Fallait-il ressortir l’affaire Grégory ? Comment travaille-t-on sur l’actualité de ce petit garçon assassiné il y a près de 33 ans ? Les auditeurs sont nombreux à poser ces questions au médiateur. Pour y répondre, Grégoire Lecalot, grand reporteur au service Reportages de franceinfo.

 

Pourquoi revient-on aujourd’hui sur cette très vieille affaire non élucidée ?

« Tout simplement parce qu’il y a du nouveau, et que c’est notre rôle d’informer. Notamment, il y a des actes d’enquête très forts. Il est donc normal de parler des derniers événements : des interpellations, mises en examen… Ce sont des faits très graves ; les enquêteurs le disent, ces personnes auraient participé à la mort de Grégory »

En termes d’actualité, en quoi cette affaire est-elle intéressante ?
Pour plusieurs auditeurs, comme Brigitte – qui le dit dans un langage très direct -, « cette affaire excite les journalistes, mais, nous, on s’en fout ». Ou Patrice : « En ressortant cette affaire, vous ne cherchez qu’à faire de l’audience ».

« On ne peut pas dire « on s’en fout »; il en serait de même alors pour toute l’actualité, entre ceux qui n’aiment pas la politique, le foot, etc. On est au-delà d’un fait divers « classique »… « un déroulement des faits hors normes, des erreurs judiciaires devenues des cas d’école »


C’est un assassinat avec dérives judiciaires, policières, journalistiques…

Le ressenti sur place
Cette affaire « plombe » depuis 33 ans la vie et les relations entre les habitants dans cette vallée des Vosges où l’assassinat a été commis.

« Il y a une véritable lassitude des habitants de ce petit village de la « Vologne » qui ne compte que 450 habitants. Toutefois, ils ont envie de savoir pour en finir avec cette affaire. Il y règne actuellement une ambiance de tension à cause de la présence de tous ces reporteurs, de toutes ces caméras… »

Les coulisses du reportage

« Dans une telle ambiance, il est difficile d’obtenir des témoignages. Pour faire leur métier, les journalistes sur place ont besoin de parler aux habitants du village, mais il faut le faire avec tact. Et il faut saluer leur patience »