Sandrine Treiner, directrice de France Culture est au micro d’Emmanuelle Daviet.

On commence avec cette remarque : « J’écoute avec passion France Culture, le plus souvent possible et depuis déjà très longtemps… Je n’ai que des louanges à vous adresser. Cependant, si vous le permettez, j’aimerais vous faire part d’une chose qui m’agace : les illustrations musicales qui envahissent les lectures et les témoignages, me sont pénibles. Je trouve qu’elles sont redondantes et ne font qu’affaiblir l’intensité de ce qui est dit. »
et une autre auditrice écrit : « Je vous serais très reconnaissante de m’indiquer pourquoi ces petites pauses musicales pendant les émissions ? Serait-ce qu’à France Culture on craigne que les auditeurs aient une capacité d’attention limitée ? Sandrine Treiner pourquoi ces pauses ou illustrations musicales dans les émissions ?

Sandrine Treiner : On n’a pas du tout peur que nos auditeurs aient une capacité d’attention limitée. Encore que ça arrive à chacun d’être certains jours plus fatigués que d’autres, non. Je voudrais peut être revenir sur ce mot. Illustration musicale ou petite pause musicale ? Et si on disait que c’est de la musique ? Et si on disait que ce sont des chansons ? Et si on disait que la musique et les chansons, ça fait partie de la culture du patrimoine culturel commun ? Et que passer de la musique, c’est tout simplement proposer un moment de culture sur l’antenne. D’ailleurs, le nouveau directeur des programmes, Jean Beghin, fait la chasse aux chansons qui sont coupées justement, aux chansons qui viennent pour illustrer et que l’on coupe, comme une chanson, une musique, ça se respecte et ça s’écoute jusqu’au bout. Par ailleurs, il y a peut être un deuxième élément à ajouter qui est parfois souligné une lecture avec de la musique. En fait, c’est simplement accompagner. Thomas Beau notre réalisateur, raconterait ça très bien. Je pense aux techniciens aussi, qui opinent du chef. C’est accompagner un moment de lecture, c’est accompagner un moment d’antenne. Et ce n’est en aucun cas, évidemment, du mépris pour l’auditeur, mais au contraire, le goût de l’accompagnement des textes.

Emmanuelle Daviet : On poursuit avec une autre question qui évoque elle aussi la musique. « J’aimerais bien connaître le pourcentage d’accompagnement musical anglophone qui ponctue les émissions sur France Culture. Quelles sont les raisons qui privilégient ainsi la culture musicale anglo-saxonne ? « 
Et puis, un autre auditeur ajoute : « Je reste toujours étonné que l’immense majorité des illustrations musicales diffusées sur France Culture soient composées de chansons en langue anglophone. Où est l’ouverture ? N’y a- t-il pas une règle en matière de francophonie de diffuser au moins 50 % de chansons francophones ? Par ailleurs, pourrait-on, au nom de la diversité, diffuser davantage de musiques du monde ? »

Sandrine Treiner : Parfois, on me reproche de ne pas assez reconnaître les critiques. Alors, je vais reconnaître une partie de cette critique. Je suis tout à fait incapable de vous dire comme ça quel est le pourcentage entre l’anglophone et pas l’anglophone pour une raison très simple qui est que la musique et des chansons qui sont programmées dans les émissions relèvent du choix généralement du réalisateur, de la réalisatrice avec le producteur, la productrice et journaliste. Et tout cela est très variable et dépend de leur inspiration, de leurs goûts ou de leur inspiration du moment. Mais au delà de ça, il est évident que ça fait partie des sujets sur lesquels nous sommes perfectibles. Il faut faire attention à la question de la diversité musicale et ça renvoie à notre première question du reste, la question de la diversité musicale, elle est extrêmement importante puisque précisément, la musique, la chanson, c’est de la culture et que nous devons être garants de la diversité culturelle, y compris en cette matière. Donc, c’est bien que régulièrement, nous soyons tous rappelés à l’ordre.

Emmanuelle Daviet : On poursuit avec cette question d’une auditrice face au succès des cinq épisodes des « Bijoux de la Castafiore », « Les aventures de Tintin » par la Comédie française auprès de mes filles sœurs. serait-il possible à la station France Culture de mettre en ligne les épisodes des autres albums Alors Le Lotus bleu, Les cigares du pharaon, etc. Donc une réponse sur les aventures de Tintin par la Comédie française. Gros succès auprès de vos auditeurs.

Sandrine Treiner : La Comédie Française et France Culture plus exactement par France Culture avec la Comédie Française. Écoutez la question évidemment se pose et la réponse est un peu technique puisqu’en fait, la réponse repose sur la question des droits et des droits d’exploitation des œuvres de fictions proposées à l’antenne ou sur Internet. Nous disposons de droits d’exploitation de ces œuvres de manière limitée pour certains éléments du catalogue. On essaye de les reproposer le plus régulièrement possible et je dois dire que pendant les différents confinement, l’entreprise Moulinsart, qui est dirigé par Yves Février, qui est la structure qui gère les droits de Tintin, nous a autorisés à plusieurs reprises à reproposer l’ensemble de nos productions pour les internautes. Mais voilà, les droits sont limités, mais régulièrement, on fait en sorte et on fera en sorte d’abord de reproposer tout ce qui a été fait, puis d’en produire davantage. J’espère dès l’année prochaine.

Emmanuelle Daviet : On va lancer un petit sondage auprès des auditeurs et auditrices. Y-a-t-il un album que vous aimeriez voir mis en ondes pour la prochaine saison ?