Lors d’attentats comme celui du supermarché de Trèbes ou encore avec l’attentat de Strasbourg en ce mois de décembre, comment les journalistes doivent-ils parler du terroriste, quels termes doivent-ils employer ?
A propos de terrorisme, vous évoquez régulièrement la radicalisation de jeunes musulmans. Il y a forcément des influences extérieures. Qu’exprime ce terme ?
Jean Pruvost, lexicologue et professeur d’université, explique le sens du mot.
Selon l’Académie française, radicaliser c’est pousser une idée ou un point de vue à l’extrême, « raidir, durcir sa position », dans le Grand Robert, on trouve « devenir intransigeant » et du côté du Trésor de la langue française c’est « devenir plus extrême ». Le mot laisse entendre le retour à la racine : radicaliser vient de radix, qui veut dire « racine ».
Le verbe « radicaliser » et son nom « radicalisation » sont des termes récents (1917 et 1933) très peu utilisés jusqu’en 1990. C’est lors des attentats du 11 septembre 2001 à New York que le mot prend de l’ampleur. En 2016, Christiane Taubira, le ministre de la Justice définit clairement la radicalisation comme « processus par lequel un individu ou un groupe adopte une forme violente d’action directement liée à une idéologie extrémiste à contenu politique, social ou religieux » . La notion de terrorisme se glisse dans la définition.
Cependant, on dit aussi d’un parti ou d’un syndicat qu’il radicalise son discours. Le terme radicalisation est donc ambiguë et n’intègre pas forcément la notion de violence. On pourrait utiliser le terme fanatique pour parler du terrorisme par exemple.