Les auditeurs ont adressé au Médiateur des centaines de messages à propos de ces événements dramatiques. Tout d’abord des messages encourageants pour toutes les équipes de France Info qui sont sur le pont depuis plus d’une semaine. « Je voulais juste féliciter l’équipe pour cette édition spéciale de haute tenue et vraiment bien menée ». « Merci pour l’info, l’analyse, la synthèse, l’enrichissement de points de vue. J’apprends beaucoup de vous, merci ». « Comme tous les jours, bien contente de vous avoir dans le poste. Pas de surenchères, des faits, de la retenue. Gardez cette ligne, merci ».
Des questions précises sur la façon dont les journalistes obtiennent les informations, sur les risques à en communiquer certaines.
Pour y répondre et pénétrer dans les coulisses du service Police-justice de France Info, Bruno Denaes reçoit un membre de l’équipe, Olivier Boy, spécialiste Police à France Info
Olivier Boy est à l’antenne depuis la soirée des attentats : Comment obtenir des informations et comment être sûr de leur véracité quand elles sont données à l’antenne ?
Des personnes de confiance apportent des informations aux journalistes mais impossible de révéler précisément les sources. C’est une question de confiance avec les informateurs.
L’exemple de l’opération de Saint Denis : le service police justice a reçu un texto avant 5h du matin. Un travail de vérification commence auprès des canaux officiels. 15 minutes plus tard, l’information est diffusée à l’antenne.
Plusieurs auditeurs se sont alarmés de renseignements donnés à l’antenne et qui pourraient informer les terroristes. Le mail d’Adrien, par exemple, reçu mercredi matin: « Une opération extrêmement dangereuse en cours fait l’objet de commentaires précis et détaillés, mettant à mon sens en danger la vie des intervenants ».
Une vraie question selon Olivier Boy que le journaliste se pose à chaque fois. A chaque fois, il faut en évaluer la menace potentielle.
D’autres auditeurs s’inquiétaient des témoignages de voisins évoquant les tireurs d’élite placés sur les toits. Les journalistes échangent avec le Ministère de l’Intérieur pour savoir si on ne met pas en danger le raid. Lors de la seconde attaque à Saint-Denis, par exemple, l’annonce de l’opération, connue des journalistes, n’a pas été diffusée à l’antenne, avant qu’elle ne se termine.
Quant à l’annonce du projet d’attaque à la Défense : la machine se met en route très rapidement au service Police Justice, les informations n’ont pas été confirmées donc il n’y a pas eu d’annonce à l’antenne.