« Ces destins qui font l’info » diffusée sur franceinfo, retrace les parcours de personnalités marquantes de notre époque. Quelles sont les différentes piste de réflexion qui guident cette série ? Richard Place, directeur de la rédaction de Franceinfo répond au micro d’Emmanuelle Daviet

Emmanuelle Daviet: « Ces destins qui font l’info », c’est le titre d’une série de portraits qui explore le parcours de personnalités dont l’action, l’influence ou la trajectoire marquent notre époque. Les auditeurs ont pu écouter les portraits d’Elon Musk, Benyamin Netanyahou, DJ. Snake, Donald Trump, Aya Nakamura, Volodymyr Zelensky, Gisèle Pélicot ou encore Giorgia Meloni. Alors, comment une personnalité est-elle choisie pour faire l’objet d’un portrait ? Quels sont vos critères ?

Richard Place: En entendant votre liste, je pense qu’on comprend bien que les personnalités que nous choisissons sont de secteurs très divers. Mais le point commun, c’est que ce sont des personnalités qui ont fait parler dans le monde entier, qui font ou qui ont fait parler, qui sont dans l’actualité quasiment en permanence. Et ce sont des noms que nous prononçons sur Franceinfo très régulièrement pour parler de telle ou telle actualité. Parfois, en nous arrêtant sur cette actualité longuement, parfois de manière beaucoup plus furtive. Et on a jugé qu’il était important de prendre le temps de connaître ces gens-là, de les connaître un peu plus en profondeur et donc avec un épisode par semaine pendant un mois consacré à la même personnalité, de faire ces portraits là où on les explore par leur jeunesse, par leurs formation, par leur mentor, par des évènements qui ont impacté leur existence et pour découvrir qui ils sont au delà de ce qu’il font.

Emmanuelle Daviet: Cette série vise à donner des clés de compréhension d’une personnalité ou bien évaluer son impact sur l’actualité ?

Richard Place: Un peu les deux en fait, mais beaucoup à comprendre la personnalité effectivement dont on parle. Parce que pour nous tous, on parle de quelque part, on parle de là d’où l’on vient, de là où l’on a grandi, de par qui on a été élevé, de qui on a côtoyé, des événements qui ont rythmé notre existence et qui peuvent éclairer notre comportement aujourd’hui. C’est ce que nous voulons faire avec ces portraits-là et ce que nous allons continuer à faire toute la saison, bien sûr, avec des portraits, je peux d’ores et déjà vous l’annoncer, qui parleront de Céline Dion, par exemple, de Vladimir Poutine. Ce sont des noms et des marques stars, entre guillemets si j’ose dire, parce que ce sont des noms qui parlent à tout le monde et derrière lesquels finalement on se rend compte qu’on peut encore apprendre beaucoup de choses.

Emmanuelle Daviet: Richard Place, comment éviter que l’attention prolongée sur une personnalité politique soit interprétée comme une forme de mise en valeur de ses orientations idéologiques ? Je vous pose cette question car un auditeur nous demande : « Pourquoi Franceinfo propose un reportage pendant plusieurs semaines sur Giorgia Meloni. Certains pourraient y voir une forme d’inclination pour ce personnage. Il est d’autant plus dommageable qu’il ne semble pas y avoir d’autres portraits d’hommes et femmes politiques européens au programme. Il serait pourtant intéressant de faire une galerie concernant le chancelier allemand, le Premier ministre danois ou encore le président roumain. » Richard Place. Que répondez-vous à cette remarque?

Richard Place: C’est une remarque finalement vieille comme le journalisme. Non, je ne pense pas que parce qu’on s’appesantisse sur telle ou telle personnalité, on donne envie forcément de voter ou de partager ses idées-là. À Franceinfo, nous prenons nos auditeurs pour des gens intelligents à qui nous pouvons raconter des histoires et ils se forgent leur propre opinion. Ceux qui n’aiment pas de Georgia Meloni, à l’issue de l’écoute de la saga réalisée par Agathe Mahuet, ils ne se disent pas forcément « elle est fantastique, je vais voter pour elle, si j’étais italien, j’adorerais qu’elle soit ma Première ministre ». Ce sont des clés de compréhension. Savoir qui est Georgia Meloni, je pense que ça nous intéresse dans le monde actuel, ces personnalités qui émergent politiques du monde du spectacle, du sport aussi. On a tous envie d’en savoir un peu plus sur elle. Ce n’est pas du voyeurisme. Encore une fois, c’est vraiment l’idée de comprendre de qui l’on parle profondément. Et avec cette idée aussi que le jour même, le lendemain, quelques jours plus tard, on parlera de cette personnalité sur l’antenne de Franceinfo et que nos auditeurs, à ce moment-là, pourront se dire tiens, ce qui est en train de se passer, je le comprends mieux désormais. C’est ça, vraiment l’objectif.

Emmanuelle Daviet: Et donc c’est une série à retrouver sur votre site.