« Ne retirez jamais une plainte que vous déposez ». Ce mercredi 6 juillet, l’actrice Judith Chemla livrait un témoignage poignant sur les violences conjugales dont elle a souffert. Porter plainte, c’est important, mais ce n’est pas simple. Comment aider les victimes à passer le pas du dépôt de plainte ? Le débat du Téléphone sonne ce 7 juillet. Des auditeurs réagissent :
J’ai subi de la violence physique conjugale quand je vivais au Québec….avec incendie de ma maison avec perte totale dans un contexte de menace de mort de mon ex conjoint… l’enquêteur m’a conseillé de porter plainte contre mon ex… mais je ne l’ai pas fait par peur des réactions et menaces de mon ex conjoint… et aussi par volonté de ne pas vivre constamment dans mon trauma… j’ai préféré changer de continent pour m’éloigner de l’agresseur.
Au Québec, les victimes de violences sont écoutées dans les commissariats… et la police fait des rondes autour des habitations des victimes.
J’ai été victime de viol conjugal pendant 27 ans et mes enfants ont été maltraités par mon ex-conjoint. J’ai porté plainte, le dossier a été très bien traité par la gendarmerie. Mais l’affaire a été classée sans suite. C’est une double peine : après la peine des violences, celle de la non-reconnaissance par la justice. Je suis suivie en psychiatrie depuis. J’étais psychologue, je ne suis plus en mesure de travailler et vis de l’AAH. Porter plainte oui, mais à quel prix !
Je trouve que le terme « battue » associé aux femmes ne convient pas. Voir donne une compréhension faussée. Plutôt femme violentée, homme violenté, enfant violenté, clé mot « violenté » est beaucoup plus parlant et représentatif.
C’est la première fois que je réagis à une émission/interview quelle qu’elle soit mais ce matin j’ai été bouleversée par le témoignage de Judith Chemla, au micro de Léa Salamé. Je travaille depuis 20 ans dans la protection de l’enfance et ces situations sont le quotidien de mon activité. Les propos de Judith Chemla, tellement courageuse ne peuvent pas laisser insensibles ceux qui ne connaissent pas ces problématiques et doivent faire réagir les politiques et magistrats. Je souligne la dignité et le courage de cette femme, de cette mère, en danger comme sa fille l’est également. Je ne suis pas du tout militante mais impliquée dans le travail que j’ai choisi et j’espère que ce témoignage éveillera et réveillera ceux qui doivent l’être encore sur la gravité des violences infligées aux femmes et aux enfants exposés à ces situations.
Judith Chemla, merci pour cette interview dans le 7/9.
Merci de mettre en lumière les violences faites aux femmes.
Vous relayez notre combat quotidien.
Vous permettez à notre parole de trouver un encrage.
Vous nous permettez d’être légitime dans notre combat.
Vous êtes notre voix : celle que l’on fait taire.
Je dois beaucoup aux médias publics dans mon cheminement personnel (inceste).
Ne lâchez rien !
Je vous écris suite à l’interview de Judith Chemla. Sur le fond je pense intéressant d’interpeller sur les violences conjugales, le fait d’oser porter plainte et de et de permettre aux personnes concernées de se sentir soutenues et moins seules. Sur la forme néanmoins j’ai trouvé l’intervention inappropriée : -Au même titre que sur un journal TV de 20h une annonce soit parfois passée « attention aux personnes sensibles et enfants, les images du prochain reportage peuvent être choquantes », ce témoignage aurait dû faire l’objet de précautions : alerte en amont, choix de l’heure (pas juste avant un journal car souvent on se connecte juste à ce moment-là pour ne pas louper le début et donc on tombe sans alerte sur le sujet). Cela a constitué une réelle violence pour moi. -Par ailleurs même si le sujet est important et cette actrice victime souhaite faire passer un message le format semble peu adapté : pas d’apport journalistique autour de ce témoignage qui aurait permis de donner des outils (que faire, qui appeler quand on craint de déposer plainte etc) et de faire de ce témoignage un appel à toutes les victimes. L’appel semble moins être un appel aux autres femmes (pour qu’elles soient porter plainte et maintenir leur plainte) qu’un appel au secours concernant la situation personnelle de cette actrice.
Merci Lea Salamé d’avoir invité Judith Chemla. Quel force quel courage ! Je suis encoure bouleversée. Il y a tellement de choses à faire encore pour écouter les femmes. Merci merci ! Voilà une femme forte !!
Merci pour vos émissions. Les violences faites aux femmes sont plus qu’inadmissibles, l’homme détenant une puissance physique souvent supérieure dont il use, en termes d’asservissement ou d’aliénation de la partenaire. Il arrive néanmoins que la violence psychologique (voire physique) soit parfois le fait de la femme, au sein de l’alcôve conjugale ? Ces cas sont trop souvent tus. Il me semble important que cet aspect ne soit pas négligé ni passé sous silence. Les pourcentages sont moindres, et il est actuellement de bon ton de présenter la femme comme victime, ce qu’elle n’est parfois pas du tout. Avant d’être féministes, soyons humanistes.