Les questions internationales font réagir les auditeurs pour leur répondre le directeur adjoint de la rédaction de Franceinfo, Matthieu Mondoloni et le rédacteur en chef adjoint de la rédaction internationale de Radio France Franck Mathevon

Emmanuelle Daviet : On commence avec la crise en Ukraine et la présence de « dizaines de milliers de soldats russes à la frontière ukrainienne ». Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères estime que la situation est très grave, qu’il va y avoir des manœuvres militaires en Biélorussie. Les auditeurs commencent à nous écrire sur le sujet. Comment couvrez-vous cette actualité ?

Matthieu Mondoloni : Cette actualité du côté de l’antenne de Franceinfo on la couvre, comme beaucoup d’autres, en ayant des journalistes sur place et journalistes de la rédaction l’Internationale de Radio France. Je crois d’ailleurs que Franck Mathevon va sans doute partir là bas prochainement. On a également des reporters de Franceinfo qui vont sur place et on suit ça à distance, comme d’habitude, avec de nombreux invités que nous mettons à l’antenne, qui peuvent rapporter ce qu’il se passe là bas mais également l’analyser, puisqu’il y a évidemment beaucoup de diplomatie et d’enjeux stratégiques qui existent aussi dans ce début de conflit, en espérant que ce n’en soit pas un à la fin.

Franck Mathevon : on essaye évidemment d’aller sur le terrain. Pour compléter ce que dit Matthieu, on va sur le terrain en Ukraine. On a un excellent correspondant à Moscou, Sylvain Tronchet qui est allé récemment en Ukraine, en Crimée, avec un long reportage d’ailleurs, à la clef sur l’antenne de Franceinfo, la Crimée, qui est la dernière région dont s’est emparée la Russie en 2014. Et puis, on va aussi dans les pays de la région, les pays limitrophes. On était en Roumanie cette semaine, qui est un pays voisin de l’Ukraine. On est allé en Lituanie, qui n’est pas tout à fait à côté de l’Ukraine, mais qui n’est séparé de l’Ukraine que par la Biélorussie et qui est aussi frappé par la pression russe. Donc, on essaye d’être le plus possible présent sur le terrain et puis d’apporter une expertise ici à Paris avec nos experts. Un spécialiste défense également, Eric Biegala.

Emmanuelle Daviet : On retrouve tous ces reportages sur le site de Franceinfo.
Beaucoup de messages d’auditeurs cette semaine sur la situation au Canada et à Ottawa. Des auditeurs nous reprochent de ne pas en parler. On rappelle que samedi dernier des milliers de personnes et des centaines de camions ont bloqué le centre-ville de la capitale fédérale canadienne. Ils s’opposent aux mesures sanitaires et à la vaccination obligatoire pour franchir la frontière canado-américaine. Vous n’en parlez pas ! Pourquoi ? nous demandent les auditeurs. Franck Mathevon, Matthieu Mondoloni, ces critiques vous paraissent-elles fondées ?

Matthieu Mondoloni : Alors non, mais encore une fois, j’entends. C’est normal, les auditeurs n’écoutent pas la radio toute la journée. On en a parlé dès la semaine dernière. On a eu un sujet de notre correspondante, l’une de nos correspondantes au Canada Pascale Guéricolas, qui nous racontait justement le début de ce blocus, de cette occupation des camions autour de la Ville d’Ottawa. On en a fait la chronique aussi. On a une chronique quotidienne faite par Jean-Marc Four et la rédaction internationale de Radio France à l’antenne dans le 17/20 de Franceinfo. Il en a été question en début de semaine et nous allons continuer à suivre d’ailleurs avec nos correspondants sur place. On va aller même plus loin puisqu’on sait que désormais, même en France, ça a fait des émules. Il y a des gens qui s’intéressent à ça, qui demandent même qu’on aille bloquer désormais Paris ou Bruxelles. Là aussi, on a fait un reportage il y a deux jours à l’antenne de FranceInfo.

Franck Mathevon : Il faut quand même préciser que ça a été un mouvement exploité par des franges populistes d’extrême droite, très anti-vaccins, voire complotistes. On ne veut pas non plus lui donner trop d’importance. C’est un mouvement important. Il y a eu jusqu’à 15 000 personnes le week end dernier. Ça reste tout de même un mouvement limité et minoritaire, même s’il est assez exceptionnel pour le Canada.

Emmanuelle Daviet : A la lecture des messages des auditeurs, on a vraiment l’impression que les auditeurs auraient souhaité que les journalistes feuilletonnent chaque jour sur cette actualité. Est-ce que cela aurait été surdimensionné comme couverture ?

Franck Mathevon : sans doute, et je pense d’ailleurs que Mathieu l’a dit, on feuilletonne d’une certaine manière, puisqu’on en parle régulièrement sur l’antenne de Franceinfo et sur les autres antennes de Radio France. C’est un mouvement qui est important, une fois de plus, c’est un mouvement qui fracture la société canadienne et qui a un impact politique. Mais c’est un mouvement auquel il ne faut pas non plus donner trop d’importance à ce stade, en tout cas.

Emmanuelle Daviet : On termine avec le Mali, la junte militaire au pouvoir a ordonné l’expulsion de l’ambassadeur de France. A quelles difficultés êtes-vous confronté pour couvrir cette actualité ?

Franck Mathevon : Comme pour l’Ukraine, c’est un conflit puisqu’on peut parler de conflit désormais entre le Mali et les autorités françaises. C’est un conflit qu’on suit en partie à distance avec nos spécialistes du Sahel à Paris. Et puis avec des pigistes sur place, on a deux pigistes réguliers à Bamako. On essaye aussi d’aller sur le terrain. C’est là que votre question est intéressante parce que ça devient de plus en plus difficile de se rendre au Mali. On aimerait envoyer quelqu’un au Mali dans les jours à venir et l’obtention du visa devient de plus en plus difficile. Malgré tout, on couvre ce conflit comme il se doit. Evidemment, c’est un conflit majeur et ça traduit le sentiment anti-français au Sahel actuellement.