Le Médiateur de Radio France reçoit les remarques des auditeurs de « Secrets d’Info »: une fois par mois, les journalistes de la cellule Investigations de Radio France répondent aux interrogations et aux critiques.

 

L’enquête sur « les hôpitaux au bord de la crise de nerfs »

Cette enquête a  beaucoup intéressé les auditeurs. Il faut dire que nous sommes – ou serons – tous un jour concernés par une prise en charge dans un hôpital. Beaucoup de témoignages de personnels de santé ou de patients, comme Frédéric : « On n’est pas loin de la maltraitance dans l’hôpital où je me rends 5 jours toutes les 4 semaines pour un traitement ». Ou Michelle : « J’ai passé trois mois dans plusieurs hôpitaux. Mes séjours ont été des cauchemars. Je confirme que le bien-être et la guérison des malades ne sont pas la priorité de la direction des établissements ». Des médecins et des infirmières nous ont écrit pour nous dire que le management des hôpitaux était vraiment catastrophique, quand d’autres affirment que tout cela vient d’un manque d’anticipation de la médecine ambulatoire et du virage numérique du système de santé. Mais la question qui revient : « Peut-on espérer une amélioration ? ».

 

 

L’enquête sur Pompes funèbres : pompes à fric , ► Une enquête de Philippe Reltien

Les arnaques et les dérives de certains professionnels. « Vous avez principalement évoqué les trois plus grosses sociétés de pompes funèbres, nous écrit Nathalie, mais vous n’avez pas parlé des Pompes funèbres municipales, comme celles de Paris. Offrent-elles les mêmes services ? Sont-elles plus abordables ? »,

Dans cet univers impitoyable  de la concurrence il y a  c’est vrai les Services Funéraires des GRANDES Villes. A Paris, c’est une Société d’Economie Mixte qui gère les cimetières et fait commerce de cercueils et de monuments en granit. A peu près tous les grands crématoriums, il y en a 200 en France, sont gérés par le privé. A Paris la Ville garde la main sur deux crématoriums et des cimetières intramuros comme Le Père Lachaise ou en banlieue. 11 adjoints au maire ou conseillers administrent cette société, c’est la ville qui fixe les PRIX. Les questions d’éthique sont aussi de son ressort, la Ville s’engage à respecter vos convictions, religions et croyances. Donc depuis la fin du monopole communal en 1993 on a assisté  aussi à une mutation des régies municipales en sociétés commerciales.

Pascal, lui, nous signale « un autre scandale de l’industrie funéraire : le boycott des cercueils en cellulose, appelés également cercueils en carton, évidemment moins chers et particulièrement indiqués pour les crémations. Mais, poursuit Pascal, les trois poids-lourds du marché français refusent de les proposer ».
Est-ce une autre dérive de ce marché assez fermé ?

C’est vrai que c’est quelque chose qui n’a pas été évoqué dans l’enquête, mais c’est un point identifié, en travaillant sur ce sujet
Alors effectivement un auditeur et une association FAMILLES RURALES me l’ont fait remarquer, le carton est un produit écologique de l’économie circulaire qui devrait bruler et permettre de sauver des forêts. Ça coute autour de 400 euros mais on en voit peu en magasin. Alors après, je ne peux pas prouver qu’il y aurait volonté délibérée de ne pas les mettre sur le marché. On m’a dit aussi qu’il était assez facile d’aller acheter son cercueil en carton en Suisse quand on habite la Franche Comté  mais à quoi bon si les crématoriums  les refuse sous prétexte qu’ils polluent. De nouvelles normes de pollution viennent d’entrer en vigueur et on a fait des essais de brulage au Père Lachaise.  Paradoxalement et on arrêtera là, le bois brûle plus vite que le carton et ne nécessite pas d’apport en gaz pour accélérer la crémation et le gaz ça coute cher aux opérateurs, voilà la vraie raison de leurs réticences.

 

Macron, un président qui murmure à l’oreille des catholiques ► Une enquête de Laetitia Cherel

Plusieurs auditeurs estiment qu’il ne s’agit pas d’une véritable enquête, mais plutôt d’un « dossier politique qui n’a rien de scandaleux ».

A« Secrets d’info » et à la cellule investigation par principe on ne s’interdit aucun sujet, aucun domaine particulier. La promesse de l’émission c’est de révéler des informations, bien sûr mais aussi d’éclairer ou de décrypter, avec parfois des formes qui peuvent être un peu différentes comme on l’a fait, par exemple, pour Lafarge en Syrie ou les soupçons de financement politique dans l’affaire libyenne. Donc dans cette enquête, oui, il s’agissait clairement d’une émission un peu différente des autres dans la forme. Mais sur le fond, l’idée était bien d’aller au-delà de la « petite phrase » d’Emmanuel Macron reprise par tous les médias. « le lien, selon lui, abîmé, et qu’il faudrait réparer entre l’Eglise et l’Etat »

 

Des petites phrases qui ont surpris, il y en avait beaucoup dans ce discours. Pour suivre les affaires de religions depuis plusieurs années, j’ai trouvé que le discours d’Emmanuel Macron était hors norme à bien des égards. Quand il dit par exemple  « un président qui se désintéresserait de l’Eglise et des Catholiques manquerait à son devoir »…Ou alors « La France a été fortifiée par l’engagement des Catholiques », « La Nation s’est souvent grandie de la sagesse de l’église »  ou encore « Je suis convaincu que la sève catholique doit contribuer encore à faire vivre notre nation ».

Les mots sont très forts… On a donc voulu montrer le dessous des cartes de ce discours.
Pourquoi le chef de l’Etat a employé le vocabulaire des Catholiques. Le droit à la vie  utilisé par les anti-avortement par exemple. Une façon de parler à l’oreille des anti-PMA de la Manif pour Tous qui se préparent à descendre dans la rue si la PMA était élargie aux couples de femmes comme Emmanuel Macron s’y est engagé… Comment il  rend un hommage, s’adresse à la frange plus centriste et de gauche des Catholiques bénévoles qui aident les plus démunis et pour quelle stratégie politique.

ET puis, nous avons aussi révélé des faits, comme par exemple ce qui est à l’origine de sa venue aux Bernadins. Officiellement, c’était une invitation de la conférence des évêques de France qui l’avait invité, parce que ça lui semblait naturel. En fait, nous avons appris que c’est bien une invitation qui a été faite, mais suite à une explication franche de la part de l’Elysée, assez mécontent de la façon dont l’Eglise s’était abstenue de prendre position pour Emmanuel Macron dans l’entre-deux tours… (alors qu’elle avait clairement appelé à voter Jacques Chirac en 2002). Et puis qu’il y a avait eu cette petite phrase du pape, disant ne pas connaître E. Macron, toujours dans l’entre-deux tours de la présidentielle, et qualifiant Marine Le Pen de « droite forte »…