Pour répondre aux questions des auditeurs, Sandrine Treiner directrice de France Culture est au micro d’Emmanuelle Daviet.
Emmanuelle Daviet : France Culture a retransmis en direct ce dimanche 8 novembre une messe concélébrée par trois prêtres, avec chorale, organiste et assemblée de fidèles entonnant les chants et récitant les prières constatent des auditeurs. Ils vous posent la question suivante : « Comment cette entorse au confinement a-t-elle autorisée par la chaîne, alors même que le conseil d’Etat a confirmé le 7 novembre dernier les mesures d’interdiction des cérémonies religieuses avec public, compte tenu de la gravité de la situation sanitaire ? »
Sandrine Treiner : J’ai posé la question, car je n’y étais pas et en l’occurrence, je ne suis pas mandatée pour faire des dérogations aux instances religieuses qui s’expriment sur l’antenne. Donc j’ai posé la question à Jérôme Rousse-Lacordaire et je vous lis tout simplement sa réponse :
« La messe est fermée au public et la chapelle n’ouvre qu’après la messe. Ne sont présentes que les sœurs du lieu (qui vivent ensemble dans le couvent), leurs aumôniers, l’organiste (seule dans la tribune de l’église) et le chantre. Chacun à bonne distance et avec un masque. Les techniciens sont dans une pièce séparée »
Nous allons publier cette réponse sur votre site, et autrement dit les conditions de sécurité ont été tout à fait respectées et aucune dérogation particulière n’a été accordée par la chaîne.
Emmanuelle Daviet : On poursuit avec la couverture éditoriale de l’élection américaine et cette question « Pourquoi la grande majorité de vos invités sur toute la période consacrée à l’élection américaine étaient des pro-Biden ou des anti-Trump? »
Sandrine Treiner : C’est une assertion qui engage surtout ceux qui vous écrivent. Nous n’avons pas cherché à faire ni du pro Biden, ni du pro Trump, et au fond, juger des uns et des autres n’offre que peu d’intérêt. Ce que nous sommes parvenus à faire sur France Culture, c’est de rendre compte des enjeux, les enjeux de cette élection et cette longue attente des résultats. Je crois que la rédaction de France Culture et les rédactions de Radio France, à travers la rédaction internationale conduite par Jean-Marc Four, ont fait un travail tout à fait exceptionnel de documentation et de reportages, et là est l’essentiel. Après on ne va pas se cacher derrière notre petit doigt, la plupart des experts des Etats-Unis, des experts tout court, sont généralement assez peu favorable à Donald Trump. On peut par ailleurs les comprendre ou les désavouer. Mais je crois que l’essentiel, pour nous, était vraiment d’essayer de comprendre et non pas de juger. J’espère que les auditeurs, nonobstant cette remarque, conviendront que c’est cela que nous sommes parvenus à faire.
Emmanuelle Daviet : Des auditeurs nous ont écrit au sujet de l’interview de Marc Weitzmann avec la représentante de l’UNEF, interview qu’ils jugent agressive. Ils estiment que le producteur de l’émission « Signes des temps » profite « de sa situation dominante de journaliste pour rabaisser son invitée. » Ils considèrent que cette manière de mener l’échange dessert le débat démocratique.
Cette critique vous parait-elle fondée ?
Sandrine Treiner : Il y a une question de forme et de fond. Nous étions ce jour-là, Marc Weitzmann était en direct. Je ne crois pas qu’il ait abusé d’une situation dominante. Je crois, qu’effectivement, il y a eu un débat qui était politique, idéologique, intellectuel, qui a pris une forme qui n’est pas la forme que nous privilégions à France Culture, et ce n’est pas moi qui vais vous dire le contraire. Je m’en suis ouverte à Marc Weitzmann juste après l’émission, qui en ait lui-même tout à fait convenu. Le ton est monté, ce n’est sans doute pas ce qui permet le mieux de comprendre les enjeux qui étaient en cours. Je comprends très bien qu’il y ai eu des réactions. Au-delà de la question de la forme, le débat reste ouvert et j’espère qu’il continuera à être mené sur les sujets importants qui était l’enjeu de cette émission.
Emmanuelle Daviet : Pour finir Sandrine Treiner vous souhaitez évoquer un livre signé Béatrice Denaes…
Sandrine Treiner : Vous aurez plaisir vous aussi à l’évoquer rapidement, en guise de conclusion. Les auditeurs, les auditrices se souviennent sans doute de votre prédécesseur Bruno Denaes. Bruno Denaes est devenu Béatrice Denaes. Il a écrit un livre publié aux éditions First qui s’intitule « Ce corps n’était pas le mien » où il raconte comment le 13 février 2019, l’homme qu’il était, et qui ne se sentait pas un homme dans son corps est devenu une femme. C’est un témoignage extrêmement fort, d’un journaliste de cette maison que nous avons beaucoup apprécié et dont je souhaitais évoquer à la fois la vie et le travail en guise de conclusion.