Ce matin on entend un témoignage d’une famille qui est « épuisée » par le mois de juin. Ils ont trois filles et il faut aller au spectacle de danse de l’une, l’audition de harpe de la deuxième et l’orchestre de la troisième, faire des cadeaux aux maîtresses et aux professeurs de musique. Ces gens ont beaucoup de chance d’offrir tout cela à leurs enfants. Ils blindent leur l’emploi du temps avec des activités extra scolaires.
1.Je me demande comment ils osent se plaindre quand tellement d’enfants sont livrés à eux-mêmes après l’école ou n’ont simplement pas les moyens de s’inscrire à ces activités, car ces activités même avec les coefficients, coûtent très chères et des familles ou les parents n’ont pas le temps ou l’énergie pour soutenir. Si France Inter s’adresse à tous les Français, avez-vous pensé que certains moins aisés ne comprennent même pas le problème de cette famille ? C’est une caricature humoristique de la famille bourgeoise que vous faites et malheureusement il semble que c’était du premier degré.
2.Je me demande si on ne harcèle pas les enfants aisés avec des activités. On arrive à la chanson de Johnny : « l’envie ». Ils n’ont plus le temps de se reposer, de penser, de s’ennuyer, autant de situations qui stimulent pourtant le désir et la motivation.
3.Si vos journalistes ne trouvent aujourd’hui dans l’actualité rien de plus important que ce témoignage, le métier de journaliste manque clairement de discernement ainsi que de délicatesse à l’égard des Français moins aisés. Mépris ? C’est choquant.
Franchement, votre reportage sur la petite famille parisienne est destiné à qui ? La vie de la petite bourgeoisie avec des enfants qui font de la danse, de la harpe et passent des ceintures de judo n’intéresse ni les milieux ruraux précaires, ni les banlieues défavorisées. En produisant ça, vous donnez raison à Rachida Dati : France Inter pour les CSP+ !
J’ai écouté ce matin, comme chaque matin, le 7-10 sur France Inter. Et j’ai entendu le reportage sur le mois de juin, épreuve pour les familles. En effet… comme ce doit être difficile pour une famille de faire faire à ses enfants du judo, de la danse et de la harpe ! Gérer les spectacles et les réinscriptions ! Juste au moment où le père change de boulot. On n’aimerait vraiment pas être à leur place.
On préfèrerait sûrement être en train de se demander comment occuper des enfants à qui on ne peut pas offrir de vacances d’été, tout en cherchant un emploi.
Ou bien se demander comment faire pour trouver le temps pour un enfant handicapé tout en travaillant.
Ou bien se réjouir que ses enfants aient enfin réussi à trouver de l’argent facile dans la rue sans perdre leur temps et le nôtre dans des activités sportives et culturelles, pour que nous puissions tranquillement nous consacrer à concilier le travail et la recherche des économies pour boucler la fin du mois.
Ou même en train de se demander s’il y aura une canicule cet été parce que sous une tente quechua sur les trottoirs parisiens, la canicule est dangereuse.
Bon, si Rachida Dati avait besoin d’une caricature supplémentaire des auditeurs de France Inter, je pense qu’elle l’a trouvée. C’était peut-être votre but ? Je n’en vois pas d’autre mais j’aimerais beaucoup que vous me rassuriez en m’expliquant quelles étaient vos intentions en diffusant ce reportage.
Qu’est-ce que c’est que ce reportage de bobos ! Tout le monde n’a pas les mêmes problèmes. C’est terrible d’avoir ses enfants qui font du sport et de la musique, c’est vrai !
Jeudi 5 juin, dans un journal de la matinale sur France Inter, un sujet sur le tunnel de juin a été présenté aux auditeurs avec un reportage chez une famille parisienne.
Une actualité, certes légère, mais d’aucune consistance avec un modèle de famille de la bourgeoisie très parisienne. Est-ce là une représentation de la France entière ?