Voici les principales thématiques abordées par les auditeurs dans leurs courriels envoyés du 31 mai au 7 juin 2024 :
- « Demain l’Europe » sur Franceinfo : l’irruption de Gabriel Attal
- Les 80 ans de la Libération
- Le transfert de Kylian Mbappé au Real Madrid
- Le sport féminin
- La publicité
- La langue française
L’irruption de Gabriel Attal
Lundi, lors de l’événement « Demain l’Europe » à la Maison de la Radio et de la Musique, diffusé en direct sur franceinfo TV, le Premier ministre Gabriel Attal a fait une apparition impromptue pendant l’interview de Valérie Hayer, tête de liste de la majorité présidentielle aux élections européennes, et s’est exprimé pendant trois minutes face au public.
Des auditeurs ont vivement réagi à cette intervention. La présence de Gabriel Attal, est perçue comme une intrusion inacceptable en pleine période électorale et a suscité de nombreuses interrogations sur l’indépendance du service public.
Que le Premier ministre s’invite inopinément dans une émission, soulève des questions légitimes. En règle générale, toute intervention en direct, particulièrement d’une personnalité politique de premier plan, est soigneusement planifiée et justifiée.
En l’espèce, cette démarche n’était pas prévue et a été décidée sur le vif dans des circonstances exceptionnelles : Gabriel Attal apprenant la présence de Valérie Hayer pour cet événement devait simplement la saluer. La candidate échangeait alors avec des jeunes et des journalistes dans l’auditorium de Radio France.
L’émission ayant commencé, le Premier Ministre -en accord avec franceinfo- a trouvé intéressant de mobiliser les jeunes présents dans le public pour les inciter à voter et rappeler l’enjeu de participer à la vie de la nation. Mais son intervention s’est transformée en trois minutes de temps de parole pris sur celui de sa tête de liste.
La séquence a été critiquée à plusieurs égards :
Certains auditeurs expriment leur incompréhension et comparent cette situation à des pratiques autoritaires. Ils rappellent que de tels comportements sont inacceptables dans une démocratie.
Beaucoup ont été choqués par le manque de respect apparent envers la candidate Valérie Hayer, dont l’interview a été interrompue, soulignant un aspect sexiste et condescendant de cette interruption.
Des auditeurs critiquent aussi la manière dont les journalistes ont géré la situation, certains les accusant de complaisance envers le pouvoir.
Les applaudissements envers le Premier ministre, contrastant avec les rappels à l’ordre adressés au public pour ne pas applaudir d’autres candidats, ont également été pointés du doigt comme un signe de partialité.
Certains auditeurs craignent que cette intervention soit un signe avant-coureur de la fusion envisagée entre France TV, Radio France et l’INA, perçue comme une tentative de mise au pas des médias publics. Ils insistent sur la nécessité de défendre l’indépendance de l’audiovisuel public face aux pressions politiques.
Des auditeurs demandent des actions de la part de la direction de Radio France pour garantir que de telles interventions ne se reproduisent pas, afin de protéger l’intégrité et l’indépendance du service public, un incident comme celui-ci montrant la nécessité de renforcer les protocoles pour éviter toute suspicion d’influence.
Emmanuelle Daviet
Médiatrice des antennes de Radio France