Je trouve scandaleuse l’introduction du mot « iel » dans le dictionnaire Robert. Se faire l’instrument d’une minorité refusant l’identité biologique, dont l’objectif est de déconstruire notre humanisme est abject. Quel mépris pour la langue française, et quelle insulte au sens commun ! Il faut refuser cette novlangue en même temps qu’il faut refuser l’activisme envahissant de certaines minorités.
Puisque nous entendons une militante de ce « iel » !!! J’espère que nous entendrons d’autres voix opposées à ce nouvel usage qui ne fera que compliquer la langue. Ce n’est pas une évolution « naturelle », mais le résultat de l’activisme de quelques-uns qui sont en train d’instrumentaliser la langue comme si c’était une condition nécessaire à leur reconnaissance et au respect qui leur est dû.
Je viens d’écouter « la question du jour » sur le iel. Le pronom est aussi une question de syntaxe puisqu’il concerne entre autres la question du sujet du verbe. En latin le sujet pronominal n’existe pas, tout comme en espagnol et en italien. Alors que se passe-t-il dans un domaine géographique (par exemple le Forez), ou deux langues sans ou avec pronom sujet « cohabitent ». Comme il fallait s’y attendre, il y a une « progression » de divers types de langue qui s’implantent : des langues à 1, 2, 3 … 8 pronoms : c’est scientifiquement répertorié et prouvé. D’ailleurs, avant même nous, vous, il c’est le féminin qui s’installe sous la forme de pronom sujet. Evidemment, ça peut paraître surprenant, mais c’est ainsi. Rappelons-nous que le passage du latin au français fait passer d’une langue sans pronom sujet à une autre avec pronom sujet obligatoire. Donc, il y a deux choses simultanées à comprendre : pourquoi un pronom sujet et pourquoi avec distinction de genre ? Mais cela n’est plus vraiment de la linguistique, mais de la « sociologie » historique. Dans le roman commun, rien n’oblige à cette évolution. Et pourtant elle a bien eu lieu !
Il, elle…
iel est une trouvaille GÉNIALE
Faudrait qu’on m’explique comment on utilise iel, on en parle beaucoup mais on l’emploie peu…
La journaliste a invité une adepte du « iel » et seuls des auditeurs favorables à son utilisation ont été entendus. C’est déloyal car la très grande majorité des Français désapprouvent son usage, minuscule d’ailleurs, ce n’est pas une poignée d’hurluberlus qui font ce qu’ils veulent entre eux qui va imposer sa volonté à la population. La rédaction de France Inter ne devrait pas être partisane en soutenant une cause « bouffonne ».
Dans la rubrique, « la question du jour », vous avez invité Lila Braunschweig pour faire la promotion d’innovations linguistiques qui sont de la militance politique. Elle a parfaitement le droit d’avoir ces opinions et de les défendre. Ce qui est gênant, c’est qu’elle se drape du manteau de la science. Docteur en sciences du langage et spécialiste des langues scandinaves, je suis scandalisé d’entendre une militante incompétente raconter n’importe quoi. Le suédois a inventé un pronom (hen), que personne n’utilise dans la population. Mais les militants sont souvent incultes : en effet, le suédois a eu un pronom neutre jusqu’au XVe siècle. Il aurait suffi de le remettre au goût du jour… Le pronom « iel » n’est utilisé par personne, sinon une toute petite clique qui veut l’imposer par l’intimidation. Vous vous faites son propagandiste en l’interrogeant sans lui opposer de contradicteur (ou contradictrice). Je vous recommande d’inviter, par exemple, Yana Grinshpun, maître de conférence à Paris 3 et spécialiste de ces questions (et polyglotte : russe, hébreu, espagnol et français). Elle est la fondatrice d’Observables, revue savante qui montre l’absurdité de l’écriture inclusive, d’un point de vue linguistique et historique. Votre intervenante dit que le masculin l’emporte sur le féminin depuis le XVIII siècle. Elle confond tout. La règle fut ainsi formulée par des grammairiens, mais au siècle précédent, notamment par Vaugelas. Mais l’usage remonte au latin, puisqu’en français, ce qu’on nomme « masculin » est en fait un genre commun fusionnant le neutre et le masculin latins. En latin, masculin + féminin = neutre. Le français en a fait : genre commun (masculin/neutre) + féminin = genre commun. Le scandinave de l’est (danois, suédois, norvégien (bokmaal) a fusionné masculin et féminin au XVe siècle en un genre commun pour les noms et adjectifs. Le français l’a fait avec masculin et neutre. L’histoire de la langue contredit votre invitée. L’analyse linguistique qui doit être descriptive et non normative : voilà ce qui se dit. Personne ne dit « iel ». Donc ce pronom (pour le moment) n’appartient pas au français. De même, l’écriture inclusive reste minoritaire et illisible pour ceux qui ne la pratiquent pas (et ceux qui la pratiquent aussi). Je vous rappelle que France Culture est la radio de tous les Français. Elle doit donc assurer un pluralisme et non faire, sans contradiction apportée, la promotion d’une position ultra-minoritaire.
Je souhaite réagir à la chronique au sujet du “iel” car votre journaliste n’a pas, à mon avis, donné les raisons pour lesquelles il y a une interrogation sur la justification du « iel”. En effet la définition du Petit Robert dans sa totalité est : iel
DÉFINITIONS
iel , iels pronom personnel
RARE Pronom personnel sujet de la troisième personne du singulier et du pluriel, employé pour évoquer une personne quel que soit son genre. L’usage du pronom iel dans la communication inclusive. – REM. ON ÉCRIT AUSSI ielle , ielles . À la lecture de cette définition, on peut légitimement se demander pourquoi ce n’est pas « ilelle « qui serait vraiment neutre, et non pas introduire la notion encore une fois d’une forme masculine « iel » et féminine « ielle » ???? C’est très contradictoire
Blanquer ne fait pas rêver mais pour une fois, je suis d’accord avec lui. Cette invention du IEL est avant tout un acte militant et non une évolution de notre langue. Les arguments de votre invitée Mme Neveu le prouve très bien. Ça frise le débile, tout comme l’écriture inclusive.
Pourquoi avoir invité cette chercheur.rrrrrreuse pour parler du pronom “iel”? N’y avait-il pas de personne plus…neutre ? Et que dire du questionnement de M. Erner, tellement empreint d’une bienveillante neutralité ?
Les éditions « Le Robert » prouvent de façon irréfutable qu’on peut être instruit, lettré et stupide, dénué d’un minimum de QI !!
« Nous sommes simplement là pour rendre compte d’un usage » déclare dans l’inconséquence une représentante qui ne semble pas avoir intégré qu’un dictionnaire « ça officialise » les mots.
Un interviewé « concerné » s’est d’ailleurs empressé de considérer la chose comme étant enfin une reconnaissance de son statut non genré.
Le n’importe quoi est bien en marche, et vers de l’irréversible
Sur le sujet traité par votre journaliste et l’invitée Mme Julie Neuveux. Pourquoi vouloir identifier des gens, avec un article spécifique, des gens qui n’existent que dans leur tête, alors qu’il n’y a que deux genres biologiques, masculin et féminin, et rien d’autre. N’en déplaise à Mme Neuveux et au Robert. Le reste, c’est de la polémique, du taf et du bla, bla, bla, bla, … Sujet très actuel dans cette ambiance de Cancel culture et du climat pré-présidentiel. Dans quel état j’erre ?
Puis-je me permettre de contester le ton affirmatif et doctoral auquel votre chroniqueur a cru bon de recourir aujourd’hui en relatant les critiques apportées par le Ministre de l’Education nationale lui-même et un député à la mention du prétendu prénom « Iel » par un dictionnaire ? Sur un ton suave qui ne pouvait souffrir le moindre débat intellectuel, ce journaliste a donné une leçon de linguistique à un Ministre et à un député de la République en leur assénant que le français se devait d’évoluer selon les usages, et qu’il convenait avant tout de prendre en compte la sensibilité des personnes qui ne souhaitent pas se réclamer d’un genre .Il a ensuite fait découvrir à ces ignorants d’auditeurs quel noir dessein animait et le Ministre et le député: dénoncer le courant « woke » qui accroit sans cesse son influence à l’université et dans les media. Pour ce journaliste bien peu objectif, le courant « woke » n’est qu’un innocent et légitime mouvement de défense des victimes du racisme, du sexisme, et de toutes les minorités opprimées.
Le mouvement »woke » n’a rien d’innocent, bien au contraire. L’agrégat des revendications particularistes des minorités mine gravement la démocratie libérale et conduit tout droit à l’éclatement du tissu social, dans un climat d’intolérance qui conduit tout droit à la guerre civile. Il est navrant qu’une chaîne nationale financée par la redevance se fasse le porte-parole de cette idéologie et cherche ainsi à rééduquer ses auditeurs.
Auditeur fidèle depuis sa création, j’ai cessé dès ce soir d’écouter ses émissions et fait désormais confiance à un émetteur privé.
Insupportable cette propagande pleine d’agressivité pour défendre l’initiative du dictionnaire Robert. Insupportable ce mépris pour « la droite culturelle ». Même si cela vous étonne, sachez que pas un seul enseignant ou enseignante, de droite, du centre ou de gauche ne souhaitera s’encombrer de ce pronom iel pas plus, d’ailleurs que de cette si limpide écriture inclusive !!!
Fidèle auditrice de vos chroniques depuis votre arrivée à France Inter, lectrice de quelques-uns de vos livres, j’apprécie vos analyses que je trouve précises, argumentées, et le plus souvent différentes des banalités entendues ailleurs. Toutefois, je me suis étonnée de votre chronique sur le pronom « iel ». Je comprends votre point de vue selon lequel l’irritation engendrée par l’entrée au dictionnaire Robert en ligne de ce pronom sert la cause de ceux qui le défendent. Le problème est celui de la mesure de la médiatisation, que vous connaissez bien en tant que journaliste et qui doit habiter votre quotidien : jusqu’à quel point doit-on parler de criminels, de personnages politiques minoritaires, de terroristes, pour informer les citoyens sans pour autant donner trop d’importance aux personnes ou aux causes ? Néanmoins, votre analyse ce jour-là m’a laissée sur ma faim. Je me permets donc de vous soumettre quelques questions :
-Il semble que le pronom « iel » soit apparu en 2020 ; ne croyez-vous pas qu’il était prématuré de le faire figurer dans un dictionnaire « d’observation de la langue », même en tant que mot « rare » ?
-l’objectif idéologique de ceux qui le diffusent paraît indubitable. La question de l’accord a été posée. Le « iel » n’est-il pas une façon d’imposer l’écriture inclusive : iel est venu.e ?
-Dans certains établissements d’enseignement supérieur, la pression est mise pour que tous adoptent l’écriture inclusive y compris dans les travaux écrits littéraires. Ne pensez-vous pas que vous balayez un peu vite l’implication militante et politique dans ce débat de certains acteurs de la société ?
En outre, je vous avoue que, en plus de rester sur ma faim, j’ai été heurtée de m’entendre qualifier par vous de « polémiste bolorisée* ». Je ne me sens pas non plus « fébrile » et je ne « m’étrangle » pas. Je vous le disais, j’ai moi-même suivi des séminaires de linguistique. Très exactement, à 35 ans, j’ai repris mes études et ré-appris la langue française cinq ans durant. Je ne me vois donc aucunement comme une réactionnaire ayant peur du changement, peur de remettre en cause mes connaissances, peur de voir s’écrouler mes certitudes. Mes certitudes se sont bel et bien écroulées à cette époque, mais j’ai trouvé une ouverture vers de nouvelles réflexions, une nouvelle approche du fonctionnement profond de la langue et de son évolution. Le pronom « iel » ne peut satisfaire aucun linguiste ; l’incohérence qui l’accompagne est à mes yeux une preuve qu’il n’est pas le résultat d’une maturation linguistique. Par exemple, que « iel » puisse aussi se décliner en « ielle » est linguistiquement infondé et auto-destructeur (créer le féminin d’un pronom neutre quand l’objectif est d’abolir la distinction de genre). Ce qui, à mes yeux, confirme l’intention idéologique et opportuniste de son introduction, et l’incompétence linguistique de ses créateurs. Sans parler, bien sûr, de l’existence du neutre en français, issu du latin, dont il est naturel de penser, sans être « polémiste », qu’il rend inutile tout autre nouveauté à cet effet. L’on peut penser comme vous que cette mode ne prendra pas (infondée, inapplicable, impossible d’enseigner, maîtrisée par personne). Est-ce une raison suffisante pour ne pas s’insurger ? N’est-il pas légitime de vouloir protéger nos jeunes de la confusion qu’elle entraîne comme des fausses promesses de simplification et d’égalité qu’elle prétend apporter ?
Le sujet a été traité sur les antennes de Radio France, une sélection d’émissions à consulter ici :
FRANCEINFO
- Un nouveau pronom, non genré, « IEL », ajouté dans la version en ligne du dictionnaire Le Robert a déclenché une polémique. Décryptage de cette question de société avec le sociologue Jean Viard. 21 nov
https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/question-de-societe/la-question-de-fond-c-est-comment-on-se-rassemble-et-comment-on-ne-met-pas-en-exergue-chaque-fois-que-ce-qui-nous-separe-jean-viard_4835533.html
- Ce pronom, qui fait référence à une personne ne se reconnaissant pas dans un genre binaire, a fait son entrée au mois de novembre dans la version en ligne du célèbre dictionnaire. 17nov
https://www.francetvinfo.fr/societe/education/ecriture-inclusive/apparition-du-pronom-iel-dans-le-robert-c-est-un-peu-surprenant-qu-il-entre-deja-dans-un-dictionnaire-s-etonne-un-linguiste_4848691.html
Clément Viktorovitch : le pronom « iel », débat linguistique… ou polémique politique ?
« Iel », c’est la contraction de « il » et « elle ». Un pronom non genré, donc, qui vient de faire son entrée dans un dictionnaire : le Petit Robert en ligne. Une initiative qui n’est pas du goût de tout le monde au gouvernement… Dans « Entre les lignes », nouveau rendez-vous quotidien de franceinfo, Clément Viktorovitch décrypte les discours, analyse les paroles des politiques qui font l’actualité.
- Apparition du pronom « iel » dans Le Robert : « C’est un peu surprenant qu’il entre déjà dans un dictionnaire », s’étonne le linguiste Mathieu Avanzi : https://www.francetvinfo.fr/societe/education/ecriture-inclusive/apparition-du-pronom-iel-dans-le-robert-c-est-un-peu-surprenant-qu-il-entre-deja-dans-un-dictionnaire-s-etonne-un-linguiste_4848691.html
FRANCE INTER
- Edito de Thomas Legrand du 23 nov
Eiel est un con.ne ? L’obsession gramscienne des nouveaux conservateurs https://www.franceinter.fr/emissions/l-edito-politique/l-edito-politique-du-mardi-23-novembre-2021 - Le gouvernement divisé sur l’ajout du pronom « iel » au dictionnaire Le Robert par la rédaction numérique
https://www.franceinter.fr/politique/le-gouvernement-divise-sur-l-ajout-du-pronom-iel-au-dictionnaire-le-robert
- Ni féminin, ni masculin, le pronom « iel » est entré au dictionnaire Le Robert par Alice Kachaner https://www.franceinter.fr/societe/ni-feminin-ni-masculin-le-pronom-iel-est-entre-au-dictionnaire-le-robert
- Le « iel » a-t-il de l’avenir ? Par Julie Neveux, linguiste https://www.franceinter.fr/emissions/le-13-14/le-13-14-du-vendredi-19-novembre-2021
FRANCE CULTURE
- La question du jour par Guillaume Erner 19 novembre “Quel avenir pour le genre neutre” https://www.franceculture.fr/emissions/la-question-du-jour/le-pronom-iel-dans-le-robert-le-genre-neutre-est-il-en-train-de-devenir-une-norme
- L’Humeur du matin de Guillaume Erner “iel” va bien aujourd’hui ? https://www.franceculture.fr/emissions/l-humeur-du-matin-par-guillaume-erner/l-humeur-du-jour-par-guillaume-erner-du-jeudi-18-novembre-2021
- “Affaires en cours” par Marie Sorbier
Le pronom « iel » fait son entrée dans le dictionnaire; d’où vient-il ? Comment doit-on le conjuguer ? Petit point de grammaire avec Julie Neveux, linguiste et maîtresse de conférences à la Sorbonne https://www.franceculture.fr/emissions/affaire-en-cours/l-entree-dans-le-dictionnaire-du-pronom-iel
- FRANCE BLEU
Pourquoi l’ajout du mot « iel » dans Le Robert fait-il polémique ? Mercredi 17 novembre 2021 à 17:58 – Par Victor Tribot Laspière, France Bleu https://www.francebleu.fr/infos/societe/pourquoi-l-ajout-du-mot-iel-dans-le-robert-fait-il-polemique-1637168283