Jean-Claude Michéa, philosophe et essayiste était l’invité des Matins de France Culture jeudi 5 octobre.
Le philosophe Jean-Claude Michéa était l’invité, hier matin, des Matins sur France Culture. Comme l’explique la chaîne, l’essayiste a décidé de s’installer dans un village des Landes pour fuir la ville et prendre ses distances avec un monde urbain qu’il estime aujourd’hui trop déconnecté. Il met son expérience de la ruralité au service d’une réflexion sur le système capitaliste moderne.
Ses propos, au micro de Guillaume Erner, ont suscité un flot de critiques et des réactions particulièrement vives. Dans leurs messages, les auditeurs ont exprimé des points de vue sévères à l’égard de Jean-Claude Michéa qu’ils qualifient de « philosophe réactionnaire ». Ils estiment que sa vision des jeunes ruraux est stéréotypée et inexacte, tout comme ses commentaires sur les écologistes et les chasseurs, l’identité de paysan ne se limitant pas à celle de chasseur. Ils s’étonnent de ce manque de subtilité dans ses analyses et de sa tendance à opposer de manière tranchée des groupes de personnes. Cette vision binaire du monde et sa propension à enchaîner les poncifs conservateurs, a provoqué l’exaspération de certains auditeurs qui n’ont pas manqué de souligner, ironiquement, le paradoxe du philosophe critiquant les « néo-ruraux » tout en adoptant lui-même un mode de vie rural, notamment sa découverte de la corrida dans les Landes ou la chasse à la palombe.
Enfin, des auditeurs ont estimé que les propos de Jean-Claude Michéa, sur le wokisme et le « libéralisme culturel » étaient discutables. Ils ont jugé son exemple concernant les personnes LGBT « grotesque » et ont souligné qu’un philosophe devrait avoir une compréhension plus fine des sujets dont il parle.
Il est important de rappeler que France Culture est une chaine dédiée à la diversité des idées et des opinions, et les invités, y compris les philosophes comme Jean-Claude Michéa, sont choisis pour leur capacité à susciter la réflexion et le débat. Cela dit, il est également essentiel de reconnaître que la diversité des opinions est un élément fondamental de tout débat intellectuel. Les auditeurs ont le droit d’exprimer leurs désaccords et leurs critiques, même sévères, cela fait partie intégrante du processus de réflexion et d’exploration des idées.
Il est rare qu’un invité nous incite à couper la radio si brutalement. Évidemment, parfois les sujets ou les personnes nous intéressent moins, mais de là à avoir un geste aussi radical c’est exceptionnel. La suffisance de Jean-Claude Michéa en enfilant des poncifs réactionnaires les uns à la suite des autres a eu raison de notre patience. Lui qui fustige les néo-ruraux est qui ? (à part lui aussi un néo rural ?) Monsieur qui a vécu à Montpellier jusqu’à récemment, découvre la corrida en s’expatriant dans les Landes alors que Nîmes et Béziers (pour ne citer qu’elles) sont des places taurines à moins de 50 km. Il a donc adopté le package réactionnaire « chasseurs-aficionados » en partant à la campagne. Une posture insupportable le matin quand on prend son café (et le reste du temps aussi). J’ai grandi à Nîmes, abreuvée de tauromachie, et il arrive un moment où la prétendue tradition peut être remise en question. Par ailleurs, je lui conseillerais avant de défendre les chasseurs de lire Charles Stepanoff ou « Sangliers, géographies d’un animal politique » (de Raphaël Mathevet, lui aussi de Montpellier !). Ça lui éviterait d’aligner les inepties. La prochaine fois, invitez Gérard Larcher. On préfère l’original plutôt que la copie ! Sans rancune, Guillaume Erner. Demain, on remet le son !
J’adore les matins et Guillaume Erner.
Mais ce matin, pour son interview avec le philosophe réactionnaire Michéa il n’était sans doute pas très réveillé ! Ce monsieur a bien entendu le droit d’exprimer ses opinions sur France Culture mais le laisser dire sans réagir que les jeunes ruraux ne connaissent rien, n’ont pas internet, pas Erasmus, (tout juste s’ils savent lire ?) et que leur seul horizon est la corrida, les férias, la chasse à la palombe (comparée au ramadan !) sans réagir est consternant.
Le laisser dire que les écologistes (et les verts en particulier) sont les suppôts du capitalisme, que les chasseurs et les agriculteurs sont les premiers écolos confine à la complaisance.
Etc, etc… Je vis en partie au cœur de la ruralité et je peux affirmer que la vision de ce philosophe est totalement déformée. Bon… j’écouterai toujours les Matins !
J’aimerais dire d’abord que je suis une auditrice quotidienne de votre émission que j’apprécie beaucoup en général, je me sens donc quelque peu coupable que mon premier commentaire soit une critique.
J’ai senti que je ne serais pas d’accord avec Jean-Claude Michéa, j’ai tenu néanmoins à écouter ses propos pour mettre à l’épreuve mes opinions et ne pas m’enliser dans le biais de confirmation. Mais en dehors de mes divergences d’opinion, je trouve sa pensée vraiment peu utile.
Un philosophe peut et doit parfois être radical mais un philosophe doit aussi faire preuve de subtilité et de finesse d’analyse et Jean-Claude Michéa en manque terriblement. Notamment avec cette manière systématique d’opposer de gentils ruraux avec des Parisiens qui n’ont rien compris. Je vis en zone rurale et je vois bien que les choses sont plus diverses que ce qu’il en dit. Certes on devrait avoir plus de dialogue et je suis d’accord avec lui pour dire que le problème du loup est un bon exemple de manque de compréhension mutuelle. Mais on ne peut pas à la fois être clivant et demander du “vivre ensemble ».
J’ai aussi un peu l’impression qu’il prétend mieux définir le capitalisme et mieux pouvoir lutter contre lui que les autres. Qu’il critique les autres d’accord, mais j’aurais aimé savoir ce qu’il propose de son côté.
C’est une remarque secondaire, mais quand il parle de « libéralisme culturel » (je n’ai pas compris de quoi il parle d’ailleurs) son exemple à propos des personnes LGBT est grotesque. Un philosophe devrait aussi savoir de quoi il parle.
Je vous écoute et je remercie France Culture qui nous offre une autre actualité, en dehors des punaises de lit et autres polémiques autour des supporters de foot…
Cependant, j’ai une demande à vous faire : pourriez-vous inviter de jeunes philosophes ou sociologues ou anthropologues ou économistes car ceux qui ont acquis leurs lettres de noblesse sont souvent plutôt séniors (tout comme moi je le précise) et me semblent parfois un peu dépassés. C’est le cas de votre invité de ce matin, M. Michéa. Je ne suis pas en désaccord avec tout ce qu’il dit, loin de là, mais son discours laissait un sentiment étrange tant il est dans le jugement : un arrière-goût de Zemmour de gauche si je puis me permettre ; un discours caricatural qui figerait la ruralité dans le passé, dans des traditions ; finalement, il tenait le discours typique du métropolitain qui découvre la campagne et de ce point de vue c’était assez drôle (et ma femme qui fait du foie gras, et ma femme qui s’occupe du potager…). Franchement, je n’ai pas trouvé cela d’un très haut niveau. Bref, je serais ravie d’entendre plus de diversité, plus de jeunesse, d’élargir avec des personnes qui viennent de tous horizons : ruralité, villes moyennes, grandes villes mais aussi du Nord, du Sud, des DOM… La France est une telle diversité.
Il serait bon de rappeler à votre invité que paysan n’est pas synonyme chasseur.
Très peu de paysans « de souche » le sont et ce, déjà quand j’étais gamin il y a fort longtemps (du moins en nord Ardèche) .
Le lien a été coupé quand les chasseurs ont été détestés pour leurs pratiques : couper les clôtures, lâcher les chevreuils et les cochongliers qu’ils nourrissaient encore il y a 20 ou 25 ans.
Réduire le débat à pour les uns contre les autres n’a pas beaucoup de sens, mais doit faire vendre.
Les écolos sont vus dans le prisme des médias comme urbains et bourgeois sauf que les campagnes revivent aussi avec pleins de jeunes paysans écolos, qui ne défendent ni les loups, ni les sangliers, ni les chevreuils.
La vie à la campagne, c’est plus compliqué.
Jean-Claude Michéa est prêt à raconter n’importe quoi pour servir son propos… et vendre son livre. Était-ce vraiment nécessaire de l’inviter ? Je vous pardonne, ça arrive à tout le monde de faire des erreurs, mais il ne faudrait pas les reproduire trop souvent !
C’est une honte de la part de votre invité de mentir de la sorte sur la vie et la jeunesse dans les campagnes.
Habituée à l’écoute des Matins de France Culture, je suis étonnée de l’invitation de Monsieur Michea, qui non seulement fait de la non-information, mais conforte le populisme le plus sordide qui se répand dans notre pays. Les paysans/chasseurs ?
Les traditions (chasse à la tourterelle, le gavage des oies etc. (Battre sa femme et ses enfants était aussi une tradition). Je suis toujours désolée de voir que souvent les émissions traitant de sujets un peu spécifiques ne soient pas mieux préparées. J’espère que vous aurez des réactions comme la mienne, je comprends le pluralisme mais avec des contradicteurs sinon tout message erroné passe !
Bref c’était mon coup de gueule du matin, je respecte votre chaîne qui me fait souvent dire que la France est un beau pays ! Que sa chaîne radio publique rend intelligent, questionne et me fait même vous écrire. Continuez mais de grâce pas avec n’importe qui.