Emmanuelle Daviet : De la mi-décembre au 14 janvier dernier, chaque matin un producteur de France Culture a indiqué quelle personnalité il verrait prendre la suite de Joséphine Baker au Panthéon. Durant cette période nous avons reçu vraiment beaucoup de messages d’auditeurs ne comprenant pas pourquoi l’antenne de France Culture cédait à la tentation du franglais pour le titre de cette chronique « Open Panthéon »… Même avec un peu de délai, nous pouvons répondre à cette question.
Sandrine Treiner : Oui, en fait, la raison est toute simple, c’est que ce n’était pas une initiative qui nous appartenait en propre à l’origine. L’Open Panthéon, c’est une initiative que nous avons trouvé très intéressante qui visait au fond, à amener chacun à réfléchir à ces personnalités d’influence à réfléchir à la chaîne de transmission des valeurs, de la connaissance, etc. C’est un projet qui a été lancé sur une plateforme dédiée par François Taddei, qui dirige un centre de recherche interdisciplinaire en lien avec l’Unesco et le nom de ce programme qui est un programme international, c’est « Open Panthéon ». La plateforme s’appelle « Open Panthéon » et donc nous ne pouvions tout simplement pas le traduire dans la mesure où ça venait s’inscrire dans un projet plus large dans lequel nous étions un partenaire. Donc voilà, ça s’appelle « Open Panthéon » parce que ça s’appelle « Open Panthéon » et que ça ne nous appartient pas en propre.
Emmanuelle Daviet : Et on peut retrouver toutes ces propositions sur le site de France Culture et c’est passionnant à écouter.
Sandrine Treiner : La démarche est vraiment intéressante, je crois.
Emmanuelle Daviet : On poursuit avec une remarque au sujet de l’émission : « Sans oser le demander » de Matthieu Garrigou-Lagrange du lundi au vendredi de 15h à 16h
Une auditrice écrit : « J’écoute l’émission en podcast, j’apprécie beaucoup, mais une chose m’a progressivement heurté. Je viens de faire le compte des émissions écoutées : 17 en tout, sur des sujets très variés, et dans le lot seulement deux avec des invitées féminines (sur l’éducation et la cuisine, ça ne s’invente pas !). Il me semble que le discours d’ouverture que vous prônez, très positif et qui semble très sincère ne trouve pas de répercussion à l’antenne. N’y a-t-il pas un petit souci d’ajustement à notre époque ? Cela ne ressemble pas à l’ADN de France Culture, qui est plutôt défricheuse et en avance sur les autres médias. «
Pour le mois de janvier nous avons fait le compte, sur 31 invités, 23 étaient des hommes, 8 étaient des femmes, dont un duo une fois avec un homme. Ce qui fait 74% d’hommes invités et 26% de femmes.
Comment analyser ces chiffres ?
Sandrine Treiner : D’abord, je remercie cette auditrice de nous écouter avec autant de fidélité et d’être vigilante à un sujet auquel nous sommes nous mêmes vigilants. Je pense que la conviction qu’elle a repéré en moi, qui, effectivement, est bien réelle et partagée par l’ensemble de la chaîne. J’en ai parlé justement pas plus tard qu’hier avec Matthieu Garrigou Lagrange qui attestait de la nécessité de faire davantage de recherches et davantage d’efforts pour arriver à un nombre plus équilibré. Il avait le double problème de travailler sur le champ, qui est plutôt le champ du patrimoine où les sujets sont en eux mêmes très masculins. Et pour cause l’invisibilité des femmes par le passé. Donc, il s’est plutôt d’abord attaqué à ce sujet, mais je crois qu’il en est bien conscient et tout à fait convaincu. C’est l’occasion, peut être juste de dire qu’aujourd’hui, le rapport entre femmes et hommes à l’antenne de France Culture est de 46 % de femmes, 54 % d’hommes. Nous voulons tendre, comme tout Radio France, vers une parité, en tout cas une forme d’équilibre quasi paritaire. Et nous y travaillons. C’est évidemment un sujet essentiel.
Emmanuelle Daviet : Une question pratico pratique sur le site de France Culture : « Pourquoi le contenu des émissions n’est-il pas annoncé sur le site ou sur l’application de Radio France de façon fiable a minima le week-end pour la semaine à venir ? Pour l’auditeur, ces descriptifs précieux permettent une visibilité sur la semaine, et la possibilité de s’organiser, notamment en famille lorsqu’on est parents de lycéens ou jeunes étudiants, pour l’écoute ou la programmation d’écoute en différé des programmes repérés. »
Sandrine Treiner : Je pense qu’effectivement, il faut penser ce sujet là pour l’écoute en podcast. Et une fois que l’émission a été du reste diffusée à l’antenne, elle est présente en podcast à n’importe quel moment. En réalité, on ne peut pas faire ça pour deux raisons principales : la première, c’est que nos programmes sont tout le temps en évolution. Nous n’avons pas une semaine de programmation qui est prête et on est toujours sensible à ce qui arrive et qui peut faire évoluer la programmation et l’autre temps, c’est que nous mettons plutôt notre énergie à bien indexer les émissions une fois qu’elles sont faites et donc malheureusement, je vais être un peu déceptive sur ce sujet.
Emmanuelle Daviet : Pour terminer question d’un auditeur à Olivia : « J’ai remarqué que les invité-e-s de la Grande Table étaient aussi souvent invité-e-s du 28′ d’Arte, je ne pense pas que ce soit un hasard … Y a-t-il communication entre les deux rédactions ? C’est un peu embêtant lorsque l’on est un habitué des deux émissions … »
L’éclairage d’Olivia Gesbert sur ce point :
Olivia Gesbert : Parce que c’est totalement un hasard et pas un vaste complot cosmique, comme on l’a évoqué avec Michel Eltchaninoff aujourd’hui, qui sera peut être l’invité ou qui l’a été de 28 minutes prochainement. Après, c’est sûr, 28 minutes, c’est le magazine de la culture et de l’actualité d’Arte. La Grande Table, c’est le magazine de la culture et des idées de France Culture. Qu’il y ait des ponts, des affinités, des valeurs communes, des intuitions communes aussi entre les deux émissions, ça me semble probable. Pas d’infiltrés, je ne crois pas. En tout cas, dans nos programmations, j’espère qu’ils nous écoutent souvent à 28 minutes, comme on les regarde d’ailleurs aussi.
Sandrine Treiner : Mais oui. Et d’ailleurs, j’ai prévenu Hervé Gardette, qui est maintenant un des deux rédacteurs en chef de 28 minutes, qui est un ancien historique de France Culture, que son regard et son oreille étaient repérés.