle n’a pas fait cette démarche intellectuelle de regarder au-delà de son cadre quotidien et de sa vie sociale et d’ouvrir les yeux, c’est parce qu’elle l’a bien voulu… Pour des raisons qui lui sont propres (elle avait d’autres priorité) mais dont il est faux de dire que c’était l’attitude de toute cette génération.
L’info existait, Laure Adler et son entourage avaient les clés intellectuelles et les outils d’information à leur disposition pour savoir et analyser la réalité. Ils ne l’ont pas fait, dont acte !
J’ai 1 an de plus que Laure Adler, j’ai été élevée à Paris dans un milieu petit-bourgeois favorisé, j’ai fait Droit et Sciences Po, je n’avais donc pas de sensibilité particulière aux questions d’environnement. Mais l’information sur les dommages causés à l’environnement par le développement économique et industriels des pays développés existait et, contrairement à Laure Adler, moi j’y ai fait attention dès les années 1970.
La conférence des Nations Unies à Stockholm date de 1972, l’Institut européen d’écologie a été fondé par le biologiste Jean-Marie Pelt en 1971, le journaliste Marc Ambroise-Rendu a créé la Rubrique Environnement dans le Journal Le Monde en 1974, les alertes d’Haroun Tazief sur le climat et les risques d’effet de serre datent de 1979, etc.. Il y avait donc moyen -depuis le début des années 1970- d’être informé(e)s les effets délétères de l’activité humaine sur les milieux naturels, l’eau, l’air, les sols, la mer, etc…
Il serait faux de dire que c’était de l’info qui ne touchait que les happy few et les « spécialistes ». Le Monde tirait à 500 000 exemplaires dans les années 1970, Pelt et Tazieff passaient régulièrement sur les antennes de France Inter et à la télévision publique de l’époque…
Donc ceux de la génération 1968 qui, comme Laure Adler, ne se sont pas intéressés à ces questions ne l’ont pas fait par manque d’information disponible. Ils ont détourné les yeux et les oreilles car leurs centres d’intérêt étaient ailleurs. Voilà ce que j’aurais aimé entendre ce matin sur France Inter.
Bravo Madame Adler ! Merci ! En tous cas, vous démontrez que l’intelligence ne vieillit pas ! L’élixir de Jouvence serait-il là ? Et aussi votre bienveillance. Même lorsqu’il vous arrive d’être critique, je n’entends jamais chez vous de malveillance, ni d’amertume, ni de pousse à la haine comme c’est trop souvent le cas.
Nous sommes de la même génération (je suis née en 1949). Moi aussi, je travaille (journaliste pigiste et auteur dans la presse de l’art), tout en rêvant quand même à avoir enfin le temps de me remettre au piano que j’ai commencé à 7 ans et arrêté il y a longtemps. Et à l’aquarelle, que j’ai à peine effleurée. Et d’apprendre la photo… entre autres. Seulement, ce qui nous sépare sans doute (je le dis sans aucune intention envieuse) : bien qu’aimant mon travail qui me fait côtoyer quotidiennement les artistes de tous temps, je travaille par nécessité car j’ai commis le crime d’avoir élevé mes enfants et d’avoir sacrifié mes diplômes à la carrière de mon ex-mari qui, lorsque je me suis trouvée à l’approche de la ménopause, a rencontré une demoiselle de l’âge de notre fille avec laquelle il a pu continuer à se reproduire. Du coup, ma retraite est de 300 € /mois (i faut dire que les employeurs de presse trichent souvent à notre insu sur les bulletins de piges. Les trimestres de 139 €, j’en ai plein !). Ma prestation compensatoire de 616 € / mois. Oui, je vis avec cette somme, inférieure (hors APL) au minimum vieillesse, mais je préfère travailler. Et je cotise à fonds perdus.
Si votre talent et votre notoriété vous permettent d’aborder cette question (je ne parle pas de politique) : je ne suis pas la seule de notre génération à être tombée dans ce piège devant lequel les soi-disant « féministes » se voilent pudiquement la face. Nous avons fait ce choix, nous n’avons qu’à assumer la punition !
Pourquoi n’y a-t-il aucune « retraite » rémunérée pour les femmes ? De plus, nous avons tout de même cotisé à notre manière en tant qu’épouse solidaire des revenus du ménage et des cotisations du mari (qui entraînait forcément une restriction du pouvoir d’achat)? Tandis que lui avait les mains libres sur la voie royale de l’avancement professionnel !
Et aussi : n’est-il pas injuste de cotiser « à fonds perdus » ? Ne pourrait-on soulever la question d’intégrer ces cotisations de façon à ce que notre retraite en soit améliorée le jour où nous ne pourrons plus continuer à travailler ? Car, sinon, il ne nous reste plus qu’à espérer une éventuelle pension de réversion. C’est moche, non ?
Comme vous, je m’émerveille devant une matinée ensoleillée et tant d’autres petits bonheurs. Mais la précarité (en plus, je suis locataire avec un loyer qui me plombe complètement alors que je demande un appartement dans le parc social tout près de chez moi dans le 15e depuis 2011 !), la précarité, là, pour le coup, c’est beaucoup plus dur quand on est vieux/vieille !
Un immense merci à Laure Adler pour son parcours, ses magnifiques émissions et interviews que je suis depuis longtemps. Et cette prise de position d’aujourd’hui que je partage tellement !
Un grand merci à Laure Adler et Sonia Devillers pour cet entretien qui m’a beaucoup émue.
Chère Laure Adler !
Dans 10 semaines j’entre dans les quatre vingtièmes hurlants, merci de parler des « vioques » il est vrai que ce n’est pas toujours simple dans la société, j’ai le sentiment que ce sont plutôt les cinquantenaires qui ont tendance à nous ostraciser (dans mon club d’aviron ils nous mettraient bien dans un bateau qui prends l’eau alors que les p’tits loups -13/20 ans nous voient comme des grands parents dynamiques).
Quant à la fin des fins !! Comme vous !! (J’ai tout ce qui va bien dans mon armoire à pharmacie – je ne sais absolument pas si j’aurais le courage d’avaler ce cocktail de médocs !!) Et ça, ça m’agace !!! En attendant j’ai du boulot ; 3 ha à entretenir, 3 petits enfants parisiens, une épouse qui ne va pas très bien question mémoire, un quadrupède de 13 ans là sur mes pieds pendant que je vous écris !…. La vie quoi !!