« Deux meurtres d’adolescents en deux jours d’intervalle en Essonne jettent la lumière sur un phénomène en hausse : les rixes entre bandes de jeunes, en particulier en Ile-de-France. Des actes perpétrés par des individus de plus en plus jeunes et dont les réseaux sociaux sont les catalyseurs. »

Le thème du « Téléphone Sonne » du jeudi 25 février a fait réagir les auditeurs :

Une émission intéressante, des invités de qualité et Pierre Weill qui les laisse parler et développer leurs pensées. Dans cette affaire les journalistes ne parlent que de l’incarcération du mineur et de la mise sous contrôle judiciaire des autres alors que d’autres mesures éducatives ont certainement été prises par le juge des enfants ou le juge d’instruction. Rappeler également que la prévention est primordiale, mais coûteuse et surtout moins visible et valorisante électoralement à court terme.

Il me semble qu’on parle beaucoup de répression et pas assez de « l’amont » d’où provient cette violence. Les éducateurs de rue font en général un travail remarquable… Mais quid de l’école qu’on a « déshabillée » en réduisant le nombre d’adultes par élève, des services publics qui ont disparu, des conditions de vie dégradées (en vrac et à doses diverses et variables : chômage des parents, isolement des quartiers, absence de transports publics, etc) ? Les bandes de gamins ont toujours existé et parfois avec violence (la guerre des boutons n’est qu’un exemple…) Mais plutôt que d’envisager toujours plus de flics et de gendarmes, dans le cas de la jeunesse ne faudrait-il pas prévoir davantage de profs et d’éducs ? Qui sème le vent récolte la tempête, disait ma grand-mère. Ou encore on récolte ce qu’on a semé.

Merci de traiter des sujets qui nous sortent des sujets Covid, j’ai beaucoup râlé pour vos positions Covid, ce soir c’est bien, une auditrice de 73 printemps qui vous écoutent depuis plus de 50 ans !!!!

J’ai une question : qu’est-ce que vous pensez de la privation de sport et de distractions culturelles pour les jeunes depuis un an avec les restrictions sanitaires ? Personnellement, je ressens une forte frustration que j’arrive à formaliser, mais pour des jeunes c’est peut-être plus compliqué, d’autres choses se mettent en place, et ces déchaînement de violence sont peut-être une manifestation.

Ces jeunes sont-ils déjà connus des services de police et de justice ? Quelle proportion ? De quelles origines sont issus ces jeunes ?
Où sont les parents de ces jeunes ? On ne parle jamais d’eux comme si ces jeunes étaient orphelins ? Comment les met-on devant leurs responsabilités ? Quelles sont les sanctions pour les jeunes et leurs parents ? Sont-elles réellement appliquées ? N’est-il pas temps de changer la loi du fait que ces jeunes sont de plus en plus jeunes ?

Vous dites, « les jeunes » mais ces bandes sont-elles mixtes ? Les garçons sont-ils majoritaires ? On peut d’emblée penser que les filles ne sont pas majoritaires car si c’était le cas, vous ne parleriez pratiquement que de cela. En tout cas, les exemples que vous prenez dans les films ou la littérature sont des exemples de bandes de garçons. Pourquoi ne pas l’indiquer ? Pourquoi toujours faire comme si être une fille c’était être différente, et comme si être un garçon c’était être dans la norme. N’y aurait-il pas quelque chose à changer là-dedans ? Et dans cette culture androcentriste (ex: on parle de l’équipe de foot tout court quand il ne s’agit en fait que de l’équipe masculine, mais de l’équipe féminine quand il pourrait s’agir de l’équipe de foot tout court, après tout !). Cet androcentrisme n’a-t-il pas quelque chose à voir avec la violence ?

Est-ce que les séries et jeux vidéos ultra violents ont un impact sur la banalisation de la violence au point d’imaginer tuer une personne avec un couteau ?

Au sujet de la délinquance des jeunes… je souhaiterais qu’on évoque la prévention qui ne serait pas plus couteuse que la répression et tellement plus constructive. Si on mettait des moyens culturels en place : orchestres, créations artistiques, et du soutien aux mamans solo dépassées. L’argument « ce n’est pas nouveau » n’est pas non plus satisfaisant, pourquoi ne pas progresser ?