Je suis vraiment étonnée que le mot « féminicide » ne fasse pas encore partie de votre vocabulaire. Le meurtre de femmes est souvent qualifié de « drame familial » , « drame de la jalousie » ou « crime passionnel » .
Bernard Cerquiglini, linguiste et professeur d’Université explique le sens de ce mot et son sens.
Un féminicide est le meurtre d’une femme ou d’une fille en raison de sa condition féminine. Le terme est créé en 1976 par Diana Russell à propos des nombreux massacres de femmes en Amérique latine et notamment au Mexique. A ce propos, les codes civils bolivien, chilien, colombien et mexicain mentionnent le féminicide comme crime.
Il est tout à fait étonnant que ce terme ne soit pas utilisé alors que le mot est bien formé – de femme du latin femina et du suffixe -cide du latin caedere qui signifie frapper ou tuer. De plus il est dans une série (insecticide, bactéricide, spermicide …) avec surtout génocide qui appartient au droit international.
Il ne faut pas cacher le féminicide sous un crime passionnel. D’abord le féminicide comme le génocide est un massacre intentionnel et en raison d’une condition. D’autre part le crime passionnel est une notion relativement complaisante et qui bénéficie des sympathies du jury d’assise. On masque derrière ce crime dû à la passion une réelle violence conjugale sexiste et machiste.