Cette semaine dans le rendez-vous de la médiatrice sur France Culture : le temps de parole politique, le journal de 12h30, les traductions simultanées et les réponses aux auditeurs.
Florian Delorme, directeur par intérim de France Culture est au micro d’Emmanuelle Daviet pour répondre aux auditeurs.
Le temps de parole politique sur l’antenne de France Culture
Emmanuelle Daviet : Des auditeurs nous font part de leurs préoccupations au sujet de la pluralité et de l’équilibre du temps de parole politique sur France Culture. Selon quels critères assurez-vous la représentation équitable des tendances politiques ?
Florian Delorme : Alors, c’est évidemment une question qui nous revient régulièrement. On est tenus, vous le savez, de respecter les règles édictées par l’ARCOM (l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique), qui s’applique d’ailleurs à toutes les télévisions et toutes les radios. Alors, ces règles, je les rappelle en quelques mots :
-hors temps électoral, on a un tiers des temps de parole pour l’exécutif, c’est à dire à la fois les membres du gouvernement, mais aussi la parole du président de la République lorsqu’il s’exprime sur des sujets du débat national.
-On a un tiers du temps restant qui est pour la majorité parlementaire
-et le reste qui est réparti entre les différents partis, sachant que là aussi, on a des niveaux qui sont aussi liés aux résultats des précédentes élections nationales, sachant qu’on a là aussi une difficulté, en tout cas une forme de pondération parce que les niveaux sont aussi déterminés en fonction de la représentativité des partis.
Je vais vous donner un exemple très concret, mais qui est parlant : si vous avez par exemple un parti qui est traditionnellement fort mais qu’il a eu des mauvais résultats aux dernières élections mais qu’il a une implantation locale forte. Et bien il faut compenser d’une certaine manière tout ça. Donc ça, c’est la règle. Après, la question, c’est comment on la met en application et on le vérifie toutes les semaines.
Le journal de 12h30
Emmanuelle Daviet : On poursuit avec cette demande d’un auditeur. Il nous écrit au sujet du journal de 12h30. Il adresse ses félicitations à Thomas Cluzel pour la qualité de son travail. Mais il estime que ce dernier se trouve devant une sorte de « quadrature du cercle ». Car, écrit cet auditeur, « ce journal est trop court. L’actualité est souvent dense. Tout dire en 20 minutes chrono, c’est une mission impossible, même si Thomas Cluzel a un grand sens de la synthèse ». Donc la demande de cet auditeur est d’allonger la durée de ce journal de dix minutes. Il durerait alors une demie heure, ce qui permettrait un rythme plus serein car, dit cet auditeur, « il faut prendre en considération que le journal de 12h30 est la seule source d’information sur France Culture entre 9 h et 18 h ». Florian Delorme, que répondez-vous à cet auditeur ?
Florian Delorme : Je confirme effectivement, Thomas Cluzel a un grand sens de la synthèse. Mais voilà, la difficulté, c’est qu’on ne maîtrise pas évidemment la nature et la quantité d’informations qui nous parviennent chaque jour, que le journal peut parfois apparaître un peu dense parce qu’on a considéré que de nombreux sujets devaient y être traités. Mais d’autres fois, c’est l’inverse. Et d’ailleurs, j’indique que j’ai aussi parfois des messages qui vont dans le sens inverse qui nous disent « ce journal est trop long et j’en voudrais moins ». Donc, d’une certaine manière, peut-être que ça veut dire que nous avons trouvé précisément le bon équilibre parce qu’il y a aussi toute une mécanique d’antenne qu’il faut respecter. On est aussi dans le cadre d’un magazine culturel du midi et donc il faut que les choses s’enchaînent bien et je crois en réalité que la rythmique est bonne de ce point de vue-là. Et puis peut-être un tout dernier élément, c’est qu’on est à la radio. Il nous faut aussi des formats fixes, fixés. On ne peut pas avoir un journal de trois quarts d’heure un jour parce qu’il y a beaucoup d’informations et le lendemain sur quatre minutes, tout simplement parce que vous avez aussi des moyens humains derrière. Il y a la rythmique, il y a les moyens humains. Bref, tout ça est un équilibre que, je crois, nous tenons plutôt pas mal en réalité.
Les traductions simultanées
Emmanuelle Daviet : Poursuivons avec un sujet qui revient régulièrement dans les messages des auditeurs : la qualité des traductions simultanées. Voici un courriel qui résume bien la teneur de ceux que j’ai reçu : « je trouve très pénible la traduction simultanée avec les deux voix en même temps quand elles sont au même niveau, ce qui est presque toujours le cas. Ne pourriez-vous pas simplement baisser la voix de l’invité pour que l’on entende clairement celle de la personne qui traduit ? »
Florian Delorme : D’abord, je dois dire que je suis, comme ces auditeurs et en particulier comme ancien producteur, extrêmement attentif à cette question des traductions et à cet équilibre entre voix originelles et voix du traducteur. Je dois dire que c’est un travail d’orfèvre que nos techniciens réalisent avec beaucoup de maestria. Mais c’est aussi un travail qui demande un temps de préparation qui peut parfois manquer, en particulier quand on a des situations de directs où il faut aller vite. Et c’est le problème avec le son, c’est quand il n’est pas parfait, ça s’entend tout de suite. Par ailleurs, vous le savez, on est là dans un studio relativement neuf, France Culture a pris possession de nouveaux locaux. Nouveaux locaux veut dire aussi, nouveaux studios, nouvelles consoles, nouveaux micros, nouvelles dispositions, nouveaux dispositifs. Il faut aussi un tout petit temps d’adaptation pour s’habituer à tout ça. Mais j’entends l’alerte de cet auditeur et on va travailler pour faire encore mieux.
Emmanuelle Daviet : On termine avec le fait que des auditeurs s’étonnent que des producteurs ou des journalistes ne répondent pas lorsque des auditeurs leur écrivent. Quelle explication peut-on donner à cette absence de réponse ?
Florian Delorme : D’abord, avant de répondre, je vois une très bonne nouvelle, c’est que les auditeurs nous envoient des messages et beaucoup de messages. C’est une très bonne nouvelle parce que ça veut dire qu’ils sont là, et qu’ils sont là, nombreux. C’est la première chose. La deuxième bonne nouvelle, c’est que on a aussi instauré en réalité un dialogue avec ces auditeurs. Donc c’est toujours évidemment très intéressant de se dire qu’on est en dialogue perpétuel avec ces auditeurs. Les messages sont très nombreux, donc c’est très difficile de répondre à tous. Par ailleurs, certains ne demandent pas forcément de réponse. Ce qui est certain, c’est que si tous les auditeurs n’ont pas leurs réponses, je voudrais leur dire ici que tous les messages sont lus et qu’ils nous guident chacun et chacune dans notre aspiration à proposer une meilleure offre de radio, toujours meilleure.
Emmanuelle Daviet : Et du côté du service de la médiation, nous tentons évidemment de leur apporter les réponses qu’ils souhaitent. Mais je confirme ce que vous dites ils sont d’abord lus au service de la médiation, puis ils vous sont transmis quotidiennement et vous en prenez connaissance.
Florian Delorme : Toujours.