Les auditeurs, abonnés à cette Lettre, écrivent pour commenter son contenu. Nous publions ici la réaction d’un lecteur à l’Edito de la semaine dernière, consacré au Coronavirus.
Sur le fond, vous reflétez bien le désordre médiatique auquel a donné lieu la pandémie, avec des avis dans tous les sens, et posez bien le problème du rôle des médias dans ce contexte. Il est clair que, lorsque les supposés « experts » sont tous en désaccord entre eux, les journalistes ne peuvent pas faire mieux. En fait je pense que ce sont les présumés scientifiques et les politiques qui ont été en dessous de tout : manque d’anticipation permanent (y compris en ce moment alors que la seconde vague était inévitable suite aux désordres de l’été, que l’on a d’ailleurs laissés se produire sans réagir), conseil initial de ne pas porter le masque qui les a complètement décrédibilisés. Le Pr RAOULT n’est de loin pas le seul coupable… Alors qu’en conclure ? En fait, du fait de ces excès, les médias ont aussi perdu aujourd’hui en partie leur crédibilité, tout comme les fameux « experts ». Disons que, comme toujours, les journalistes doivent savoir prendre du recul pour juger de la pertinence des propos relayés, et prendre en compte leur forte influence sur les populations. Éviter de tomber dans l’émotionnel pour faire de l’audience, toujours réfléchir et anticiper les conséquences sociales des messages diffusés, éviter les effets d’amplification créés par la focalisation de tous sur les mêmes faits au même moment… Rester mesurés, réfléchir aux conséquences, préserver son image et celle de sa chaîne, bref utiliser sa cervelle avant de le faire du micro ! Celle-ci s’use quand on ne s’en sert pas ! Sinon, toujours bravo à votre intervention qui permet justement de réguler la communication du média et de faire un lien indépendant et neutre avec les auditeurs. Je persiste et signe : cela devrait être déontologiquement obligatoire dans tous les médias. C’est pour moi une bonne mesure de leur valeur professionnelle.
Expatriés en Afrique du Sud, nous suivons tous les matins l’actualités en France par le biais de Franceinfo. Depuis plusieurs jours, nous sommes très surpris par l’insoumission des Français des mesures édictées par le gouvernement. Pour notre part, nous sommes soumis à des mesures de confinement depuis 201 jours, nous subissons depuis des mois un couvre-feu qui s’allège avec le temps (au départ 6 heures – 18 heures et maintenant minuit – 4 heures), aussi nous avons du mal à comprendre vos propos, il en était de même pour le dépôt des coordonnées à lors de l’admission dans un restaurant. Pourquoi faut-il toujours que les Français semblent faire la découverte de telles dispositions et s’en insurgent. Il faudrait ouvrir les yeux sur le monde et parfois s’inspirer des peuples résilients.
Pourrait-on poser la question suivante aux invités interrogés sur le COVID : Pourquoi ne pas systématiser la prise de température en France (au minimum à l’entrée sur le territoire à l’aéroport, dans les espaces publics lieux culturels, écoles, restaurants, …. C’est simple, ça pourrait limiter la casse, c’est pratiqué ailleurs dans le monde mais nul part en France. Pourquoi ?
En cette période de covid, on parle beaucoup de la protection des salariés et de leur pouvoir d’achat. Les mesures pour les chômeurs sont plus rares et sans commune mesure. J’ai appris que la réforme du chômage de novembre 2019 est supprimée, mais uniquement pour les nouveaux chômeurs entre août et décembre 2020, parce que c’est compliqué de recalculer les droits des nouveaux chômeurs de novembre 2019 à juillet 2020. Or beaucoup de choses compliquées sont faites actuellement pour toutes les populations, pourquoi pas pour les chômeurs qui ont pourtant du mal actuellement à retrouver un travail ? Pourriez-vous vous pencher sur ce sujet des chômeurs dont on parle bien peu ? Autre élément très difficile à comprendre : si on touche une indemnité pour congés non pris (= on a travaillé plus), on a une carence du chômage et une rupture de droits à la retraite (= on a des droits réduits). En janvier prochain cette carence sera plafonnée à 30 jours. Pour les droits déjà calculés, pas de rétroactivité de la mesure. Les cotisations chômage servent ainsi à indemniser en priorité des salariés qui ne cherchent pas un emploi et une génération de chômeurs de 9 mois (novembre-juillet) a des droits encore plus restreints. Je ne sais pas si c’est un sujet pour cette émission ou pour une autre, mais il me semble légitime d’aborder cette thématique. A moins qu’elle l’ait déjà été ? Je suis intéressée par votre retour sur ma suggestion. Merci
Je commence à trouver un peu fort la culpabilisation incessante des usagers parce que le nombre de lit en réa est insuffisant et que le système hospitalier sous doté est défaillant.
J’ai l’impression que l’on n’a plus le « droit » de tomber malade en période d’épidémie sans être soupçonné d’être responsable de sa maladie…alors que la plupart des gens se protègent depuis de mois dans des conditions difficiles d’accès aux masques, d’organisation de travail etc
Tout cela parce que le système de santé n’est pas en capacité de gérer une épidémie en France, visiblement…Or, rien ne dit qu’une épidémie n’en remplacera pas une.
Je reviens d’Italie où la prise de température est fréquente (entrée sur le territoire, dans certains musées). Jamais en France. Pourquoi ne pas systématiser la prise de température lors de l’entrée dans un lieu fermé public : ciné ? Théâtre ? Salle de sport ? Train ? Métro …. Et au minimum lors de l’arrivée à l’aéroport ! C’est ultra rapide et pourrait peut-être prévenir le risque. Merci.
Suite à l’intervention de Mr Beaulieu sur votre antenne ce matin, qui affirmait que la faible mortalité de la grippe 2020 était liée au confinement, j’aimerais réagir en vous transmettant le bulletin épidémiologique de Santé public France pour la Grippe publié le 18 Mars 2020. Je cite : − Pic épidémique de la grippe passé pour la majorité des régions métropolitaines entre la semaine 05 et la semaine 08, suivi par une tendance à la diminution − Fin de la surveillance de la grippe saisonnière cette semaine En résumé, 2 lectures sont possibles : – Soit l’épidémie de grippe saisonnière était effectivement terminée, ce qui implique que le confinement n’a pas évité de morts pour la grippe. – Soit l’épidémie de grippe saisonnière était particulièrement tardive (comme en 2018 par exemple) et l’absence de morts par la grippe après le 18 Mars montre que de nombreux cas ont été attribués au COVID sans preuves (voyez la méthodologie de comptage sur le site de l’INSERM pour mieux comprendre) Les raccourcis rapides et non remis dans leur contexte, par des professionnels mal renseignés ne servent pas la confiance du public dans les médias.
Serait-il possible de préciser que les masques chirurgicaux ne protègent pas les personnes qui les portent, mais évitent la propagation, je suis infirmière et je suis quotidiennement confrontée à ce manque d’information.
Je viens d’entendre le maire de Montpellier qui utilise notamment l’argument du personnel soignant pour justifier ce reconfinement. Cette position moraliste est un peu déplacée (je ne cite pas de mémoire mais le contenu voulait quand même dire ce qui suit) : on ne peut pas applaudir le personnel soignant pendant le confinement et maintenant ne pas accepter ce reconfinement… hum hum… je trouve que c’est un peu facile. La question que je n’entends pas beaucoup poser (mais je ne suis pas branchée H24 sur France Culture :-), cela a peut-être été dit…), et que j’aimerais voir explorer comme sujet : qu’est ce qui a été fait pour améliorer la situation du milieu hospitalier depuis le mois de mars ? quels équipements ? quels renforts ? je ne parle pas de ce que font les hôpitaux directement, mais de ce que fait le gouvernement pour redonner de vrais moyens à un secteur qui en est privé de plus en plus.
M. Erner, J’écoute votre émission, avec confiance, intérêt et rarement agacement, lorsque je le peux. Je vous remercie de tout ce que vous faites tous les jours. Je me permets de vous écrire pour vous demander un service en tant que source d’information de premier plan. Tous les jours, le Gouvernement nous donne, à travers vous, le nombre de personnes contaminées et le nombre d’hospitalisations en réanimation et le nombre de morts. Bien entendu, l’accumulation de ces chiffres inquiète et je pense que, dans quelques années, un sachant étudiera les syndromes post-traumatiques causés par ces montagnes de nouvelles qui incitent au calfeutrement (version individuelle du confinement), comme l’un a démontré que ceux qui avaient regardé en continu les nouvelles lors de l’attentat du marathon de Boston en avaient été victimes. Un bon moyen de l’éviter serait d’exiger que le Gouvernement donne aussi le nombre d’hospitalisations en réanimation net des sorties de ces services. Cela nous permettrait de mesurer au juste si le système de santé est véritablement en danger. Car, de mon point de vue certainement réducteur, le nombre de contaminés n’est pas en soi intéressant, étant donné que l’écrasante majorité des contaminés n’auront aucun réel problème ni aucune séquelle. Ce que ce virus a d’inquiétant, c’est qu’il cause des décès et des insuffisances respiratoires chez les plus fragiles. Les deux chiffres réellement édifiants sur la réalité du danger que nous courons sont donc le nombre de décès et le nombre d’hospitalisations en réanimation diminué de ceux qui en sont sortis indemnes. Cela permettrait également de s’apercevoir que l’être humain a une résistance et une résilience étonnantes… Notez bien que le but ne serait pas d’inciter les auditeurs à réduire le respect des gestes barrières – qui permet de gagner du temps avant que l’on trouve un antidote ou un vaccin efficaces et de sauver des vies ou des séquelles pour les plus fragiles. Ce serait seulement de nous permettre de mesurer la réalité du danger et peut-être de réduire le syndrome qui résultera de cette période où la science et la technique n’ont nullement permis de réduire l’effroi et l’aspiration au cloître.
Quand est ce que nos politiques vont arrêter de dire » il n’y a qu’à augmenter le nombre de lits en réa » ? Un lit en réa, ce n’est pas seulement un lit et un respirateur, c’est surtout du personnel très spécialisé. Temps de formation d’un médecin : 11 ans, d’une infirmière de réa : 4 ans… Le manque de médecin actuellement est juste aussi le résultat de notre politique de santé qui réduit le nombre de médecins formés en France depuis 30 ans, pour soi-disant réduire les dépenses de santé… pour combler ce manque, nous faisons venir des médecins de Roumanie en grand nombre… Il suffit de voir les statistiques des nouveaux inscrits à L’Ordre des Médecins. Et au lieu d’attendre que nos concitoyens finissent en réa, il faudrait faire plus de prévention et accepter les mesures de restrictions des contacts sociaux pour quelques semaines ou mois, pour en finir avec la circulation des virus.
L’enjeu principal de la gestion de crise actuel est, d’après ce que j’ai compris, la saturation du système hospitalier, et en particulier le nombre de lits de réanimation, qui est actuellement de 5000 lits. Je viens de relire cet article de France Inter du mois de mai. https://urldefense.com/v3/__https://www.franceinter.fr/coronavirus-8-500-respirateurs-produits-pour-rien__;!!B6IQPYr2rLEU!FjcBM4ymrDmByQeh2078F9Fa6UbPju6kktlzds99D4xHkvdPsq_zn2nUwBg9q6NGyPs$ Je trouverais très intéressant que la matinale, ou autre émission de France inter, interroge le gouvernement sur cette commande et la gestion du nombre de lit de réanimation : – ou sont passés les 1500 respirateurs T60 ? – ou sont passés les 8500 respirateurs réputés moins performants ? – ce choix de faire fabriquer des respirateurs moins performants était liés à une fabrication rapide. En 6 mois, pourquoi n’a-t-il pas été anticipé la gestion de cette 2nde vague et la création de places supplémentaires en réanimation ?
M. Bellamy nie un certain nombre de réalités. Il affirme que la très grande majorité des français respectent les mesures barrières. Ce n’est pas exact. Si c’était le cas de façon homogène, le taux de personnes détectées positives serait uniforme. Or, en Isère par exemple la tranche d’âge où le taux est le plus important est la tranche 20-29 ans. Ceci confirme ce que l’une de vos journalistes a essayé de dire, à savoir que les jeunes, en moyenne, respectent beaucoup moins bien les protocoles. Encore une attitude politicienne. D’autre part, sur le nombre de lits de réanimation : 1/ plusieurs médecins des grands hôpitaux ont affirmé qu’il n’y avait pas de problèmes de matériel (respirateurs,) mais de personnels (on ne forme pas une infirmière spécialisée en réanimation en un claquement de doigt, et en plus il y a beaucoup de personnels encore fatigués), 2/ le nombre de lits de réanimation par habitants est plus faible au Portugal qu’il ne l’est en France. Or, tous les observateurs saluent le fait que la solidarité des citoyens portugais, notamment intergénérationnelle, et le respect massif des gestes barrières font que le système de santé n’est pas saturé et que le taux de positivité dans la population est contenu.
M. François-Xavier Bellamy, je suis « au regret » d’être d’accord avec vous, sur l’hôpital qui n’a pas été suffisamment soutenu pour affronter cette deuxième vague ; la critique est facile, mais êtes-vous complètement à l’aise en sachant que des années de dégraissage orchestré entre autres par des gouvernements soutenus par votre parti politique l’ont considérablement affaibli. Qu’a-t-on gagné avec ce dégraissage ? sans doute pas grand-chose par rapport aux dépenses considérables dues aux restrictions pour faire face au virus.
Chaque flash reprend à longueur de journée que « tous les pays » subissent une recrudescence de la pandémie. Merci de nuancer : les chiffres ne montrent pas tout à fait ceci, notamment dans certaines parties d’Asie ou d’Afrique, qui comptent beaucoup d’habitants… Bien sûr je ne minimise nullement la situation vécue en France, notamment métropolitaine. Mais éviter une généralisation hâtive permet de remettre un peu d’objectivité… et qui sait, permettra peut-être d’encourager à mieux tirer parti des comparaisons entre situations variées entre les pays. Je peux vous renvoyer sur des analyses intéressantes parues respectivement dans The Atlantic #3009 ou la revue Japan Foreign Policy Forum #58, citant le virologue Hitoshi Oshitani.
Je suis enseignante (au lycée de Crépy en Valois…) et nous avons en effet eu les fameux masques en tissu DIM. Et le traitement au zéolithe d’argent dont vous parliez hier soulève d’autres questions : faut-il éliminer TOUS les masques en tissu, même ceux faits maison ? Pour des questions de réduction des déchets, nous avions choisi de porter le moins possible de masques chirurgicaux, nous en avons fabriqué nous-mêmes également. Que faire avec ?
On découvre donc, 5 mois après l’enquête, que la majorité des contaminations ne s’est pas produite dans les bars et restaurants, mais dans les logements insalubres et (probablement) les transports en commun bondés que devaient emprunter les travailleurs les plus précaires.
J’ai, ce matin, entendu à deux reprises lors des informations sur votre antenne, qu’un service de la Conception avait fermé en raison d’une contamination COVID (service d’oncohématologie en fait réouvert). Pour être complète, votre information aurait pu mentionner le rapport du CLIN (Comité de lutte contre les infections nosocomiales) qui conclut que l’infection des patients est due au fait que le patient 0 a partagé sa douche avec le patient qui partageait sa chambre (pas de patients contaminés en chambre seule).
Il conclut également que les personnels ont été contaminés par les patients mais n’ont eux-mêmes contaminés personne (les patients en chambre seule, les personnels n’étant pas entré dans les chambres doubles… sont négatifs).
Conclusion : chambres simples dans des services comme l’oncohématologie et masques ffp2 pour les soignants.
Je fais partie d’une association de patients, et la grande surdité de l’administration de l’hôpital aux demandes pourtant simples des personnels et des patients donne ce type de résultats.
Je suis très déçue par la manière « dépêche AFP » que vous avez utilisée pour traiter cette information.
Pratiquement aucun bar ne ferme à Lyon! Les bars uniquement débit de boisson sont ultra minoritaires depuis longtemps ! tous les vrais bars et lieu de vie jouent sur la partie restauration pour ouvrir avec leurs 15/20 tireuses de bières. Rien n’est clair sur qui doit réellement fermer ! Ils ferment donc en plus à 1H au lieu de 22H! Les lieux qui font coffee shop (starbucks ouvrent) qui ferme ? personne ne parle de cela !
Nos dirigeants politiques ferment les bars, limitent le nombre de personnes dans les restaurants, le nombre de personnes dans les centres commerciaux, etc…. Où se trouve le principal lieu de contamination ? En milieu scolaire et universitaire et que fait-on dans les collèges, les lycées, les écoles primaires… rien … seul l’enseignement supérieur a pris quelques mesures. Et les médias ne relaient pas cette information… Bien sûr pour le ministère, très peu de communication sur les établissements concernés.