Au programme du Rendez-vous de la médiatrice : le débat des municipales à Paris mardi dernier sur Franceinfo et le traitement éditorial du coronavirus. Emmanuelle Daviet reçoit Jean-Philippe Baille, directeur de la rédaction de franceinfo.

Le débat des municipales mardi 10 mars sur franceinfo animé par Marc Fauvelle

Le débat des municipales sur Franceinfo

Trois extraits de messages d’auditeurs sur le débat des élections municipales à Paris, diffusé sur franceinfo mardi 10 mars :

« Franceinfo, chaîne radio nationale , doit-elle faire subir à ses auditeurs des régions, le grand débat opposant les candidats à la mairie de Paris ? »

« Le jacobinisme est toujours vivant dans notre pays. »

« L’élection municipale à Paris n’est en rien un évènement d’importance nationale et ce débat ne fait que renforcer le sentiment que les radios nationales ne sont que des avatars du nombrilisme parisien ».

Que répondre à ces critiques ?

Jean-Philippe Baille : Je m’attendais à de telles critiques. Certes ce qui se passe à Paris ne concerne pas toute la France mais cela a des répercussions politiques au niveau national. Les enjeux politiques de la capitale résument à eux-seuls les enjeux politiques nationaux. Je ne vais pas rentrer dans les détails car nous sommes en pleines élections. Et je tiens à rappeler qu’avec le 12-14 de Frédéric Carbonne, nous nous sommes délocalisés à Lyon, à Grenoble, à Marseille, à Avignon, à Lille, à Nice pour couvrir la campagne des municipales.

Le coronavirus

On poursuit avec le traitement du coronavirus sur l’antenne : « C’est quand même curieux ces infos en boucle sur une grippe. La société qui s’affole pour quoi ? C’est assez étrange. Je ne comprends pas le traitement de l’info ». Alors quel éclairage pouvez-vous apporter Jean-Philippe Baille ?

Jean-Philippe Baille : Le débat existe pour certains auditeurs et on peut considérer qu’on en fait parfois un peu trop. Ce n’est pas la première fois qu’on en parle ensemble. Mais les faits sont là et il y a une situation sanitaire d’urgence qui a justifié les décisions du Président de la République. Cela a des répercussions sur la vie quotidienne de millions de personnes. Et la tournure des événements semblent nous donner malheureusement raison.

Un auditeur écrit « Il est tout à fait normal de parler du coronavirus, mais vous serait-il possible d’éviter de vous focaliser sur l’annulation de nombreuses rencontres sportives ?
Il y a beaucoup plus important à traiter que l’annulation d’un match de football ou de rugby. Avoir, en plus, le redoutable « honneur » de subir, pendant cinq à dix minutes, les réactions des supporters, c’est franchement assez pénible et inintéressant. Il y a mieux à faire que de parler de sport en ce moment
» Que répondre ?

Jean-Philippe Baille : Cela peut paraître anecdotique. Mais c’est la traduction concrète des effets de cette crise. C’est notre vie de tous les jours qui est touchée, bouleversée. C’est notre rôle de faire état de toutes ses conséquences.