Pour répondre aux auditeurs, Matthieu Mondoloni directeur adjoint de la rédaction de Franceinfo est au micro d’Emmanuelle Daviet
Emmanuelle Daviet : On commence avec ce message d’une auditrice « Je vous écris car je suis un peu exaspérée de voir que les problèmes d’accès à la vaccination ne sont pas traités dans vos journaux et je vous écoute chaque jour. »
Cette auditrice décrit ensuite la situation de ses proches, âgés et qui ont essayé de trouver un rendez-vous sans y parvenir puis elle écrit : « Le message que vous faites passer – l’appel à la vaccination – est important. Il serait tout aussi important d’interpeller le gouvernement sur les difficultés pour obtenir un rendez-vous pour tous ceux qui souhaitent se faire vacciner ou avoir un rappel. »
Cette critique vous paraît-elle fondée ?
Matthieu Mondoloni : Non, c’est toujours pareil il y a le sentiment des auditeurs et puis, il y a la réalité de ce que nous on fait. Et puis, l’antenne est très vaste et très large. Mais là, on a beaucoup parlé, justement, de ces difficultés qu’ont eu les gens, parce que ça va mieux maintenant, il faut le dire aussi. Mais les problèmes qu’ont eu les gens un moment pour prendre des rendez-vous, pour obtenir effectivement ces fameuses doses de rappel. On a d’ailleurs interpellé aussi sur nos plateaux les politiques que nous avions reçu. Les personnes qui sont au gouvernement ou de la majorité pour leur demander comment ils allaient faire pour régler la chose. Les plateformes qui mettent aussi en ligne ces rendez vous nous avaient expliqué pourquoi c’était compliqué au début et au démarrage et comment elles ont réglé petit à petit le problème, il en subsiste encore, sans doute aujourd’hui, localement, mais dans l’essentiel, c’est réglé. Et encore une fois, je vous le dis, on a informé nos auditeurs de ce fait.
Emmanuelle Daviet : On poursuit avec ce message : « Inconditionnel de Franceinfo depuis sa création, je me désole du tournant pris récemment par le traitement de l’actualité sur l’antenne. Vos journaux abusent de reportages « témoignages » où sont interviewés des Français lambdas sur tous types de sujets : la météo clémente du réveillon, l’interdiction de consommer dans les trains, le télétravail, les cafés où l’on ne peut plus être debout au comptoir ou encore les salles de fitness pour mettre en œuvre les bonnes résolutions de la nouvelle année..«
Matthieu Mondoloni, pourquoi ce type de reportage est nécessaire sur l’antenne ?
Matthieu Mondoloni : C’est nécessaire parce que ça donne de la couleur et ça permet d’illustrer aussi des sujets qui sont parfois durs, qui sont parfois compliqués. Et on ne peut pas rester dans l’expertise et dans l’analyse. C’est important aussi d’entendre les gens qui sont directement concernés, tout simplement. Dans les exemples qui ont été donnés par cet auditeur, je retiens aussi qu’il y a des sujets qui sont parfois des sujets dits un peu plus légers, on sait très bien que ce ne sont pas des grandes lignes ou des dominantes de l’actualité, mais dans le contexte actuel, avec l’actualité très lourde qui est la nôtre, notamment avec l’épidémie de Covid, d’avoir parfois des sujets un peu plus sourire, un peu plus légers, pour donner aussi des respirations à notre antenne et aux auditeurs qui nous écoutent, ça me semble important.
Emmanuelle Daviet : Et alors, quelle est la différence avec un micro-trottoir ?
Matthieu Mondoloni : Pour moi, j’ai été reporter, c’est descendre dans la rue et aller demander l’avis de personnes qui ne sont pas forcément directement concernées par quelque chose. Mais elles ont un avis. Là, ça, c’est du micro-trottoir. En revanche, aller chercher, par exemple, les clients d’un restaurant ou d’un café qui avaient l’habitude de prendre le café debout le matin, le petit noir au comptoir et qui se retrouvent privés de ça suite à une décision gouvernementale. Pour le coup, c’est plus du micro-trottoir, c’est du témoignage de ceux qui sont directement touchés, impactés par les mesures gouvernementales ont sans doute des choses à dire et c’est important de leur donner la parole et de les entendre.
Emmanuelle Daviet : On termine avec le Dakar. Quels choix éditoriaux avez-vous fait cette année pour couvrir cette course, nous demande des auditeurs ?
Matthieu Mondoloni : on suit cette course sur l’antenne de Franceinfo, à travers le Journal des sports, quotidiennement, vous l’entendez peut être à 6h34 et 7H34. On n’a personne sur place parce que les contraintes sanitaires sont telles que c’était un peu compliqué pour nous de pouvoir envoyer quelqu’un. Et puis, je dis aussi que les rédactions, nous sommes nous mêmes touchés. On ne le dit pas, mais on est aussi touchés par cette épidémie de Covid avec des gens qui sont cas contacts, qui sont positifs et parfois des rédactions et des moyens qui sont diminués pour nous. Donc, on a décidé de le suivre à distance, ce qui était plus facile et moins contraignant pour nous. Et on suit évidemment l’actualité. Vous l’avez encore vu avec cet attentat dont a été victime un coureur et son équipage, en tout cas. Une enquête est ouverte en France par le Parquet national antiterroriste et évidemment, on va continuer à suivre cette compétition, de même que ce fait très important qui s’est déroulé autour.