Monsieur Valéry Giscard d’Estaing, curieusement, je ne savais pas vous devoir autant. Née en 1959, tout compte fait je vous dois beaucoup alors je vous redonne ce que vous avez fait pour moi/nous : le droit au compte chèque, le droit à l’avortement, le droit de voter à 18 ans, le droit au divorce par consentement mutuel… Vous apprécier, difficile pour moi, mais comme vous avez agi, je déposerai sur votre tombe, virtuellement, un bouquet d’immortelles. (France Inter)
Je suis très choquée de ce qui vient d’être dit sur Valéry Giscard d’Estaing. Tout en négatif alors qu’il a beaucoup apporté à la modernisation de la société à l’époque. Pourtant je suis de gauche. Quand mes parents adoraient Giscard je le critiquais beaucoup. Mais en regardant l’histoire j’ai vu qu’il avait fait pas mal de choses. On vous reproche souvent d’être une radio gauchisante. Cela fait 40 ans que je vous écoute mais parfois je me dis que vous manquez d’objectivité. En plus les gens qui l’ont sifflé comme vous dites ne sont souvent pas très reconnaissants. Même s’il a quelques casseroles je pense qu’il faut dire aussi les choses qu’il a apporté à la société française. Et pourtant je n’ai jamais voté à droite sauf aux européennes pour Simone Veil parce que c’était une femme et que c’est une très grande dame. Voilà j’ai exprimé mon ressenti. (France Inter)
Un bilan doit à la fois comporter une colonne positive mais aussi négative.
Positive : loi Veil, droit de vote à 18 ans, le TGV, le musée d’Orsay entre autre mais aussi négative : Article 25 de la loi 73-7 du 3 janvier 1973 « Le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France » – VGE est alors ministre des finances => création de la dette, la constitution européenne, les diamants de Bokassa, les avions renifleurs, les chasses au gros gibier en Afrique
Lamentable « La main aux fesses » à l’occasion du décès de Valéry Giscard d’Estaing, à la fois un manque de pudeur et d’élégance, mais aussi une erreur historique car VGE est celui qui a fait sans doute le plus pour la libération de la femme : contraception, droit à l’avortement, droit d’initiative pour divorcer, droit autonome d’ouvrir un compte bancaire etc Je n’étais pas fan de VGE mais je lui suis reconnaissant d’avoir ouvert aux femmes le droit de maîtriser leur natalité. J’étais au procès de Bobigny, si cela vous parle… (France Culture)
À l’écoute de l’hommage à Valery Giscard d’Estaing ce midi, je trouve déplacé d’y inclure le sketch Desproges/Le Luron que je trouve par ailleurs très drôle. Sans déférence servile mais avec respect pour la personne disparue, n’aurait-on pas pu attendre … demain peut-être ? (France Inter)
Ce n’est pas bien du tout de vous moquer de VGE en passant le sketch Luron/Desproges. Ce n’est pas le jour.
Honte à vous, vous ne respectez rien. Voilà la société actuelle. Vous me décevez beaucoup, vous radio nationale. (France Inter)
Lamentable évocation de la vie de VGE ; en ce jour, l’imitation de Desproges est de très mauvais gout et fort déplacée… C’est vraiment médiocre ! (France Inter)
Honnêtement quand on écoute la radio ce matin parler de Giscard et de l’Europe, on se demande si nous sommes sur la même planète…une pluie d’éloges sur la « modernisation » alors que l’Europe telle que construite a surtout apporté dérégulation sociales, inégalités et compétions entre pays…avec le résultat que l’on constate, à savoir crises, défiance généralisée et montée de l’extrême droite…Bref décalage complet… (France Inter)
Parmi ses « modernisations », n’oublions pas la brillante initiative consistant à introduire l’heure d’été, dont l’inutilité et même, pire, la nocivité et le coût n’ont pas tardé à se révéler. Je me souviens encore de mon indignation quand, les côtés négatifs une fois connus, à un journaliste qui lui faisait valoir qu’une majorité de Français souhaitait qu’on revienne sur cette mesure et que l’heure d’été soit supprimée, il répondit qu’on avait eu assez de mal à convaincre les partenaires européens pour ne pas aller se ridiculiser en tant que Français en revenant sur cette mesure ! L’orgueil avant l’intérêt général, autrement dit… (France Inter)
Ce matin 3 décembre j’ai écouté Franceinfo de 6h à 7h rendre hommage à Valéry Giscard d’Estaing. Après le décès de Anne Sylvestre j’ai mal à mon féminisme… Durant 1heure se sont succédées des personnalités, toutes des hommes, rappelant aux femmes toutes les avancées les concernant durant son septennat, le champion étant JC Lagarde Président de l’UDI….. Alors s’il vous plaît veillez à la mixité de vos témoins comme vous veillez à la mixité de vos journalistes, et rappelez que lorsqu’on parle divorce, IVG, égalité… On doit s’adresser à toute la population. Ne parler qu’aux femme de ces sujets est paternaliste et condescendant et nourrit encore ces inégalités qu’on croit dénoncer… aïe ! (franceinfo)
Tout d’abord je vous remercie pour vos émissions cultivant l’intelligence et le libre arbitre. Je souhaiterais cependant faire une remarque concernant les abréviations utilisées systématiquement pour citer l’ancien président Valéry Giscard d’Estain, j’en suis très choquée… VGE… Il me semble qu’il s’agit là d’un certain manque de respect pour sa personne. Manque-t-on à ce point de temps pour ne plus citer une femme ou un homme que par ses initiales ? J’en suis navrée, et j’attendais mieux de la part de votre radio qui reste une des seules à respecter ce genre de valeurs. Bonne journée à vous. (France Culture)
Giscard a été un grand réformateur, personne ne peut le nier. Pour moi, une chose qui m’a marqué au niveau sociétal, lui qui dans un débat avec Mitterrand lui avait dit « Monsieur Mitterrand, moi aussi j’ai un cœur comme vous », mais avoir un cœur n’est pas la même chose qu’avoir du cœur. S’il avait eu du cœur, il aurait accordé la grâce Présidentielle à Christian Ranoucci, le denier Français guillotiné, alors que tous les plus hauts magistrats étaient favorables à la grâce, et tout cela, pour une question de popularité en baisse ! Que son âme repose en paix. (France Inter)
Je suis un peu étonné de la biographie que vous dressez de Monsieur Giscard d’Estaing. Je suis un peu plus âgé que vous et j’en ai encore beaucoup de souvenirs. Hormis les avancées sur l’avortement ou le droit de vote, l’Europe, c’est quand même un monsieur qui quand il est arrivé au pouvoir s’est comporté comme un monarque, a fait passer ses enfants et sa famille avant ses ministres dans le protocole. Monsieur qui pendant que la France connaissait la crise allait chasser l’ourse pourtant protégé dans les pays de l’Est ou les éléphants dans les réserves africaines en ayant des passe-droits. Vous n’avez même pas cité l’affaire des diamants de Bokassa qui à l’époque avait fait quasiment un tremblement de terre. Le Canard enchaîné doit avoir une pile de dossiers concernant monsieur G. D’Estaing. Dans mes souvenirs il est devenu beaucoup plus sympathique après son septennat que pendant, Et il est devenu beaucoup plus drôle car il a commenté tout ce que faisait Monsieur Chirac pendant longtemps. (France Inter)
Biographie de Valéry Giscard d’Estaing
Né à Coblence (Allemagne) en 1926, Valéry Giscard d’Estaing, diplômé de Polytechnique et de l’ENA, s’est imposé dans le paysage politique dès les débuts de la Ve République en occupant différents postes ministériels à partir de 1959.
C’est pourtant en opposition au gaullisme qu’il parvient à conquérir l’Elysée en 1974, face à Jacques Chaban-Delmas, héritier revendiqué du général de Gaulle, puis en battant sur le fil le candidat socialiste François Mitterrand.
Celui qui ambitionne de réunir « deux Français sur trois » derrière sa politique multiplie les réformes sociétales : abaissement de la majorité à 18 ans, légalisation de l’IVG ou création d’un secrétariat d’Etat à la Condition féminine.
Giscard impose également un style nouveau, qui entend alléger la pompe présidentielle, au risque de nourrir les procès en démagogie lorsqu’il s’invite à dîner chez les Français ou joue de l’accordéon.
Mais c’est surtout la deuxième moitié de son septennat, plombée par la crise née des chocs pétroliers, et marquée par le soupçon des affaires qui donne du souffle à ses contempteurs.
Le 10 mai 1981, il échoue à se faire réélire face à François Mitterrand, avec qui il tissera au fil du temps une « estime » réciproque, alors que sa « rivalité » avec Chirac restera tenace.
Après son célèbre « au revoir » et la chaise laissée vide lors d’une ultime allocution télévisée, VGE traverse une profonde dépression, avec « la frustration de l’oeuvre inachevée ».
Il redevient malgré tout l’un des leaders de la droite en dirigeant à nouveau l’UDF.