La journaliste, essayiste et réalisatrice Caroline Fourest était l’invitée du Grand Entretien ce 11 septembre. Elle publie aux éditions Grasset, « Le Vertige MeToo », un livre qui revient sur la « nouvelle révolution sexuelle » qui a déferlé sur le monde depuis l’affaire Weinstein. Des réactions d’auditeurs à lire ici

Bonjour à toute l’équipe du 7/10 que j’écoute chaque matin.
Je voulais remercier votre invitée de ce matin, Caroline Fourest, car elle a su mettre des mots justes sur un sentiment, une opinion qui est la mienne. Le lynchage médiatique avant jugement d’un accusé est trop souvent insupportable et brise définitivement une personne. Je connais des personnes détruites ou a minima désabusées par des accusations non fondées. La grandeur de nos institutions ne devrait pas autoriser ces pratiques. En revanche, tout geste puni par la justice mérite d’être largement dénoncé.

Ce matin vous avez invité Caroline Fourest en insistant sur le fait que son livre (le vertige MeToo) était « nuancé ». L’autrice n’a cessé de se présenter comme rationnelle et nuancée elle aussi et de se considérer comme une résistante à la polarisation et l’émotion qui dominerait le débat public actuellement. Le problème est qu’en ce cas, la nuance et la raison ont été l’occasion de renvoyer une auditrice victime d’inceste (ce n’est pas rien) du côté du sentiment, du « ressenti » et donc de la placer hors du cercle de la raison. Pourtant cette auditrice a eu le courage de « discuter » avec une professionnelle des médias (Caroline Fourest) qui lui a renvoyé qu’elle ne voulait pas discuter…. Pour une défense de la raison et de la nuance, cette prestation était surprenante pour ne pas dire pitoyable eu égard à la hauteur de vue de l’auditrice.
Par ailleurs, Caroline Fourest prétend faire œuvre rationnelle quand en réalité elle prend simplement quelques cas (I. Maalouf, une gynécologue) pour en faire les indices d’une tendance globale dans la société… en termes de raisonnement, je ne vois pas la rationalité. On attend des statistiques sérieuses.

Ce matin j’ai écouté avec beaucoup d’intérêt Caroline Fourest qui a présenté son dernier livre sur un sujet délicat. Bravo à elle pour son courage, son intelligence de propos, sa générosité et son engagement sans faille auprès de tous ceux qui souffrent .
J’avais 20 ans dans les années 70 et ai toujours soutenu le combat des femmes pour la liberté y compris de choix de vie et la lutte contre les abus sexuels. Je suis toujours profondément choquée quand des faits graves ne sont pas dénoncés immédiatement ou que les victimes ne sont pas aidées dans ce combat qui doit être mené dans un cadre légal où les accusations ne sont pas preuve mais doivent être suivies d’une enquête minutieuse !
Oui à la prise de parole qui permette aux victimes de dénoncer des faits graves, oui à une prise en charge faute d’un mot meilleur de leurs souffrances et à une aide pour se reconstruire.
Non au tribunal médiatique qui donne le pouvoir de détruire également des vies avant que la justice ne fasse son travail .
Oui à la nuance qui permet un jugement plus juste !
Merci Caroline, vous nous faites honneur .

J’ai écouté attentivement Caroline Fourest, la réflexion est intéressante et la nuance importante en toutes choses. Je suis comme elle : contre le règne de l’émotion qui gangrène notre société (je fais allusion à la réponse apportée à l’auditrice Laurence). MAIS, il y a une exception, c’est celui des violences sexuelles. Comment peut-on vouloir faire taire les émotions dans le cas des violences sexuelles ? N’importe quelle personne totalement sensée et nuancée est noyée par les émotions quand il s’agit d’évoquer des violences sexuelles subies (ou même un simple harcèlement), c’est destructeur au plus haut point. D’ailleurs je suis même contre cette histoire de hiérarchisation. (…) En tout cas, tout mon soutien à l’auditrice qui est intervenue.

Je voulais vous remercier Mme Fourest pour votre travail de journaliste qui ne se borne pas à répéter ce que disent les autres médias ; je vous rejoins entièrement dans cette nécessité de nuance et d’écoute de la parole de chacun. Il n’est jamais trop tôt pour faire preuve de tempérance, même dans l’engagement!
L’extrémisme, l’opposition des sexes et des personnes détruisent. J’ai pourtant moi-même été victime d’agression sexuelle par un prêtre, alors que j’étais mineure, et donc je pourrais m’engager à corps perdu dans la défense de LA FEMME à tout prix ; mais j’ai également été éducatrice à la PJJ pendant 15 ans et je sais que l’écoute attentive et la nuance (on ne traite pas des propos sexistes comme on traite un inceste ou un viol) sont la base de toute démocratie et de toute vie en société juste. Je ne veux pas d’une société à l’américaine ou l’opposition semble être la règle.
Merci pour tout ce que vous avez dit avec douceur et merci pour oser ce livre que je vais acheter.