Les coulisses de l’émission « L’Esprit public  » avec Sandrine Treiner directrice de France Culture

A propos de « L’Esprit public en direct et en public du théâtre de l’Odéon »,Sylvette écrit : « Je suis une fidèle auditrice de l’Esprit public. Même si je ne suis pas souvent en accord avec les participants, j’apprécie beaucoup la tenue de cette émission ainsi que le respect qui s’exprime entre les différents intervenants : écoute, argumentation, respect des opinions des uns et des autres. … Aussi, à chaque fois que l’ancien député européen, Daniel Cohn Bendit, est invité, tout part à vau-l’eau et l’émission se transforme en un classique de ce qui se voit de pire sur les chaînes d’infos continues : vocifération, remise en cause des personnes en tant que telles, absence d’arguments clairs, non respect de la parole des autres, et j’en passe. Est-il bien utile de continuer à inviter quelqu’un qui se montre incapable de discuter avec d’autres et , qui plus est, est toujours convaincu être en meeting à la recherche d’applaudissements alors même que de l’autre côté du poste de radio, on a qu’une envie : celle de lui rappeler les bonnes manières et la correction ?
Le service de la médiation a reçu plusieurs messages allant dans ce sens.

Sandrine Treiner : effectivement Daniel Cohn Bendit était de méchante humeur ce jour-là, donc nous n’avons pas l’habitude de ce genre de débat, donc je peux comprendre que cela choque certaines oreilles habituées à un autre ton sur France Culture.
Nous avons commencé à diffuser quelques séances en public en direct du théâtre de l’Odéon cette année. Cela nous semblait très pertinent à Emilie Aubry et aux équipes, car il s’appelle en réalité Odéon théâtre de l’Europe et en cette année européenne, cela nous semblait intéressant d’aller dans un lieu qui symbolise la culture en Europe. En accord avec son directeur, l’équipe a décidé de créer un fil rouge. Donc on a cherché un grand européen, et on s’est dit que  Daniel Cohn Bendit n’était pas le moins bien placé. Lieu idéal pour une scène politique et théâtrale.

Les délocalisations de certaines émissions de France Culture

Seconde question à propos de « L’Esprit public » posé par Loic, lui aussi très fidèle auditeur de France Culture : « Pourquoi faire cette émission au théâtre de l’Odéon alors que Radio France dispose de nombreux studios très adaptés. Ma fille a assisté à une de vos émissions à l’Odéon, vous êtes assez « précaires » autour de votre petite table et EN PLUS il faut payer l’entrée ! Utilisez donc vos moyens en faisant du service public , c’est à dire de la qualité et de l’accès pour tous, donc gratuit. »

Sandrine Treiner : Nous ne disposons pas de studios à la mesure des émissions en public car la Maison de la Radio est encore en travaux. L’auditorium est réservé aux concerts. Nous avons besoin de lieu extérieur pour accueillir notre public. L’entrée était payante pour amortir les frais de gardiennage. L’an prochain les séances seront gratuites.

 

Quelle est la part de musiques anglo-saxonnes pour génériques de fin des émissions de France Culture ?

On termine avec cette remarque de Damien : « Toutes les langues véhiculent une (ou plusieurs) idéologie, l’anglaise se caractérise par l’individualisme, le libéralisme et surtout c’est la langue du commerce, donc de la croissance. La croissance que l’on peut résumer par cette maxime « la croissance n’est qu’une prise de part de marché sur la nature « . « Il me semble parfaitement contraire de vouloir défendre l’écologie  dans le « Week-end Imagine » de France Culture et de nous passer de la musique anglo-saxonne. »

Sandrine Treiner : L’anglais est aussi la langue de Shakespeare, de James Joyce… L’habillage est conçu avec l’identité des émissions en laissant une grande marge de manœuvre aux chargés de réalisation dont c’est le travail. L’anglais n’est pas simplement la langue du commerce.