Pourquoi n’avons-nous pas (ou vraiment extrêmement peu) d’informations concernant les prisonniers et prisonnières palestiniens libérés dans le cadre de la trêve ? Qui sont-elles et qui sont-ils ? Sous quels motifs étaient-ils emprisonnés ?
J’ai entendu (il me semble que c’était dimanche) que c’était ce jour-là des femmes et des enfants prisonniers depuis de longs mois qui ont été libérées… Pourquoi ces personnes étaient-elles détenues ?
Et pourquoi un plus grand nombre de prisonniers libérés par rapport au nombre d’otages ?
Merci pour cet éclairage s’il vous est possible.
Et un énorme merci et bravo à toute l’équipe des Matins : un des rares « moment » et « endroit » où j’ai encore le désir (et j’ai presque envie de dire l’énergie/ le courage) de m’informer.
Ce matin, en écoutant vos émissions sur l’échange des otages, j’ai remarqué un fort déséquilibre de temps en ce qui concerne les otages détenus par le Hamas, et les prisonniers Palestiniens détenus par Israël : beaucoup plus de temps pour les Israéliens libérés. Ensuite sur les explications du traumatisme subit par les otages. Ce dernier sujet ne traitait que des Israéliens libérés. Mais pourquoi ne dites-vous pas que les plastienien·nes détenu·es dans les prisons israéliennes sont des otages : arrestations arbitraires, détention « administrative » de durée illimitée sans jugement. Comment appeler cela autrement ? Et Israël continue d’arrêter des palestinien·nes ! Le traumatisme subit par ces femmes, ces enfants est-il moins violent que celui des Israélien·nes ? Par rapport à d’autres média, vous faites des efforts, je le reconnais, pour parler des deux protagonistes. Cependant vous n’êtes pas encore dans le point de vue impartial.
Lors de la journée des médias, la semaine dernière, France inter s’est targuée de produire une information équilibrée sur différents sujets comme Israël/Palestine. Mais encore ce dimanche, je n’ai entendu que la présentation détaillée des libérations d’otages israéliens, et quasiment rien sur les prisonniers palestiniens : qui sont-ils, quels sont leurs parcours, comment sont-ils traités, etc…., pourquoi des si jeunes ?
Ne me dites pas que vous n’avez pas d’éléments, de reporters sur place, etc… Le sujet est très documenté (je suis renseignée par d’autres sources fiables, des témoignages…), et quelqu’un comme l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri connait très bien le sujet pour avoir passé 8 ans en prison, victime de la détention administrative, arbitraire (jamais expliquée non plus sur vos antennes !).
Alors une fois de plus, je suis mécontente du parti pris dont fait preuve Radio France, un « deux poids, deux mesures » toujours démenti par vous, mais bien réel, et qui alimente la frustration et les extrémismes…
Il est normal de s’intéresser aux conditions de détention des otages du Hamas, mais à quand un reportage sur les conditions d’arrestation et de détention sans jugement par Israël de centaines de Palestiniens, depuis de nombreuses années ?
Je suis une fidèle auditrice du journal de 19h, que j’apprécie pour m’informer. Depuis plusieurs jours, nous entendons des témoignages détaillés et émouvants de membres des familles des otages israéliens. Pourrait-on également avoir ce type de témoignages de la part des familles d’otages palestiniens ? Nous ne savons pas dans quel contexte ces otages ont été faits prisonniers, combien ils sont, d’où ils viennent… Alors que nous comprenons en filigrane qu’il s’agit également de femmes et d’enfants, comme pour les Israéliens. Je ne comprends pas pourquoi une telle différence de traitement, déjà que lorsque l’on entend les différences de chiffres lors des échanges on dirait que les otages palestiniens ne valent qu’une demi-vie ou un quart de vie israélienne. Si les Israéliens sont décrits par le menu avec force éléments d’émotion permettant de s’y identifier, les Palestiniens ne sont guère plus que des chiffres obscurs, et pour bien comprendre la situation il pourrait être bon de compléter l’information, cela rendrait peut-être un peu d’humanité à tout cela. Je vous remercie donc par avance d’équilibrer le contenu de ce journal que j’écoute par ailleurs avec attention, et dont je suis globalement satisfaite pour son exhaustivité.
Tout comme vous et l’ensemble de la rédaction, je me réjouis de cette trêve entre Israéliens et Palestinien. J’accueille avec joie la libération des otages qu’ils soient Israéliens ou Palestiniens. Vous nous donnez beaucoup de détails sur les Israéliens, mais quid des Palestiniens : Qui sont-ils et qui sont-elles ? Pourquoi ont-ils étaient emprisonnés ? Comment ont-ils étaient jugés ? Quelles fautes, délits, crimes ont-ils commis ? Sont-ce des femmes ou des hommes ? De quelles classes socio-politico-culturelles viennent-ils ? Je participe à une modeste réunion pour la paix avec mes colombes blanches dessinées sur un drapeau blanc, les deux peuples m’intéressent au même titre. La souffrance est la même ici ou ailleurs, les larmes sont les mêmes ici ou ailleurs !!!!!
Permettez-moi de protester à nouveau contre l’indigence de l’information de Radio France concernant la Palestine. Certes, les otages israéliens ont droit à toute la sympathie. Mais, à moins que je n’aie pas suivi les nouvelles au bon moment, il n’y a aucune information sur les raisons pour lesquelles il y a des prisonniers palestiniens (homme, femmes et enfants), pourquoi ils sont arrêtés, torturés, sans pouvoir se défendre, avec le recours d’Israël à la loi coloniale britannique pour détenir sans limite et sans raison tout Palestinien. On ne sait pas non plus que, alors que les Israéliens détenaient plus de 5000 prisonniers avant le 7 octobre, ils en ont fait encore plus de 3500 pour pouvoir avoir une « monnaie d’échange » depuis lors. Quelle analyse est-elle faite de la colonisation israélienne ? Aucune.
Les journalistes français ont-ils été l’objet de menaces comme ceux des pays arabes, dont 60 et plus ont été tués depuis le 7 octobre (sans protestations, d’ailleurs, de la part des démocraties occidentales).
Y a-t-il une honte à décrire la réalité dans un pays qui se fait passer pour « la seule démocratie du Proche-Orient » ? J’attends des informations sur la colonisation israélienne, sur les atrocités que l’Etat d’Israël commet depuis 1948. J’attends aussi de savoir ce qui se passe réellement à Gaza et dans tous les territoires occupés depuis le 7 octobre.
En espérant que les journalistes de Radio-France arriveront enfin à faire leur travail, sans risquer leur vie en représailles, je vous prie de croire, Madame la Médiatrice, à mon attachement à une véritable information et non à une simple propagande.
PS. Je note que, parmi les auditeurs qui vous ont écrit, l’un d’entre eux s’est étonné qu’il y ait des femmes dans les prisons israéliennes ! N’est-ce pas une preuve des carences de votre information ?
Samedi 25, infos de 13h. Annonce de libération d’otages israéliens. On connait leur nombre, ils ont un nom, on a vu des photos, ils viennent d’un lieu précis, sont attendus ; ils sont traumatisés, ils vont avoir un suivi ; interview d’un psychiatre. Les otages palestiniens ? rien. Dans la plupart des infos, vous n’en parlez pratiquement pas et si oui ce sont « les prisonniers palestiniens ». Ont-ils un nom, une famille qui les attend ? Sont-ils traumatisés après des mois, des années en prison, souvent sans réel motif (puisqu’ils sont emprisonnés sans enquête, sans procès) ? Rien qu’un groupe informe. Ne nous étonnons pas de leur colère …
A vrai dire, mon message se veut être une réponse à certaines des lettres écrites à la médiatrice à propos de la détention en Palestine de femmes et d’enfants, lettres qui témoignent d’une ignorance qui montre, me semble-t-il, une vraie faillite de l’information fournie sur vos antennes (et ailleurs bien entendu.)
Les chiffres et explications sur les très nombreuses femmes et adolescent.e.s de la Cisjordanie, essentiellement, mais aussi de Gaza, détenu.e.s dans les prisons israéliens ou en « détention administrative » ce qui permet d’incarcérer sans fournir de motif d’inculpation, sont disponibles partout.
Brièvement, pour ne pas alourdir ce courrier, la liste de Palestinien.ne.s susceptibles d’être relâché.e.s par Israël dans l’échange d’otages contient 300 noms :
—270 mineurs entre 14 et 18 ans (on a vu des plus jeunes — tel Ahmad Manasra, qui a aujourd’hui une vingtaine d’années et reste incarcéré en solitaire, qui fut arrêté à l’âge de 13 ans avec comme seul crime d’avoir accompagné son cousin de 15 ans qui a blessé (légèrement) un soldat israélien et qui fut abattu — gardés « au chaud » jusqu’à ce qu’ils arrivent à 14 ans et peuvent être incarcérés comme adultes.)
—30 femmes
—233 sans motif d’inculpation
—21 sont accusés d’avoir jeté des pierres.
On peut utilement pour se faire une idée du nombre et de la nature de ces inculpations consulter :
le site israélien B’tselem.
Une autre source: Defence for Children International.
Adameer, a Prisoner and Human Rights Association.
UNICEF, Amnesty International et beaucoup d’autres.
Il est attristant de devoir reconnaître l’ignorance dans laquelle sont apparemment au moins un certain nombre des auditeurs et auditrices de cette grande chaîne publique.
En tant que médecin en mission humanitaire en Israël/Palestine, j’ai pu constater pour moi-même le degré de désespoir chez ces jeunes gens sans perspective d’avenir aucune soumis quotidiennement à des humiliations et des frustrations qui, sans vouloir sanctionner la violence, donneraient à plus d’un.e entre nous l’envie de jeter quelques pierres !
Merci de votre écoute.