Lucas Menget, directeur adjoint en charge du numérique est au micro d’Emmanuelle Daviet.

Ces dernières semaines la guerre en Ukraine et la campagne pour l’élection présidentielle ont fait progresser l’écoute de la radio sur les supports numériques. C’est à dire les téléphones portables, les enceintes connectées, les tablettes et et les ordinateurs. La radio numérique connait donc un énorme succès et contrairement à l’antenne audiovisuelle, elle n’est pas soumise aux mêmes règles. Durant la campagne électorale où tout a été corseté sur les antennes, c’est d’ailleurs ce que des auditeurs ont regretté, ne comprenant pas la règle des temps de parole. Nous avons eu l’occasion d’en parler dans ce rendez-vous. Nous allons voir avec vous, Lucas Menget l’offre numérique, que vous proposez à Franceinfo. Mais avant. évoquons les chiffres qui montrent que, de manière spectaculaire, les modes de consommation des auditeurs évoluent.

Lucas Menget : Oui, les modes de consommation de Franceinfo évoluent avec l’évolution du monde, tout simplement et des usages, des enceintes connectées, des téléphones, des ordinateurs. Franceinfo c’est pas une antenne c’est DES antennes, les antennes de Franceinfo. Je ne vais pas vous donner trop de chiffres parce qu’on va s’y perdre, mais juste quelques uns : 31,3 millions d’écoute en mars 2022 sur le numérique, ca veut dire que ce sont des gens qui écoutent la radio en dehors d’un poste de radio classique, tout simplement. 7,5 millions d’écoute à la demande : ce sont des gens qui vont écouter spécifiquement une émission, un présentateur, une tranche d’information particulière. Et puis on a évidemment les réseaux sociaux plus de 2 millions de personnes qui nous suivent sur Twitter, des millions de fans sur Facebook, mais on est aussi sur YouTube, sur Dailymotion, sur Twitch. On a, pendant cette campagne présidentielle, ouvert une antenne Twitch qui a été menée notamment par Jules De Kiss. On essaie on réussit, visiblement, d’après ce que les chiffres nous disent, de diversifier notre offre. L’offre numérique, est moins corsetée, comme vous le disiez très justement parce pas soumise à ces règles d’avant la percée du numérique.

Emmanuelle Daviet : Vous n’êtes pas soumis aux règles. Mais vous veillez malgré tout à un équilibre?

Lucas Menget : Evidemment, il y a un équilibre. C’est très important, c’est à dire, on a fait un podcast cette année mené par Manon Mella qui s’appelle « Génération 2022 ». Depuis la rentrée du mois de septembre, Manon Mella est allée à la rencontre de très jeunes votants. Bon évidemment, ça, ce n’est pas soumis, exactement au même règles que quand on est sur du podcast. Sauf qu’on fait extrêmement attention. On a tenu les tableaux, en se disant il faut qu’on fasse parler la droite, la gauche, l’extrême droite, l’extrême gauche et les gens qu’ils sont non alignés sur des partis politiques. Mais ce n’est pas fait à la seconde près.

Emmanuelle Daviet : Franceinfo est également la première plateforme d’actualités consultée par 3 millions et demi d’internautes chaque jours. Et vous savez très précisément quel sont les articles les plus consultés. Est-ce que cela influence vos choix éditoriaux ?

Lucas Menget : Non, c’est très utile. C’est un outil, un outil audience qui nous permet de savoir ce que lisent les gens en priorité, c’est d’ailleurs très variable. Au moment du début de la guerre en Ukraine évidemment, les gens étaient passionnés par tous les reportages dans ce pays. Puis de temps en temps, un fait divers attire énormément le regard, nos lecteurs. Mais ça n’influe pas nos choix éditoriaux.

Franceinfo est également la chaine la plus écoutée sur les enceintes connectées, connaît un niveau très haut d’écoute du direct sur les support numériques. Comment plus globalement, vous expliquer ce succès ?

Lucas Menget : Là aussi, tout simplement, l’un des nouveaux outils. Il faut bien voir qu’aujourd’hui, quand on va dans des magasins électroménagers, ou s’acheter une radio ou simplement, on vous propose ces enceintes connectées. C’est vrai qu’on est très écouté. On est devenu de la radio de la plus écoutée sur la formation. Il y a de 2 millions et demi. On fait + 16 % en un an. Ce qui fait dire qu’en fait, tout ces flashs d’informations qu’on appelle les fils infos, tous ces flash d’informations qu’on fait à longueur de journée sur FranceInfo. Ils sont très écoutés par des gens qui ont un usage différent, qui ont ça dans leur salle de bain, dans leur cuisine. C’est aussi important pour les podcasts, par exemple, c’est à dire qu’on a une offre de podcasts qui suit la ligne éditoriale de Franceinfo, qui est l’actualité. Vous en avez déjà parlé dans cette émission Emmanuelle, mais le « Quart d’heure », par exemple, qui est un podcast quotidien d’information qui a fait plus de 3 millions d’écoutes depuis son lancement. « Salut l’info » qui s’adresse aux jeunes, « Complorama » qui décrypte les fake news et « Elysée la bataille » qui a permis de suivre toute la campagne politique avec le service politique de Franceinfo. Nos auditeurs, nos lecteurs vont picorer un peu partout dans les antennes de Franceinfo.

Emmanuelle Daviet : précisément l’âge moyen de l’auditeur de France Info, 55 ans sur le numérique, c’est 48 ans. Développer cette offre, est ce une manière de rajeunir votre public ?

Lucas Menget : mais c’est une obligation. On doit Franceinfo radio d’information continue du service public doit s’adresser aux jeunes. C’est pas simple, il faut reconnaître. C’est à dire que s’il n’est pas simple de s’adresser aujourd’hui à la jeunesse, qui est parfois un peu déconnectée d’une information qui nous donne notre génération est une habitude. Mais par exemple, tout le travail qu’on fait avec cellule info, avec le quart d’heure aussi et avec un certain nombre d’autres éléments sur nos antennes numériques, a pour vocation de s’adresser à des plus jeunes et de donner aux plus jeunes une information vérifiée, certifiée, ce qui est la ligne de conduite et la ligne éditoriale de toutes les antennes de FranceInfo.