Attentat à Londres, à Manchester, à Kaboul, en Egypte… Ces derniers jours, plusieurs attentats islamistes ont frappé différents pays. Une actualité dramatique qui suscite systématiquement un grand nombre de réactions et de questions. Pour y répondre, Grégory Philipps, directeur-adjoint de la rédaction de franceinfo, au micro du médiateur des antennes
Ces attentats ont forcément ému les auditeurs qui apprécient la couverture de ces événements par franceinfo.
Mais pourquoi avoir donné plus d’importance aux attentats de Manchester et Londres, plutôt qu’à celui de Kaboul qui a fait 150 morts la semaine dernière : « Les morts d’où qu’ils soient n’ont-ils pas la même valeur ? » comme le remarque Christian.
Tous les attentats ont été couverts par la rédaction, mais effectivement, il y a eu une plus grande couverture pour ceux de Londres et de Manchester, car de nombreux Français vivent en Grande Bretagne; il existe un sentiment fort de proximité. Mais il faut préciser également que Kaboul est une ville dangereuse pour la sécurité des journalistes et qu’il est plus facile d’envoyer beaucoup de reporteurs à Londres.
Les coulisses d’une rédaction
Que se passe-t-il quand les journalistes apprennent qu’un attentat s’est produit ? « Nous sommes samedi dernier. Comment êtes-vous alertés ? »
La première alerte est donnée par les réseaux sociaux ; on vérifie ces informations grâce au correspondant sur place avant de les donner à l’antenne. Ensuite, on enclenche le processus d’envoi des équipes et de lancement des éditions spéciales.
Quels moyens techniques ?
La rédaction envoie plusieurs équipes composées d’un journaliste et d’un ou deux techniciens. Ils utilisent les liaisons satellite et 4G.
Les informations proviennent forcément de plusieurs sources.
Comment harmonisez-vous tout cela ?
L’agence interne de franceinfo joue un rôle essentiel : elle est composée de 15 personnes qui passent leur temps à vérifier les informations ; une fois validées, elles sont transmises à tous les présentateurs de la chaîne.
Enfin, une question revient systématiquement une fois les terroristes identifiés : « Pourquoi mettez-vous leur photo sur votre site ? Ce sont des terroristes qui n’ont pas à être glorifiés », écrit Alain. Il faut expliquer que les rédactions de Radio France, comme la plupart des médias français, ont adopté une position précise à propos du nom et des photos de terroriste…
Pas d’anonymisation pour éviter de tomber dans le piège de la théorie du complot… Les terroristes ont un nom; il faut le donner. Pour les illustrations, on utilise de simples photos d’identité et non des images de propagande.