Peut-on dire que les Gilets Jaunes, les étudiants ou les grévistes sont « vent debout » ?
Il s’agit d’un contresens. En marine, lorsqu’on est vent debout, on ne peut plus avancer. Tout le contraire de faire front.
Pierre Manen, linguiste explique le sens du mot…
L’expression « vent debout » vient du domaine de la navigation et désigne à l’origine le vent « de bout » (en deux mots), c’est à dire le vent qui vient de la proue de l’embarcation. Il s’agit d’un vent qui empêche les bateaux d’avancer.
Cependant, lorsque l’expression commence à être utilisée dans le domaine quotidien son orthographe ainsi que son sens changent. Dans le langage quotidien, elle signifie « être confronté à l’adversité » . Il ne s’agit pas forcément d’un contre sens car vent debout prend son sens avec le mot debout qui a une signification méliorative en français. Le sens évolue de « être dans l’adversité » en marine à « résister à l’adversité ».
L’usage fixe la limite d’emploi d’une expression. Aujourd’hui, l’expression est comprise dans le sens qui est utilisé par les journalistes.
Le sens des expressions
Aujourd’hui la plupart des expressions ont changé de sens et dont le sens original n’est plus compris :
- on peut résoudre un problème en deux tours de cuillère à pot sans avoir de cuillère sous la main ;
- on peut faire bonne chère tout en faisant grise mine, or chère désigne l’expression du visage et donc « faire bonne chère » signifie à l’origine « faire bonne figure » .