Le procès de Dominique Pelicot fait la Une de l’actualité. Mais pourquoi utiliser l’expression « procès des viols de Mazan », qui me paraît trop neutre et met trop de distance avec l’effroyable réalité. Il serait tellement plus juste de parler du procès de Dominique Pelicot pour les viols et complicité de viols commis sur son épouse. Je m’adresse à vous car je suis une fidèle auditrice de France Inter, mais l’expression « Procès des viols de Mazan » est utilisée par l’ensemble de la presse.

Je profite de la lecture de la lettre de France Culture pour réagir à votre titre : « Procès de Mazan », utilisé comme d’autres dans la presse écrite « Procès des viols de Mazan » etc… Je m’insurge : ce n’est pas Mazan qui a violé, ce n’est qu’une commune quelque part en France, ni Mazan qui a été violé, le « de » pouvant être pris dans les deux sens. Dans toute la presse il faudrait écrire et dire : « Le procès des 51 violeurs de Gisèle » !!! Car c’est ça l’horreur de la réalité. En écrivant « viol de Mazan » toute la presse nie la victime et la monstruosité de l’acte perpétré par au moins 51 hommes. A vous médias de propager cette vérité.

Les féministes ont appelé à une manifestation de soutien à la femme droguée et violée par son mari alors que la justice est en train de lui être rendue, son tortionnaire et ses complices étant en ce moment face aux juges. En revanche, on n’entend pas lesdites féministes à propos de l’Afghane Marzieh Hamidi, que vous avez reçue à France Inter, et qui doit vivre cachée, menacée de mort et de viol par des centaines d’hommes sur les réseaux sociaux. Cela, non pas en Afghanistan mais ici en France, sur notre propre sol où elle a cherché refuge. J’aimerais que vos journalistes soient un peu plus critiques et incisifs face à des néoféministes qui dénoncent une « culture du viol » en France parmi un « patriarcat blanc » sans qu’on leur oppose leur silence vis-à-vis de patriarcats bien plus délétères dont sont victimes leurs sœurs « racisées ».

Ce dimanche matin : les infos de 8h. La violence des faits évoqués délivrés froidement en ne nous faisant grâce d’aucun détail, mème les plus sordides, nous laisse KO et dans une fureur dévastatrice. Vos journalistes ont-ils perdu tout sens de la mesure dans le traitement des affaires abbé Pierre et viols de Mazan ? La mise à bas de l’icône des Français est un choc dont vous n’avez pas l’air de mesurer les conséquences sur le moral des auditeurs. Je vous ai connus plus pudiques sur certains faits divers récents que vous refusez de traiter en faits de société. Quant à Mazan, n’en jetez plus, la coupe est pleine. Un peu de recul, de réflexion et de tact sur ce que ces faits révèlent des méandres tortueux du cerveau de l’homme seraient les bienvenus. Mazan, fait de société, en êtes-vous si certains ???

Ce matin et les matins précédents depuis l’ouverture du procès, en boucle toutes les 5 à 10 minutes environ, sur Franceinfo, on nous rappelle que Dominique Pelicot est accusé d’avoir drogué puis fait violer sa femme par 50 inconnus, répétition jusqu’à la nausée… Est-il absolument nécessaire de rentrer dans ce niveau de détail à chaque page d’information, ne peut-on se contenter de parler des procès des viols de Mazan ? La radio, le matin en particulier, est un média familial, entendre en boucle cette histoire sordide au petit déjeuner avec des enfants autour de nous, 10 fois minimum (je n’exagère pas) entre 7h et 8h15 relève de la complaisance et non plus de l’information. Il faut désormais venir de Mars pour ne pas savoir qui est cet homme ni de quoi on l’accuse.
J’écoute Franceinfo pour son traitement mesuré et équilibré de l’information, or sur ce sujet j’ai plutôt l’impression d’ouvrir une page d’un journal type détective bas de gamme. Ce procès est important, je n’en remets pas en cause la couverture, je remets juste en cause le rabâchage des faits qui sont insoutenables.
Merci de prendre en considération et de corriger, je ne pense pas être la seule à être incommodée par ce rappel permanent à l’horreur de la nature humaine.

Je pense qu’il est important de signaler qu’il y avait de nombreux hommes lors des rassemblements du 14 septembre en soutien à Gisèle Pélicot. J’étais à République, solidaire et concerné.

J’ai vraiment du mal à comprendre ce qu’il se passe maintenant, TOUTE la journée j’ai entendu les interviews sur franceinfo insistants sur le fait que TOUS les hommes sont de potentiels violeurs. Mais les personnes qui disent cela et brandissent cela, quel est le but recherché ?
J’entends « la honte doit changer de camp » mais quel camp ? Elles pensent que tous les hommes sont solidaires des violeurs ? Je ne comprends pas la stratégie.
Puis entendre qu’il n’y a pas beaucoup d’hommes aux manifestations du coup ils devraient se sentir coupables. Là ça va trop loin.
J’aimerais demander : sommes-nous coupables juste en ayant des chromosomes Y ???
J’aimerais demander : comment fait-on la différence entre une femme qui ne manifeste pas et un homme qui ne manifeste pas ? Le mec est coupable juste d’être un homme ?
Mais où allons-nous comme ça ?
Comment pouvez-vous conduire des interviews pareilles sans poser les bonnes questions ? Juste encourager ce genre de propos sans questionner si cela est choquant ou non ?
Pourquoi est-ce devenu si normal de pointer les hommes du doigt, de les culpabiliser sans que cela ne pose problème à personne ??? Juste parce-que ce sont des hommes ?
Un homme tiendrait ce genre de discours sur les femmes serait cloué au pilori même par vos journalistes !! Où allons-nous comme ça ?