Fidèle auditrice de France Inter, je bondis dans ma voiture à chaque fois que j’entends parler des sujets sur l’éducation nationale (« les profs font leur rentrée scolaire » « salaire des profs » etc) et en ce moment plus précisément de la question du harcèlement scolaire.
Je suis en effet conseillère principale d’éducation (CPE) dans un collège de 700 élèves. J’ai travaillé dans plusieurs établissements et avec mes collègues CPE nous partageons le même ressenti quant au traitement de la question du harcèlement scolaire dans les médias et notamment sur France Inter : vos journalistes oublient systématiquement de parler des équipes vie scolaires, et des personnels encadrant en général, également les chefs d’établissement. En effet, les enseignants travaillent avec nous à détecter les situations mais dans la majorité des cas ils nous passent le relais pour le traitement de la situation de harcèlement et nous prenons en charge l’écoute des élèves, la prise de témoignages, le retour aux familles, la proposition de sanction au chef d’établissement et cætera. Vous n’en parlez JAMAIS. Notre fonction est souvent mal connue et je pense que les médias tiennent une part de responsabilité dans ce manque d’information au grand public.
En cette période où l’actualité autour du harcèlement scolaire est particulièrement sensible, je pense qu’il serait important de ne pas oublier les équipes vie scolaires (les assistants d’éducation sont eux aussi en première ligne du repérage, puisque toujours sur le terrain avec les élèves) et les personnels encadrants en général.
Je vous remercie pour l’attention que vous aurez accordée à ma demande et vous prie, s’il vous l’est possible, de faire le relais auprès de vos collaborateurs journalistes.
Nous existons, et sommes très actifs (sinon les principaux acteurs) de la question de la gestion des situations.
D’autre part, vous ne mettez pas beaucoup la lumière sur le grand nombre de personnels impliqués, investis et consciencieux dans le traitement du harcèlement scolaire et nous souffrons énormément actuellement d’un climat de défiance de la part des familles envers les équipes…

Maman d’un collégien de 6ème et d’une élève de primaire, j’écoute attentivement votre émission au sujet du harcèlement scolaire.
Il faut bien évidemment agir pour les tristes cas passés, en cours et malheureusement à venir.
Mais n’y a-t-il pas un vrai problème de fond quant au comportement même de ces jeunes harceleurs ? On responsabilise beaucoup les établissements scolaires, on culpabilise les parents de victimes qui n’ont pas vu, pas su, mais on ne parle jamais de l’éducation de base que doivent inculquer tout parents à ses enfants pour éviter que l’idée même de harceler un autre camarade ne leur vienne à l’esprit.

J’écoute tous les jours vos débats et suis particulièrement attentive aux débats sur le harcèlement scolaire. Je suis assistante sociale en milieu scolaire mais on dirait bien que personne ne sait que nous travaillons au sein des établissements quotidiennement avec les élèves et l’ensemble de la communauté scolaire. Nous sommes formées à l’écoute, au recueil de la parole de l’enfant, à la méthode de la préoccupation partagée, nous sommes conseil technique auprès des personnes pour toutes les questions relevant de la protection de l’enfance.
Je suis abasourdie quand j’entends parler des profs des médecins et infirmières mais l’assistante sociale scolaire ?????!!!!!! Dans les hauts de Seine il y a 15 postes vacances sur 58 !
Aucune valorisation salariale contrairement aux infirmières et profs. Pas de primes Ségur !
S’il vous plaît : parlez de nous !
Autre sujet : je vous entendais parler ce matin des ambiances de classe. Mais pensez-vous que le gouvernement puisse exiger un respect des élèves entre eux et envers les profs lorsque dans l’hémicycle, on entend crier, on ne s’écoute pas, on ne sait débattre sans fustiger son adversaire, il n’y a pas de discipline. Quel modèle pour nos enfants ! Êtes-vous aussi déjà aller voir comment se passent les relations entre un chef d’établissement et son adjoint ?! Nous avons des équipes dynamiques et qui impulsent du positif et qui aident les enfants à réfléchir et à grandir. Et puis nous avons des personnels de direction qui se tirent dans les partent, qui se hurlent dessus. Comment instaurer un bon climat scolaire quand la tête va mal ???
Il existe beaucoup de ressources au sein de l’éducation nationale, Valorisons-les !
Les assistants sociaux sont invisibles mais « même si on ne nous voit pas, nous, on est là !
Merci de m’avoir lue ?

Je viens d’entendre sur Franceinfo l’intervention d’un philosophe qui se félicite de la mise en place d’un grand plan contre le harcèlement scolaire. Je suis psychologue pour enfants et je trouve formidable que le sujet du harcèlement devienne un sujet social et politique.
Néanmoins je suis très dérangée par la manière dont votre chaîne présente les choses. Aucun modérateur ne s’interroge sur la partie répressive de ce plan. Or nous parlons d’enfants, de mineurs, qui du fait de leur statut d’enfants sont des individus légalement, psychologiquement, physiologiquement etc. vulnérables, que les adultes et la société tout entière ont pour mission citoyenne de protéger.
Il n’est plus à démontrer par les faits quotidiens que le harcèlement moral, psychologique, professionnel, politique, sexuel est absolument PARTOUT dans notre société française. Le harcèlement est malheureusement un organisateur de nos rapports sociaux. Et pourtant il reste presque impossible de démontrer le fait devant les tribunaux lorsque l’on est un adulte victime.
Aujourd’hui, nous allons donc rendre responsable les enfants de notre société de ce qu’ils apprennent quotidiennement dans leurs foyers mais aussi dans l’espace social, à savoir : harceler.
Vaincre le harcèlement scolaire nécessite que les adultes de la société se remettent en question sur leurs rapports quotidiens aux autres. Vaincre le harcèlement scolaire nécessite que les tribunaux rendent des jugements de reconnaissance du harcèlement dans la société civile : harcèlement professionnel, harcèlement sexuel, et que dire du harcèlement sexuel d’adultes sur enfants ? Jamais reconnu dans la loi.
Merci donc pour la pondération que vous pourrez apporter à ce grand plan de lutte contre le harcèlement scolaire en tenant compte de l’intérêt supérieur de l’enfant. Ne jamais laisser faire une situation de harcèlement scolaire ou autre : OUI 100 FOIS OUI. Rendre responsable les enfants de ce qu’ils ont appris au contact des adultes : NON 100 fois NON.
A quand un vrai plan de prévention national sur le harcèlement au quotidien dans lequel la parole comme vecteur et pilier dans la relation sociale prendra enfin sa place ? Quand les choses auront été dites alors la société française pourra s’autoriser à réprimer.
J’espère ne pas être déçue dans la capacité de votre chaîne d’information à venir faire réfléchir des gens à l’antenne sur la réalité de cette situation de harcèlement scolaire dont nous portons tous une responsabilité collective. N’hésitez pas à lire Dorothée Dussy et son livre formidable « le berceau des dominations ».

Je suis psychologue clinicienne. Il y a quand même la question des enseignants qui montrent l’exemple en utilisant de la violence verbale dans leur classe (ex : vous pouvez mettre du déodorant ? Tu as vu ton pull, quel déchet, etc…). Quand un enseignant stigmatise, les élèves suivent, et peuvent se déchaîner. Cela existe dès l’école primaire. Montrons l’exemple du respect en tant qu’adulte.

Le changement ne réside-t-il pas, concernant la responsabilité de l’éducation nationale, dans la mise en place de cours d’empathie dès le plus jeune âge ?