Arrêtez avec vos loups solitaires du terrorisme ! D’abord, c’est souvent faux. Ensuite, voulez-vous vraiment nous faire peur ?

Pierre Manen, linguiste, explique le sens du mot.

En français, le loup a des connotations variées (grandeur sauvage, double libre et farouche du chien, anti-héros romantique) mais incarne le plus souvent le prédateur sauvage et joue avec les terreurs irrationnelles.

L’origine de l’expression loup solitaire n’est pas claire et laisse place à l’imaginaire. Elle naît aux Etats-Unis. Dans les années 50, elle sert à désigner des héros de polars et de bandes dessinées. Si l’on remonte un peu plus loin dans le temps, il semblerait qu’elle naisse dans les milieux suprématistes blancs où elle est par la suite théorisée dans les années 90. Le loup solitaire est celui qui, par sa solitude, échappe au repérage de la police. Le mot fait son entrée un peu plus tard dans le vocabulaire des institutions après les attentats de 2001, lorsqu’un amendement autorise la surveillance d’individus considérés comme des loups solitaires.

Cette expression fait aujourd’hui débat. Certains chercheurs insistent sur le fait que les terroristes bénéficient pour la plupart d’un environnement idéologique, voire d’une assistance dans leurs projets d’attentats. Parler de loup solitaire revient à calquer une image qui n’est, le plus souvent, pas en adéquation avec la réalité.