Comme chaque dernier vendredi du mois cette émission est consacrée aux remarques et aux questions que vous, auditeurs, posez aux journalistes de France Inter.
Hypermédiatisation c’est le dénominateur commun des deux sujets que nous abordons dans cette émission. Deux sujets au cœur de l’actualité de ce mois de novembre. Ils ont monopolisé l’attention, pas seulement des journalistes mais également de l’opinion publique : l’élection américaine et le procès Daval. Deux sujets hypermédiatisés, trop médiatisés selon les auditeurs, très nombreux à avoir écrit pour dire leur incompréhension. Pourquoi l’élection américaine a -t-elle bénéficié d’une telle couverture médiatique ? Le procès Daval méritait-il qu’on en parle autant dans les journaux ?
Pour répondre aux questions des auditeurs Emmanuelle Daviet reçoit Corinne Audouin, journaliste au service police justice de France Inter, et Franck Mathevon, chef du pôle monde de la rédaction internationale de Radio France.
L’élection présidentielle aux Etats-Unis
Emmanuelle Daviet : Le thème central du courrier des auditeurs ce mois-ci : c’est l’hypermédiatisation de l’élection américaine et l’importante couverture qui lui a été accordée sur l’antenne. Les auditeurs ont été très créatifs dans les formules employées pour caractériser cette hypermédiatisation. En voici une parmi d’autres : un auditeur a parlé d’americanolatrie journalistique omniprésente. Et nous avons reçu énormément de messages. Je vous lis celui-ci : « Pourquoi monopoliser l’antenne, avec l’élection américaine? C’est bien sûr un sujet très important, mais en faire un thème unique pendant des jours me semble exagéré car, finalement, on sacrifie l’information. Beaucoup d’ invités mais, au fond, rien de nouveau. Au fil des heures, il n’y a que répétitions et vaines spėculations. Tout cela est-il fait dans l’intérêt des auditeurs ou pour le plaisir des journalistes, reporters et commentateurs. Je suis d’accord avec Charline. Sachons raison garder. Le monde est grand. Les problèmes et les centres d’intérêt nombreux. »
Un autre message dans lequel un auditeur nous écrit : « Nous vivons actuellement une double peine : le reconfinement et l’élection américaine. J’écoute France Inter presque en continu, mais quand s’arrêtera cette spéciale élections américaines ? On n’en voit plus la fin… C’est une overdose d’analyses, avant, pendant et après l’élection ! Je croyais que France Inter était pourtant une radio généraliste. »
Franck Mathevon, vous avez couvert l’élection américaine, sur le terrain, comment expliquez que cette élection bénéficie d’un tel traitement médiatique ? C’est un constat que l’on peut faire tous les 4 ans mais a fortiori cette année.
Franck Mathevon : C’est vrai Emmanuelle. On a accordé beaucoup de place sur Inter à ces élections américaines. Pourquoi ? D’abord, parce que, il faut le dire. Il y a tout de même beaucoup d’auditeurs qui s’y intéressent. On sait qu’il y a un vrai appétit chez nos auditeurs pour la présidentielle américaine, et en particulier cette année, après un mandat de Donald Trump qui a bousculé nos repères. Ensuite, le scénario de cette année a tout de même été unique. Il y a eu un suspens haletant avec deux candidats qui se disaient chacun vainqueur. Donald Trump continue d’ailleurs à affirmer encore aujourd’hui qu’il a remporté cette élection, même si tous les faits le démentent. Dernier point c’est important, mais ce qui se joue aux Etats-Unis lors d’une élection, ça nous concerne tous. Il y a un fossé. On en a beaucoup parlé entre deux Amériques et on observe les mêmes symptômes dans de nombreux pays, notamment en France : le rejet des élites, les inégalités, les « fake news ». Donc, pour toutes ces raisons, c’est vrai, on a beaucoup parlé de l’élection pendant la semaine américaine, on a essayé tout de même d’aborder différents angles la réaction des deux camps face à l’évolution du décompte, l’enjeu du vote par correspondance. Pourquoi tel candidat a gagné tel état… Mais c’est vrai qu’à un moment, on est sans doute beaucoup entrés dans les détails alors que la situation évoluait peu. Et je vais vous faire une confidence ça a duré quatre jours, du mercredi au samedi, et quand l’élection de Joe Biden a été confirmée, c’était le samedi après midi, il y a eu un certain soulagement parmi nous que le feuilleton prenne fin. Peut être qu’on commençait à tourner en rond.
Emmanuelle Daviet : L’auditrice souligne également un point intéressant, elle demande : « est ce dans l’intérêt des auditeurs ou pour le plaisir des journalistes, reporters et commentateurs que vous traitez autant l’élection américaine ? » Elle pointe, en creux, la fascination qu’exercent les Etats-Unis sur les journalistes français et qui expliquerait que les médias français couvrent beaucoup l’actualité américaine. D’ailleurs, j’indique que nos voisins italiens, les quotidiens italiens, la couvrent encore plus que nous pour des raisons historiques…
Franck Mathevon est-ce que les journalistes français se font plaisir en parlant autant de ce qui se passe outre-atlantique et en particulier de ces élections ?
Franck Mathevon : Là aussi, je suis d’accord. Il y a une fascination pour les Etats-Unis. Je vais enfoncer une porte ouverte, mais on baigne tous dans le « soft power » américain, dans la culture américaine… Les Etats-Unis restent la plus grande puissance économique au monde, donc ça explique en partie cette fascination. Mais vraiment, il ne faut pas se méprendre là dessus. Les enjeux de la planète pour les années à venir se trouvent à Washington et bien souvent à la Maison-Blanche. L’Iran, le conflit israélo palestinien, la Syrie, le commerce international, les relations avec la Chine, avec la Russie, même le Brexit. Tous ces dossiers sont influencés par la nature de l’administration américaine. Ce n’est pas la même chose avec Trump ou avec Biden. Donc, ça mérite que nous, journalistes, on s’attarde là dessus. Et tout de même, croyez moi, je suis responsable du pôle monde de la rédaction internationale (il y a un pôle l’Europe et un pôle Monde) et on fait l’effort tous les jours de parler d’autres sujets que les Etats-Unis. Donc, on s’ouvre aussi au reste du monde.
Un traitement trop « pro-Biden » ?
Emmanuelle Daviet : On poursuit avec des remarques d’auditeurs qui estiment qu’on a trop entendu de commentaires pro Biden. Au rayon des formules inventives : un auditeur a parlé de la Bidenmania des journalistes, un autre a estimé que le studio avec les invités était une succursale du parti démocrate et voici quelques remarques : « Biden est votre président de cœur. Depuis 6 mois vous l’avez désigné vainqueur. » ; « les journalistes ont oublié d’être neutres. Ils sont censés nous donner des faits et non des opinions » ; « Vos invités sont pro Biden on voudrait plus d’équilibre de la part du service public » ; « Les échanges de l’édition spéciale manque d’intervenant républicain. Il y a peu de place pour un discourt pro Trump ce qui biaise le contenu des débats et ne permet pas d’analyser réellement les résultats. »
Cette critique sur un déséquilibre éditorial entre démocrate et républicain vous parait-elle justifiée ?
Franck Mathevon : On parle souvent de ça entre nous. C’est une vraie préoccupation. Il y a plusieurs choses dans ces remarques. D’abord, les invités, c’est un problème, c’est un problème. Il y a beaucoup de spécialistes, d’universitaires qui sont plutôt proches des démocrates. Et puis, d’une manière générale, si vous prenez un intellectuel américain qui parle français, vous avez de bonnes chances qu’il soit aussi du côté démocrate. Et Donald Trump est très impopulaire en France. Donc, le choix des invités côté républicain, est plus limité. On en a quand même entendu sur France Inter et dans nos reportages, on s’efforce vraiment de faire entendre les deux camps. Quant à la « Bidenmania » des journalistes, je pense que le terme est excessif, mais il y a indiscutablement plus de sujets anti-Trump sur Inter que de sujets anti-Biden. Et pour cause, notre métier, ce sont les faits, et on a eu affaire pendant quatre ans à un président américain qui a beaucoup menti et qui refuse même, on l’a dit aujourd’hui encore, d’admettre les résultats de la présidentielle. Cela dit, on s’est efforcé de dresser un bilan objectif de la présidence Trump, par exemple, jusqu’à la pandémie. Plusieurs indicateurs économiques le chômage, la croissance étaient au vert.
Emmanuelle Daviet : Sur le bilan diplomatique de Trump, des auditeurs auraient souhaité entendre plus d’analyse. Voici un message: « Pourquoi ne pas avoir davantage dit que Trump n’a enclenché aucune guerre, qu’il a fait la paix avec la Corée du Nord, engagé des traités de paix entre Israel et des pays musulmans. Cela visiblement n’est pas important pour vos chroniqueurs. »
Franck Mathevon : Trump faiseur de paix… en a t il été suffisamment question ?
Franck Mathevon : Je ne suis pas tout à fait d’accord avec ce message. Trump, c’est vrai, n’a pas déclenché la guerre, mais il n’en a pas été loin quand il a fait assassiner le général iranien Soleimani en Irak. Il n’a pas fait la paix avec la Corée du Nord, il a serré la main du dictateur Kim Jong-Un. Rien n’a avancé depuis en Corée du Nord. Ça fait près de deux ans et Pyongyang poursuit ses activités nucléaires. On le sait. C’est vrai qu’il y a une normalisation des relations entre Israël et certains pays arabes, notamment le Soudan, les Emirats, Bahreïn. Mais c’est un rapprochement qui était déjà engagé. Et puis, sur le conflit israélo palestinien, Trump avait promis beaucoup d’avancées. Il y a eu assez peu de progrès, finalement. Donc, là aussi, restons objectif sur le bilan diplomatique de Trump. Il y a eu des aspects très discutables dans cette politique « America First ».
Emmanuelle Daviet : Vous avez couvert cette élection américaine avec l’ensemble des envoyés spéciaux, sur le terrain, dans le contexte d’une crise sanitaire qui frappe durement les Etats-Unis, qu’est ce qui vous a le plus marqué ?
Franck Mathevon : Je ne vais pas vous faire de révélations, mais ce qui frappe, c’est vraiment la fracture entre deux Amériques. Les électeurs de Biden et ceux de Trump ont de plus en plus de mal à se parler. Ils n’ont pas les mêmes sources d’information et ils méprisent les sources d’information du camp d’en face. Dans les deux camps, il y a une obsession c’est Donald Trump. Donc, bon courage à Joe Biden pour réconcilier ces deux Amériques.
Le procès Daval
Emmanuelle Daviet : Meurtre, mensonges, manipulations, mise en scène du mari, multiples prises de paroles de la famille, cette mosaïque de procédés a propulsé l’affaire Daval au rang des faits divers médiatiquement incontournables. Et les auditeurs ont été nombreux à réagir, sur plusieurs aspects concernant ce procès. Pour commencer, certains n’ont pas compris l’hypermédiatisation de cette affaire, voici un message : « Pourquoi parlez-vous de l’affaire Daval ? Un fait divers parmi beaucoup d’autres, et pourtant vous faites de longs reportages, et même parfois l’ouverture des journaux, tous les jours depuis l’ouverture du procès. En quoi est-ce une information importante ? »
Pour répondre aux auditeurs en studio avec nous Corinne Audoin journaliste au service police justice de France Inter. Vous avez couvert le procès Daval, il a duré six jours, il a été abondamment relayé et commenté. Pourquoi une telle couverture médiatique pour ce procès ?
Corinne Audouin : Alors, je comprends déjà tout à fait le message des auditeurs qui ressentent une certaine saturation parce qu’il y a une médiatisation intense de tous les types de médias, que ce soit des chaînes, tout info ou journaux de presse écrite aux médias, radios ou télés. Mais ce qu’il faut expliquer aux auditeurs, c’est qu’on ne se réunit pas à l’avance pour décider que l’on va tous faire en même temps la même chose. Donc, il y a un effet global massif. Maintenant, moi, j’aimerais qu’on s’intéresse à ce qu’a fait France Inter. Donc, moi, j’étais une journaliste pour France Inter avec un technicien. Il y avait également un journaliste pour Franceinfo, David Di Giacomo. J’ai couvert tout le procès. C’est une couverture, normalement, quand je couvre un procès d’assises, c’est l’intérêt d’y être en entier. Du début à la fin. Surmédiatisation ? On n’a pas cassé l’antenne, on n’a pas fait d’émissions spéciales. On n’a pas fait de Téléphone sonne. Alors, c’est vrai qu’il y a eu des reportages : en général, je faisais un sujet dans la matinale un dans le 13 heures et on va dire un dans le 19 heures. Mais j’ai envie de dire si vous regardez globalement l’antenne de France Inter cette semaine là, on a aussi parlé du procès du Thalys. Vous savez qu’on couvre en intégralité le procès des attentats de janvier 2015. On a traité le projet de loi « sécurité globale ». A France Inter. On fait tout, on fait Daval et on fait aussi le reste.
Un fait divers « hors-norme » ?
Emmanuelle Daviet : Selon vous Corinne Audouin pourquoi ce fait divers fascine autant ? On le qualifie d’ « hors-norme ». Des auditeurs évoquent le « voyeurisme », le sensationnalisme, pourtant on est bien obligé de constater qu’il y a dans cette affaire les rebondissements, l’imbrication familiale et la dualité manifeste de Jonathann Daval qui épaississent l’énigme.
Corinne Audouin : C’est toujours un mystère. Pourquoi certains faits divers deviennent, entre guillemets, des grands faits divers, des faits divers qui marquent. L’affaire Daval, ça serait un fait divers marquant, forcément, les gens se souviendront de ce fait divers. Moi, mes parents se souviennent de l’affaire Dominici. Moi, petite, j’ai vécu avec l’affaire Villemin. Il y a des faits divers comme ça qui cristallisent quelque chose. Il y a souvent des ingrédients qu’on retrouve. C’est soit le mystère. On ne sait pas qui a tué. On ne connaît pas l’auteur, donc ça cristallise beaucoup. Soit la personnalité de l’auteur. Et là, je pense que vraiment, dans ce fait divers là, on est sur quelque chose de cet ordre là puisqu’on a un auteur, donc un meurtrier, Jonathann Daval, qui est extrêmement lisse, qui est décrit comme introverti, timide. Et il y a un contraste avec l’horreur de son crime qui fait qu’on ne comprend pas, qu’on a envie de comprendre. Et puis, il y a aussi quelque chose d’impalpable, mais quand ça rencontre un petit peu une problématique de société. Quand Alexia Daval disparaît, son mari, dit « elle a disparu, elle est partie faire un jogging ». On est en octobre 2017. On est en plein #MeToo. #MeToo vient de sortir. Cette jeune femme, on dit c’est une joggeuse. Elle a été enlevé et tué alors qu’elle faisait son jogging. Souvenez vous. Vous avez des gens à Paris, des femmes qui portent un tee shirt rose et noir, qui courent en mémoire d’Alexia. Il y a un mouvement extrêmement fort d’émotion lié à cette femme qui est tuée parce qu’elle est une femme et qu’elle court seule. Et on découvre que tout ça est faux, que Daval, qui pleurait à la télévision, nous a menti, nous a trompés. C’est humain, c’est on a envie de comprendre parce qu’on a été trompés. Nous tous, opinions, nous tous spectateurs. Donc, on a envie de comprendre le ressort psychologique. Qu’est ce qui amène cet homme à commettre cet acte?
Emmanuelle Daviet : On poursuit avec un autre aspect évoqué par les auditeurs: la question du féminicide. Je vous lis un message : « Il y a en France en moyenne un meurtre de femme par son conjoint tous les deux jours, sans aucun retentissement médiatique du crime ou du procès. Pourquoi tant d’attention sur l’affaire Daval quand tant d’autres sont continuellement passées sous silence ? En quoi les autres sont-elles moins importantes ? La problématique de la nature systémique des féminicides semble à nouveau effacée (en tout cas elle n’est pas abordée) au profit d’un retour au sensationnalisme de fait divers. »
Que vous inspire cette remarque au sujet du féminicide ?
Corinne Audouin : Beaucoup de choses. Donc, je vais essayer de résumer. Je trouve qu’il y a deux sujets différents. Il y a le sujet des violences systémiques sur les femmes. Le sujet des féminicides des suites du Grenelle contre les violences faites aux femmes qui a été lancé il y a un an. Dans le féminicide il y a un mécanisme qu’on retrouve assez souvent qui est de l’ordre de la possession, c’est à dire l’homme tue sa femme ou la femme tue son mari parce que ça arrive aussi. C’est beaucoup plus rare, mais il y en a aussi parce que elle lui échappe, parce qu’il ne veut pas qu’elle s’en aille, parce qu’elle est à lui. Il surveille ses communications et l’empêche de sortir. L’affaire Daval, ce n’est pas du tout ça. Et si vous avez écouté les papiers, les récits d’audience, c’est beaucoup plus compliqué. On est dans un couple qui ne marche plus avec un homme qui a des troubles psychiatriques et qui est quelqu’un obsessionnel compulsif. C’est un peu la rencontre de ces deux pathologies, j’ai envie dire, qui va créer ce meurtre. On n’est pas dans ce mécanisme là, mais croyez moi, on ne nie pas et on a tous, nous tous médias, conscience que c’est un sujet dont il faut qu’on s’empare. Il faut qu’on en parle de plus en plus des féminicides, des meurtres conjugaux. C’est quelque chose d’essentiel dans notre société aujourd’hui. Moi, j’ai couvert le procès de Jacqueline Sauvage, qui était le moment de bascule. Je crois que tout le monde a commencé à s’intéresser à cette affaire, croyez moi. Je suis absolument sensibilisée à ça et tout le service enquête-justice de France Inter l’est.
Emmanuelle Daviet : Alors Corinne Audoin il y a les ténors du barreau et il y a également les ténors du live tweets et vous faites partie de ce cercle. L’un de nos confrères a dit de vous que vous étiez l’: « une des ténors du live tweets » Les auditeurs nous pardonneront l’emploi de cet anglicisme et on rappelle le principe du « live-tweet ». C’est un tweet créé et diffusé en direct d’un événement. Ceux qui sont sont au cœur d’une action en cours racontent sur Twitter, ce qui est en train de se dérouler, on est donc informé en temps réel.
Corinne Audouin, vous faites beaucoup de live-tweets quand vous suivez un procès, quelle plus value cela apporte?
Corinne Audouin : Ce que j’essaye de faire, c’est une pédagogie du procès. On se rend compte, c’est normal. C’est comme ça. On l’apprend pas à l’école. Que les gens connaissent mal leur justice, ne savent pas trop comment ça fonctionne. Moi, quelqu’un récemment m’a dit mais je pensais que les jurés délibéraient tout seul. En fait, non. Il y a un président et deux magistrats. Dans un papier radio, vous n’avez jamais le temps d’expliquer les coulisses, d’expliquer tout ça, vous allez vous concentrer sur le témoignage, le face à face entre Jonathann Daval et sa belle mère, par exemple… Dans le live tweet, vous allez raconter tout comment on récuse un juré, comment l’avocat général s’adresse à la partie civile. Vous allez raconter toutes les petits dessous, vraiment l’intérieur du procès, donc pour les gens. Moi, je crois que c’est vraiment une plus value assez extraordinaire parce que la justice est rendue au nom du peuple français. Le peuple français n’est pas comme moi payé pour aller voir ce qui se passe dans les procès. Donc moi, j’y vais. J’y vais pour vous. J’y vais pour vous le raconter.
Procès #Daval. Jonathann Daval est de retour, il a meilleure mine, en état de comparaître. Mais comme des visio sont prévues avec les experts psy… La suite de l’interrogatoire de l’accusé est prévue cet après-midi.
— corinne audouin (@cocale) November 19, 2020
Emmanuelle Daviet : Corinne Audouin, même question qu’à Franck Mathevon, comme lui vous avez couvert une actualité hypermédiatisée. Qu’est ce qui vous a le plus marqué dans ce procès ?
Corinne Audouin : J’ai envie de dire, comme à chaque procès d’assises, la différence entre tout ce qu’on dit sur un dossier, tout ce qu’on lit, tout ce qu’on a vu et ce qui se passe dans la salle d’audience, ça n’est jamais la même chose. C’est toujours beaucoup plus compliqué et beaucoup plus intéressant.