Deux sujets suscitent l’attention des auditeurs cette semaine : l’affaire Olivier Duhamel et la mise en ligne des podcasts.
Pour répondre à ces différents sujets, Emmanuelle Daviet reçoit Sandrine Treiner, directrice de France Culture.

Emmanuelle Daviet : On commence avec l’affaire Olivier Duhamel. Dans un livre qui sort ce jeudi, « La Familia grande » Camille Kouchner raconte que son frère jumeau, lui a révélé, quand ils avaient 14 ans, subir des agressions incestueuses par leur beau-père, politologue de renom, ancien eurodéputé et chroniqueur dans plusieurs médias. Nous recevons à ce sujet des messages d’auditeurs qui nécessitent qu’on apporte éclairage et mise au point.
Je vous lis deux messages:
Le premier : « j’aimerais savoir si vous allez garder Olivier Duhamel dans votre équipe , suite aux récentes révélations d’inceste contre lui. Pour ma part, je pense qu’il est indigne d’une radio comme France Culture »
Le second message, qui pourrait se résumer par une question: étiez vous au courant des agissements d’Olivier Duhamel ?
Voici ce qu’écrit cet auditeur :
« Je viens de lire l’article du Monde. A qui se fier si je ne peux plus me fier à France Culture. France Culture est ma radio de référence. 4 à 5 heures d’écoute par jour, vous êtes une partie importante de ma vie. D’où ma question. Vous saviez? Puisque tout le petit monde influent de Paris savait? Je n’aurais jamais imaginé envoyer un tel mail à la radio qui fait une bonne part de ma vie intellectuelle. »
Et cet auditeur Sandrine Treiner a évidemment très envie d’entendre votre réponse…

Sandrine Treiner : Mais fiez-vous, chers auditeurs à France Culture. Alors, est-ce qu’Olivier Duhamel va rester sur l’antenne de France Culture ? Mais il en est parti depuis plus de dix ans. La collaboration comme chroniqueur dans la matinale de France Culture d’Olivier Duhamel a pris fin à l’été 2010. Juin 2010. Donc, voilà, la question ne se pose plus depuis très longtemps. Et du reste. Depuis, il n’a pas été du tout un familier de notre antenne. Ça c’est pour la première réponse. Quant à la deuxième, est ce que nous le savions ici à France Culture ? La réponse est non. A la radio, on en a beaucoup parlé hier, vous pensez bien, même si ça fait longtemps qu’il est parti. Moi, je suis arrivée, il était déjà parti, je suis arrivée en septembre 2010 à France Culture. Néanmoins, on a évidemment beaucoup parlé, et non, à la radio les gens ne le savaient pas. Je ne crois pas qu’il existe un petit monde. Il y a un petit monde. J’ai lu hier soir le livre qui est un bon livre de Camille Kouchner. Il existe un petit monde qu’elle raconte, mais ce petit monde est en réalité un tout petit monde. Et puis, c’est surtout le monde, de quelques familles qu’elle raconte, et fort bien. Je ne crois pas que nous faisons partie de ce petit monde et je crois qu’il ne faut pas raisonner comme ça. D’ailleurs, ça n’existe pas ces petits mondes. Il faut faire attention.

Emmanuelle Daviet : On poursuit avec un tout autre sujet qui nous vaut de nombreux mails, il s’agit des podcasts
Un auditeur écrit : « Chaque jour je désespère de l’irrégularité du téléchargement de vos journaux, parfois disponible juste après leur diffusion, parfois le lendemain… Et quel que soit l’application de podcast (idem pour l’application Radio France) Serait-il possible que cela devienne régulier et ponctuel ? La qualité de vos journaux est trop bonne pour qu’on puisse s’en passer…
Sandrine Treiner, quelles sont les contraintes de fabrication d’un podcast après une diffusion ?

Sandrine Treiner : En fait, nous sommes dans une véritable période de mutation et je comprends que nos auditeurs nous en fassent part et nous en parlent. Nous sommes en train, pour utiliser un terme technique, d’automatiser la fabrication de podcasts. Jusqu’à présent, chaque podcast était découpé à la main par les équipes techniques qui sont là, derrière notre vitre. Nous sommes en train d’en automatiser la fabrication. Autrement dit, nous sommes vraiment dans une période d’entre-deux. On teste des choses parfois quand on teste et quand on est en période de mutation, ça échoue. Mais c’est précisément pour obtenir une véritable régularité du service que nous sommes en train de faire ce travail-là qui permettra en temps quasi réel les podcasts, soient disponibles pour tous les journaux de France Culture.

Emmanuelle Daviet : Alors, cette période de mutation nous vaut donc de nombreuses questions d’ordre plutôt technique. Mais il est nécessaire d’y répondre. Où peut-on retrouver les podcasts de France Culture ? Sur quelles plateformes ?

Sandrine Treiner : Alors ça, c’est technique, mais en fait, c’est aussi assez politique au fond, la question de savoir sur quelle plateformes on va pour aller chercher ces contenus. Ecoutez, je ne peux que répondre qu’il faut, je crois, prioritairement aller sur l’application Radio France, qui se télécharge évidemment gratuitement sur n’importe quel appareil. Alors pourquoi ? C’est parce que c’est là que vous allez trouver tout le catalogue des émissions et des podcasts de France Culture et du reste de nos antennes sœurs. Vous y trouvez non seulement les émissions d’aujourd’hui, mais d’hier, d’il y a un mois, d’il y a trois mois, d’il y a six mois. Bien sûr, vous pouvez aussi trouver les émissions les plus récentes sur les autres applications, aussi bien sur Spotify, que sur Apple Podcast pour pas faire de discrimination en matière de GAFAM. Néanmoins, c’est vrai que nous vous invitons aujourd’hui tous à venir à notre écoute sur l’application Radio France parce que ça vous garantit de retrouver tout l’environnement de Radio France. Les textes d’accompagnement, les commentaires, tout ce qui va avec notre production.

Emmanuelle Daviet : Ultime question très rapide parce que certains, évidemment, adoreraient pouvoir écouter ad vitam eternam ce qu’ils trouvent sur l’appli Radio France. Et alors, combien de temps sont-ils en accès ces podcast ?

Sandrine Treiner : Je ferai une parenthèse que nous n’aurons pas le temps de développer : pour un certain nombre de fictions de France Culture qui tiennent à la question des droits sur les fictions et sur les textes qui peuvent faire que parfois vous n’avez d’antériorité que sur un an ou vous ne les trouvez qu’en AOD. C’est à dire en écoute, en streaming et non pas en téléchargement sur votre appareil. Mais pour le reste, vous avez la vie devant vous.